Ligue des champions - Incidents au Stade de France : Le président Emmanuel Macron a rappelé Gérald Darmanin à l'ordre

Cela fait un moment que la finale de la dernière Ligue des champions a débordé du simple cadre sportif, pour devenir un thème à part entière dans la sphère politique. Samedi, des milliers de supporters de Liverpool sont restés bloqués de longues heures devant l'entrée du Stade de France. Le coup d'envoi du match face au Real Madrid a beau avoir été retardé de plus d'une demi-heure, tous n'ont pas pu entrer dans l'enceinte pour suivre la rencontre, finalement remportée par les Merengues (1-0). Organisation défaillante, dispositif de sécurité insuffisant... Plusieurs raisons pouvaient être évoquées pour expliquer ce fiasco. Gérald Darmanin, a pour sa part pointé du doigt le comportement des fans des Reds et la présence massive de faux billets. Et la posture du ministre de l'Intérieur n'a pas plu au président de la République.

À en croire les informations révélées par BFM TV, Emmanuel Macron aurait en effet été agacé par la tendance de son ministre à se défausser de ses responsabilités. "On peut dire qu'il était furieux, a lâché un proche du locataire de l'Élysée à la chaîne d'info en continu. Il a été demandé expressément au ministre de l'Intérieur de monter au créneau et d'arrêter d'expliquer que nous n'étions responsables de rien."

Le Canard enchaîné rapporte par ailleurs que le chef de l'État aurait trouvé le "spectacle" de samedi soir à la fois "pitoyable", "honteux" et "indigne de la France". Dans le camp de la majorité présidentielle, le comportement et les déclarations fracassantes de Darmanin ont également fait grincer des dents. "Il fait n'importe quoi ! Mais pourquoi bomber le torse alors que c'est un terrible échec ?", s'est interrogé un proche d'Emmanuel Macron auprès de RTL. "Dire qu'il y avait 40 000 faux billets, c'est se foutre de la gueule du monde", a soufflé une autre source à la radio.

Le ministre de l'Intérieur n'apparaît pas menacé pour autant. À l'occasion de son point avec la presse post-Conseil des ministres, Olivia Grégoire, la pote-parole du gouvernement, a assuré que Gérald Darmanin avait encore "toute la confiance du président de la République", précisant que le président "attend de son gouvernement la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus, et de la réactivité".