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Manchester City - Inter : Mais au fait, y a-t-il un homme fort à City ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 08/06/2023 à 19:34 GMT+2

C'est souvent possible de distinguer une individualité clé dans une équipe. Beaucoup moins à Manchester City, en lice pour un triplé historique samedi face à l'Inter, en finale de la Ligue des champions. Le système unique en son genre mis en place par Josep Guardiola sublime chacun de ses éléments. Certains prennent plus la lumière que d'autres. Mais c'est difficile d'en sortir un du lot.

City doit-il vraiment gagner la C1 pour prouver sa valeur ?

L'article était assez symbolique. Après le sacre de Manchester City en Premier League, The Guardian a livré ses notes de la saison pour chaque joueur de Josep Guardiola. Trois d'entre eux ont obtenu le maximum de 10. Un a été noté 9,5. Et pas moins de huit joueurs ont eu 9. C'est toujours un exercice teinté de subjectivité, mais cela n'en traduit pas moins une réalité. Beaucoup d'individualités mancuniennes caressent l'excellence. Beaucoup trop pour classer un homme au-dessus des autres au sein du champion d'Angleterre.
Il y en a un qui crève l'écran. Parce que la finalité du football, ça reste de marquer des buts. Erling Haaland en totalise 52 en 52 matches toutes compétitions confondues. Il est le meilleur buteur de la Premier League (36 buts) et de la Ligue des champions (12 buts). Le Norvégien a été recruté pour concrétiser la domination collective de City et il le fait à merveille. Il a aussi offert d'autres perspectives au jeu mancunien, capable de devenir plus vertical grâce aux atouts physiques de l'ancien joueur du Borussia Dortmund. Cela finit-il de faire de lui l'homme fort de City ? Pas forcément.

L'axe de tous les possibles

Haaland est à la pointe d'un système que d'autres subliment avant lui. Il est au bout d'une colonne vertébrale où chaque homme joue un rôle aussi déterminant que celui du Norvégien. Et aussi pleinement que lui. Il y a Kevin de Bruyne. Le Belge est le joueur clé de City dans le sens où il est l'homme libre du système de Guardiola. Un privilège autant qu'une responsabilité. Il la doit à sa faculté exceptionnelle à se déplacer entre les lignes et son sens inné de la dernière passe. Haaland a affolé les statistiques de buts, et de Bruyne celle des passes décisives. Il en totalise 31, toutes compétitions confondues. Son record en carrière.
Mais si les deux éléments offensifs de cette colonne vertébrale brillent de tout leur éclat, ils le doivent beaucoup au travail de l'ombre des deux joueurs défensifs qui la complètent. Rodri ne sera jamais celui qui prendra la lumière à City. Mais si la question de l'homme fort de l'équipe de Guardiola est posée, peut lui aussi être la réponse. L'Espagnol en est le métronome, celui qui maintient l'équilibre collectif par sa science du placement, celui qui garantit une circulation de balle fluide par la justesse de ses choix de jeu et sa précision technique. Le jeu de City prend vie autour de lui. Et surtout grâce à lui.
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Kevin de Bruyne et Erling Haaland, intenables à Manchester City

Crédit: Getty Images

Et puis, il y a celui qui se trouve à la base de cet axe de tous les possibles. Ruben Dias s'était déjà imposé comme le chef de la défense de City, mais le Portugais a pris une autre dimension dans le système hybride mis en place par Guardiola. Il offre cette sécurité qui permet à la fois aux deux autres défenseurs de venir monter au pressing sur les attaquants, parfois jusqu'aux 30 mètres adverses, et à John Stones d'évoluer le plus souvent au milieu de terrain pour apporter le surnombre dans l'entrejeu. Peu de joueurs peuvent assumer une tâche aussi délicate tout en dégageant une sérénité communicative. C'est parce qu'il réussit cela que Dias donne tant de certitudes à City.

Les historiques… et ceux que l'on n'attendait pas

C'est déjà délicat de dégager un homme fort parmi les membres de l'axe mancunien. Cela l'est encore plus de passer les autres sous silence. Les historiques sont au sommet de leur art. Ederson, irréprochable et toujours déterminant par la qualité de son jeu au pied. John Stones a sublimé le collectif mancunien depuis qu'il a été repositionné au milieu de terrain et rayonne dans un rôle hybride pourtant si difficile à tenir. Ilkay Gundogan, capitaine et cadre de l'entrejeu, est l'homme de cette fin de saison à l'image de son doublé en finale de la FA Cup contre Manchester United (2-1). Et la prestation éblouissante de Bernardo Silva face au Real suffit à résumer l'impact monumental du Portugais, si précieux par sa créativité et son activité.
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Bernardo Silva, la recrue idéale pour le PSG ?

Mais il y a aussi ceux que qui sont là depuis moins longtemps et que l'on n'attendait pas à ce niveau. Manuel Akanji a pris une autre dimension depuis qu'il a rejoint City l'été dernier, avec une capacité bluffante à afficher le même rendement dans l'axe ou sur un côté. Le constat est similaire pour Nathan Aké, contrarié par une blessure en cette fin de saison, et parfaitement suppléé par Kyle Walker. Quant à Jack Grealish, il a pris la pleine mesure des exigences de City, au point d'avoir supplanté Phil Foden pour une place de titulaire sur le côté gauche de l'attaque.
C'est le véritable tour de force réussi par Josep Guardiola. Il a su faire adhérer ses joueurs à un système pourtant atypique, donc exigeant, et les monter à un tel niveau qu'ils paraissent chacun dominants à leurs postes respectifs. Même ceux qui sortent du banc sont au diapason. Et cela en dit long sur la tâche qui attend Simone Inzaghi samedi à Istanbul. La plupart des entraîneurs ciblent les maillons faibles de l'équipe adverses pour élaborer leur plan de jeu. Mais face à lui, l'entraîneur de l'Inter n'aura que des hommes forts.
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