Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Ligue des champions : Comme en 94, l'OM reprend le fil de son histoire européenne chez l'Olympiakos

Clément Lemaître

Mis à jour 21/10/2020 à 15:34 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Sept ans après son zéro pointé en phase de poules de C1, l'Olympique de Marseille retrouve la Ligue des champions ce mercredi soir à l'Olympiakos. Clin d'oeil du destin, l'OM affrontera le même adversaire qu'en 1994, quand il regoutaît au parfum de l'Europe, un an après son sacre et sa suspension. Jean-Marc Ferreri et Jean-Christophe Marquet n'ont pas oublié.

Un an et demi après son sacre en Ligue des champions, l'OM de Bernard Tapie et Marcel Dib a retrouvé le chemin de l'Europe, en C3, dans la bouillante atmosphère du stade de l'Olympiakos.

Crédit: Getty Images

Le hasard fait souvent bien les choses. Mercredi soir, l'OM retrouvera la Ligue des champions, sept ans après l'avoir quittée sans saveur, sur le terrain de l'Olympiakos. Comme ce mardi 13 septembre 1994, lorsque le club phocéen avait regoûté au parfum européen, en C3 certes, après une année de tempête sans précédent. Soit 476 jours de disette après le 26 mai 1993. Le temps pour l'Olympique de Marseille de se voir refuser une nouvelle participation à l'édition 1993/1994 de la Ligue des champions à la suite de l'affaire VA-OM et de subir, toujours pour les mêmes raisons, une relégation en L2, malgré sa deuxième place en championnat.
Une seconde position qui propulse néanmoins l'OM en Coupe de l'UEFA. Même en Ligue 2, hors de question de ne pas rivaliser en Europe. Bernard Tapie, qui restera président jusqu'en décembre 1994, se donne les moyens de ses ambitions en attirant des "vieux briscards" qui ont déjà roulé leur bosse en Europe ou sur la scène internationale : Bruno Germain, Marcel Dib, Jean-Marc Ferreri (retour de prêt de Martigues), Michel De Wolf et le serial buteur Tony Cascarino, recruté à Chelsea. L'Irlandais a d'ailleurs refusé trois offres de Premier League cet été-là pour "rejoindre l'un des meilleurs clubs d'Europe à cette période".
C'était plus facile de préparer l'Olympiakos que le Red Star
Malgré son immense statut de l'époque, Marseille vit un début de saison compliqué en Ligue 2. Après neuf journées de championnat, l'OM pointe à la deuxième place à deux points du leader guingampais, avec autant de défaites au compteur : à domicile contre Le Mans (2-3) en ouverture de l'exercice 1994-95 et au Red Star (1-2). Juste avant de se déplacer dans l'enceinte bouillante du Pirée.
"Pour l'OM, c'était plus facile de préparer l'Olympiakos que le Red Star. L'Europe, c'était notre jardin secret", se souvient l'ex-défenseur olympien Jean-Christophe Marquet. "Ce retour en Europe tombait vraiment bien pour nous car notre effectif n'avait rien à voir avec de la L2", nous confie Jean-Marc Ferreri, titré à Munich quatorze mois plus tôt. Tout comme Fabien Barthez, Bernard Casoni et Jean-Philippe Durand, également présents pour ce match inédit de C3.
picture

Pour Jean-Christophe Marquet, Bernard Tapie a joué un rôle prépondérant dans la préparation du match au Pirée.

Crédit: AFP

"Cette rencontre-là, on m'en reparle encore 26 ans après parce que ça reste un bon souvenir pour les supporters marseillais, même si nous venions d'être relégués. C'était la suite de l'épopée de 1993. Les gens étaient encore sur la ferveur de la gagne", souligne Jean-Christophe Marquet. Malgré l'accueil "vraiment électrique" (dixit Jean-Marc Ferreri), avec notamment des pièces aiguisées lancées par les supporters grecs sur le bus olympien avant le match puis sur la pelouse durant l'intégralité de la rencontre, Bernard Tapie retrouve lui aussi ce parfum d'Europe et des grands matches qui le font tant vibrer. "Il a joué un grand rôle dans cette préparation, souligne l'ancien défenseur de l'OM, prêté à Cannes la saison précédente. Ces événements, ils les connaissaient. Ils nous avaient transmis de la confiance par ses mots, ses gestes et son comportement. Ça suffisait pour te transcender."
picture

Qui pour succéder au Bayern ? Nos favoris à la victoire finale en Ligue des champions

"On avait un statut à faire respecter, poursuit Jean-Christophe Marquet. Même si l'Olympiakos et l'OM étaient en Ligue Europa, cette opposition ressemblait à un match de Ligue des Champions. Pour gagner là-bas, il fallait réaliser un match époustouflant. Car en face, il y avait des grands joueurs : Ilija Ivic qui avait brillé à l'Etoile Rouge de Belgrade (1991-1994) et Rashidi Yekini, auteur d'une très belle Coupe du monde 94 avec le Nigéria. Mais nous, on n'avait peur de personne. On ne s'est pas trop posé de questions. On voulait imiter nos frères aînés."
Nous avions une occasion de prouver à nos supporters qu'on pouvait encore leur offrir du rêve
"A l'époque, c'était une grosse équipe de l'Olympiakos. Nous avions une occasion de prouver à nos supporters qu'on pouvait encore leur offrir du rêve. On était tous hyper motivés face aux joueurs du Pirée. D'ailleurs, on les a très, très vite calmés en réalisant un excellent début de match et en répondant présent dans l'impact physique", corrobore Jean-Marc Ferreri, impliqué sur l'ouverture du score signée Bernard Ferrer (31e). Avant qu'Ilija Ivic n'égalise à l'heure de jeu, faisant exploser le Stade Karaïskaki. Malgré la pression continue des Grecs, Marcel Dib obtient un corner à la 79e minute. La défense de l'Olympiakos dégage mal. Jean-Christophe Marquet, placé à l'entrée de la surface, catapulte le ballon sous la barre du gardien adverse. Un but qui offre une victoire mythique aux Olympiens (2-1).

Marquet a refusé Liverpool pour privilégier le projet OM

"Au départ, je ne dois jamais me retrouver dans cette position, rembobine le natif de Marseille qui a refusé Liverpool en 1995 pour jouer la montée en L1 avec son club de cœur. Je suis au marquage de l'avant-centre de l'Olympiakos, mais Michel De Wolf me dit : 'Je couvre ton joueur, monte devant la surface, on ne sait jamais. Fais ce que tu peux mais pense à revenir'. Le ballon est renvoyé et sans calculer, je tente ma chance. Ensuite, je ne réalise pas ce qui se passe. Mon premier réflexe est d'aller en direction du banc des remplaçants car les supporters marseillais étaient assez loin. Mais, je me suis pris des pièces aiguisées qui tombaient des tribunes. Du coup, j'ai fini dans les bras de Fabien Barthez. On a un peu revécu les émotions de 1993."
Au retour, au Vélodrome, Jean-Marc Ferreri et Tony Cascarino, par deux fois, valident la qualification de l'OM en seizièmes de finale (3-0). Le FC Sion, champion de Suisse 1992, se dresse sur la route des Olympiens. Les coéquipiers de Roberto Assis, le grand frère de Ronaldinho, l'emportent à l'aller (2-0). Quinze jours plus tard, Marseille s'impose chez lui (3-1) mais une terrible mésentente entre Bernard Casoni et Fabien Barthez lui coûtera la qualification. Malgré l'élimination, cette rencontre restera gravée dans l'histoire de l'OM.
picture

Payet, Villas-Boas : "Ce spectre de la deuxième année est le vrai danger qui guette l'OM"

"Nous avons eu beaucoup de regrets d'autant plus qu'il y avait une ambiance incroyablece jour-là au Vélodrome, confie Jean-Christophe Marquet. Il nous restait un quart d'heure pour renverser la vapeur après le 3e but de Jean-Marc Ferreri.Un quart d'heure de folie. Malgré l'élimination, les supporters de cette génération reparlent encore de ce Marseille-Sion."
Dix sept-ans après cette campagne européenne inédite, l'OM a encore ouvert le bal sur le terrain de l'Olympiakos en phases de poules de la Ligue des champions 2011-2012. Une victoire inaugurale des Olympiens (1-0), validée par le but de Lucho, avait encore propulsé Marseille vers une aventure mémorable, conclue en quarts de finale face au Bayern Munich, le futur finaliste. Ce mercredi, l'OM se rend une nouvelle fois sur la pelouse du Pirée. André Villas-Boas et ses hommes auront l'occasion d'écrire leur propre histoire européenne... Et de raviver ce savoureux souvenir de cette fin d'été 1994.
picture

"On a l'impression que l'OM a mis beaucoup de choses sous le tapis..."

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité