Ronaldo - Messi, même galère, dernier tournant
Mis à jour 11/03/2021 à 22:00 GMT+1
LIGUE DES CHAMPIONS - S'ils ne verront pas les quarts de finale de la Ligue des champions cette saison, Cristiano Ronaldo et Lionel Messi restent à des hauteurs que peu de joueurs sont capables d'atteindre. Leur déclassement ne signifie pas leur déclin, ils doivent simplement se questionner sur ceux qui les entourent. Le mercato d’été agira comme le dernier tournant de leur carrière.
On avait fini par croire qu'ils étaient éternels. Que, quoiqu'il arrive, ils seraient toujours là au bout du printemps quand l'enjeu s'élève et que l'histoire s'écrit. Sauf que personne n'est immuable, même pas Cristiano Ronaldo et Lionel Messi qui ont régné, sans partage, sur la dernière décennie et même au-delà. Pour la première fois depuis 2005, aucun des deux ne jouera les quarts de finale de la Ligue des champions. Cela devait bien finir par arriver.
Mais le vrai paradoxe c'est que personne n'oserait encore parler de déclin. Il suffit de voir les statistiques des deux bonhommes dans leur championnat respectif ou la praline envoyée par l'Argentin, Ballon d'Or il y a tout juste un an rappelons-le, dans la lucarne de Keylor Navas.
Alors pourquoi n'ont-ils plus atteint de finale de Ligue des champions depuis 2018 ? Pourquoi les grands rendez-vous semblent se détourner d'eux alors qu'ils conservent un niveau de compétitivité pas si éloigné de leurs plus grandes heures ? Parce que leur talent ne suffit plus. Messi - Ronaldo, c'est d'abord l'histoire d'une rivalité montée par les deux clubs les plus puissants du siècle : le Barça et le Real. Or, les projets collectifs qui les entourent désormais n'ont plus rien à voir avec les machines à rouler sur l'Europe qu'étaient le Barça de Guardiola et le Real de Zidane.
Départ de Neymar, arrivée à la Juve : Les deux tournants
En 2018, Ronaldo a choisi de partir chez une Juventus qui n'a jamais réussi à l'entourer d'un onze capable d'assouvir ses ambitions. Alors que depuis 2017 et le départ de Neymar, Messi assiste, impuissant, à l'effritement de la puissance catalane au gré des transferts ratés et des choix douteux. Si c'est leur manque d'accomplissements personnels qui focalisent l'attention à l'heure où la C1 continue sans eux, il s'explique donc d'abord par la dégradation du collectif qui les entoure. Voilà le nœud du problème. Messi et Ronaldo doivent donc nécessairement se réinventer cet été.
Bonne nouvelle, il existe un remède qui tient en sept lettres : M-E-R-C-A-T-O. Aujourd'hui, aucune équipe ne peut prétendre qu'elle est meilleure sans eux. Mais deux problèmes se posent devant eux : leurs âges (36 pour Ronaldo, 34 en juin pour Messi) et leurs salaires, les deux plus imposants d'Europe. Voilà qui réduit leurs options.
Economie en berne et nouvelle vague
Dans une période où les économies des clubs sont fragilisées, l'investissement que nécessite leur arrivée est un risque pour des formations qui préfèrent aujourd'hui investir sur la nouvelle vague (Mbappé, Haaland) plutôt que sur l'ancien monde. Il faudra nécessairement aux multiples Ballon d'Or un projet à court-terme capable de les mener sur le toit de l'Europe dans l'année qui vient. Ronaldo et Messi n'ont plus de temps à perdre, ils sont à un tournant. Sans doute le dernier de leur carrière parce que leur talent n'a pas encore décliné mais qu'ils restent mortels et que leur âge avance.
Messi a le choix. D'abord parce qu'il est en fin de contrat. Manchester City et son ancien mentor Pep Guardiola lui offre une aventure sur mesure. Il n'aura qu'à s'insérer dans un collectif qui parle le même football que lui. Ou donner sa préférence à l'équipe qui monte, le PSG de son pote Neymar pour ressusciter le duo qui avait fait plier l'Europe en 2015 (avec l'aide de Suarez).
Mais alors que le projet barcelonais semblait piquer du nez, le 8e de finale retour au Parc des Princes, associé au spectaculaire redressement en Liga et à l'élection d'un Laporta dont Messi a toujours été très proche, lui donne un sens nouveau. Le choix du cœur n'est pas encore celui de la raison. Mais il ne suffirait de pas grand-chose, une grande fin de saison par exemple, pour que Barcelone reprenne la main.
Messi et le choix du cœur, Ronaldo et le choix contraint
Pour Ronaldo, l'avenir est plus nébuleux. Les comptes de la Juve sont dans le rouge, elle souhaite bâtir un nouveau projet autour de De Ligt et Chiesa et, selon la presse italienne, ne veut plus du Portugais auquel il reste un an de contrat. Paris restera une vraie option si Mbappé s'en va et/ou Messi se dérobe.
Mais les clubs capables ou désireux de l'accueillir ne courent pas les rues. Hors PSG, et alors que l'Italie l'envoie au Benfica ou à Manchester United, la Juve reste sans doute la meilleure option pour lui s'il veut reconquérir la C1. Le Portugais n’aura pas autant de choix que Messi. Il faudra faire le bon. Avant que le déclin, inévitable, se charge du reste.
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