L'antisèche d'AC Milan - Inter Milan (0-2) : Un monde d'écart, et un maigre espoir

11 minutes de K.-O. total, 45 minutes de nuit noire : l'AC Milan a largement hypothéqué ses chances d'atteindre la finale de la Ligue des champions en oubliant de jouer la première période. Dévoré dans l'envie par des Intéristes morts de faim, les coéquipiers de Mike Maignan ont plié et très vite rompu. Et ils peuvent s'estimer heureux de n'avoir encaissé que deux buts lors de la première période. C'est au milieu que tout s'est joué alors que le jeu très direct des hommes d'Inzaghi a complètement pris de vitesse leurs adversaires. L'AC Milan, incapable de répondre à l'intensité et à l'agressivité adverse, a timidement réagit en seconde période, il n'avait tout simplement pas les armes pour répondre au défi proposé par son voisin.

On avait fini par oublier quel joueur merveilleux il était et il reste. Edin Dzeko, à 38 ans, a livré une très grande performance à l'image de sa volée limpide pour ouvrir le score dans une position impossible. Et il a fallu un grand Mike Maignan pour lui ôter le doublé du bout du pied. Au-delà de son but, l'ancien Mancunien a tout bien fait. De l'autre côté du terrain, Olivier Giroud a vécu une longue soirée. Sevré de ballon, il n'a jamais pesé sur le débat. La triplette Barella, Mkhitaryan, Calhanoglu a survolé les débats et fait définitivement pencher cette première manche du côté intériste.

Le suspense a duré, la sentence est tombée à quelques minutes du début du match et a changé le cours de la soirée. Le forfait de Rafael Leao a réduit à néant ou presque le pouvoir de nuisance de l'AC Milan. Sans son génial détonateur, Giroud s'est trouvé bien seul et les hommes de Pioli ont joué sur une cadence indigne d'une demi-finale de Ligue des champions.

Comme le nombre de clean sheets de l'Inter Milan lors de cette campagne de Ligue des champions. Une première dans son histoire.

C'est devenu difficile d'un point de vue tactique et mental, mais les joueurs ont eu une belle réaction. C'est ce qu'on doit faire au retour.

La notion de domicile – extérieur reste très relative quand les deux équipes partagent le même stade, quand bien même San Siro, devenu Giuseppe-Meazza, sera bleu et noir dans une semaine. Mais même si l'AC Milan ne sera pas dépaysé mardi prochain, la copie proposée aujourd'hui dresse un écart trop important pour que la bande à Olivier Giroud renverse la vapeur.

Les espoirs tiennent sans doute au bulletin de santé de Rafael Leao. Le buffle portugais, victime d'une élongation, pourrait revenir et cela pourrait tout changer. Les Rossoneri ont manqué de profondeur et de puissance. C'est exactement ce que leur apporte Leao sur le front de l'attaque. Mais il faudra plus qu'un joueur, aussi important soit-il, pour remettre tout ce petit monde d'aplomb.

Notamment au milieu où le duo Krunic – Tonali a pris l'eau. Il faudra de l'envie, de la personnalité et beaucoup, beaucoup, beaucoup de folie. Parce qu'en face, la machine est extrêmement bien huilée.