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Manchester City - PSG - Paris a bien grandi, désormais il doit travailler son identité

Martin Mosnier

Mis à jour 05/05/2021 à 11:39 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – En quelques mois, Paris s'est imposé comme un club qui compte en Europe. Finies les moqueries, il a imposé le respect. La sortie de route en demi-finale face à Manchester City rappelle que la plus grande force du PSG reste aussi sa faiblesse la plus redoutable. Doit-il se réinventer ? Mauricio Pochettino peut-il lui insuffler un projet collectif ? C'est l'enjeu de la suite.

Neymar et ses coéquipiers avant Manchester City - PSG

Crédit: Getty Images

Il va falloir faire le tri entre les émotions, les interrogations et les conclusions. Une vérité indiscutable d'abord, Paris n'est plus la risée de l'Europe. Désormais, il fait partie de ceux qui comptent et c'est un pas de géant dans la construction du club. En moins d'un an, il a atteint la première finale de Ligue des champions de son histoire, sorti le Barça puis la meilleure équipe du monde, le Bayern Munich. Il courait après le dernier carré mais une terrible malédiction lui collait aux basques et le ramenait année après année à son tout petit statut de sans-grade au regard de ceux qui l'entouraient.
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Neymar face au Bayern

Crédit: Getty Images

Désormais, il rage de ne pas s'être extirpé des demi-finales et ceux qui le prenaient de haut hier feront désormais des cauchemars à l'idée de croiser sa route. Paris a grandi et il ne faudra surtout pas l'oublier au moment de solder une saison où il peut encore tout perdre. Mais Paris n'est pas allé encore au bout de son rêve. Il s'est heurté à Manchester City, à la cohérence d'un projet collectif incarné par son entraîneur, Pep Guardiola, et à la richesse d'un club qui regorge de talents et de solutions de rechange à chaque poste ou presque. Il ne faut surtout pas cracher sur ce qui a fait la force de Paris mais constater aussi que son principal atout reste sa plus grande faiblesse.

Paris vivra et mourra à travers Neymar et Mbappé

Pour rêver plus grand, Paris a attiré deux des plus grands talents du monde. Depuis, Kylian Mbappé et Neymar font la pluie et le beau temps. Quand tout roule pour eux, Paris terrasse le Bayern. Quand l'un boîte et l'autre se caricature, le PSG ne peut plus rien et City mène la corrida. Privé de Mbappé, auteur d'un triplé au Camp Nou et d'un doublé à Munich, Paris a marché sur une jambe et quand Neymar manque d'équilibre, il déjoue.
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"De Bruyne a montré à Neymar tout ce qu'il lui manquait"

Cette campagne de C1 a clos tous les débats sur Mbappé, fantastique dès lors que la pente de raidissait. Et cette demi-finale a rappelé l'ultra-dépendance des champions de France à leur génial duo. Le PSG n'a pas de plan B. Comment espérer d'Icardi un miracle quand celui-ci navigue entre l'infirmerie et le banc de touche depuis des mois ? Paris vivra et mourra à travers Neymar et Mbappé. Ainsi soit-il.
Doit-il persister sur cette voie ? Liverpool en 2019, le Bayern Munich en 2020 et Manchester City mardi, en attendant la suite, ont prouvé que la Ligue des champions s'offrait désormais aux machines collectives plus qu'aux talents individuels. La réponse lui sera imposée par le choix de Kylian Mbappé, mais le parcours parisien est un vrai argument pour convaincre la bombe de Bondy. L'herbe n'est plus forcément plus verte ailleurs. Si le champion du monde choisit de s'en aller, Paris devra se repenser. S'il reste, le PSG conservera son ADN.
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Pochettino : "Je pense que nous nous sentons tous déçus"

Navas a résolu une partie du problème

Dans celle-ci se loge aussi les failles dans le onze et le déséquilibre entre les postes. Comment peut-on espérer devenir la meilleure équipe d'Europe avec un latéral de fortune à gauche, Abdou Diallo, et un Alessandro Florenzi qui manque d'air à de telles hauteurs. L'histoire n'est pas nouvelle : de Serge Aurier, déjà face à City en 2016, à Thilo Kehrer, en 2019 face à Manchester United, les défaillances individuelles au poste de latéral ont souvent enterré les ambitions européennes du PSG.
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"Aucun tir cadré, émotions mal maitrisées : Paris ne peut pas avoir de regrets"

Mais là-encore, les postes offensifs ont concentré l'attention et les millions. Le recrutement de Keylor Navas a résolu une partie du problème. Mais une partie seulement. Quand le Costaricien ne multiplie plus les miracles, comme en demie, la fragilité de l'édifice saute davantage aux yeux. Comme l'absence d'idée collective, de projet de jeu commun. Un reproche vieux comme le Paris de QSI et qui, là-encore, colle à sa nature même. Puisque Paris a construit une équipe de stars, il est plus difficile d'être une équipe tout court.

Pochettino va-t-il réussir là où tant d'autres ont échoué ?

Le quart de finale retour face à Munich a, en partie, contredit cette idée reçue. Mais la défaite en demie l'a nourrie. Après Thomas Tuchel, Unai Emery et tous les autres, c'est au tour de Mauricio Pochettino de s'y coller. Le technicien argentin n'est là que depuis quelques mois, son projet n'en est qu'à son balbutiement. Imaginez donc qu'il a fallu cinq saisons à Pep Guardiola pour atteindre la finale avec Manchester. Pochettino semble partir de moins loin. Voilà déjà une bonne raison de se consoler et d'atteindre avec impatience, et non plus avec la peur au ventre, la prochaine saison européenne du PSG.
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Neymar lors de la demie retour entre Man City et le PSG en Ligue des champions

Crédit: Getty Images

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