Ligue des champions | Liverpool - PSG | Nuno Mendes, absences et fulgurances

Ce sont quatre-vingt-sept minutes qui ont tout résumé. Il y a moins d'une semaine, au Parc des Princes, Nuno Mendes se mettait dans la poche celui qui est, pourtant, l'un des meilleurs joueurs du monde du moment. À l'impact physique, à la course, au duel, en couverture, le joueur du Paris Saint-Germain n'a pas laissé le moindre espace à Mohamed Salah. Puis l'Égyptien est sorti. La concentration du latéral aussi.

En s'oubliant et en laissant filer Harvey Elliott dans son dos, le Portugais a endossé une grande part de responsabilité dans la défaite de son équipe face à Liverpool, en huitième de finale aller (1-0). Et gâché une prestation qui aurait pu servir de marqueur dans la progression d'un joueur qui incarne, plus que beaucoup d'autres, le nouveau projet du PSG.

Arrivé très jeune et avec une énorme marge de progression, l'ancien piston du Sporting a évolué, tactiquement, avec Luis Enrique. En première partie de saison, son simple rôle de troisième de charnière semblait être un frein à son épanouissement, alors que ses qualités offensives ont peu d'équivalent en Europe à son poste. Mais c'était aussi, sans doute, une bonne manière de le rendre plus rigoureux défensivement.

"L'objectif que nous avons, c'est d'améliorer notre effectif et d'avoir un meilleur rendement, détaillait Luis Enrique en début d'année, après avoir offert plus de liberté à Nuno Mendes. Ça ne signifie pas que Nuno ne peut pas revenir dans le triangle de construction. Les joueurs doivent avoir la capacité d'aider l'équipe quand il le faut. En début de saison, il était plutôt dans un rôle où il devait générer du jeu. Désormais il est plus déterminant dans le dernier tiers du terrain. Mais une équipe, c'est un peu comme un orchestre : les joueurs ne peuvent pas toujours faire la même chose."

Nul ne sait si l'international lusitanien aurait été capable de museler Mo Salah sans les réglages de l'entraîneur parisien. Force est de constater qu'ils n'ont pas totalement gommé les absences du joueur. Avant Liverpool au Parc, il y avait eu l'Atlético en novembre dernier, Arsenal un peu plus tôt ou encore Dortmund la saison dernière.

Lorsque le Paris Saint-Germain dispute des chocs, Nuno Mendes n'est pas totalement fiable. C'était un constat plutôt logique à ses débuts à Paris, lorsqu'il avait 19 ou 20 ans. C'est un peu moins tolérable aujourd'hui, alors qu'il fêtera bientôt ses 23 ans, qu'il dispute sa troisième saison à ce niveau et que le PSG semble désormais en mesure de regarder les plus grandes équipes européennes dans le blanc des yeux.

Mais il faut admettre que ces erreurs-là sont désormais le propre des meilleurs latéraux du moment, à la formation d'ailiers, et que peu de pistons sont capables de créer autant de danger que le Portugais. C'est la raison pour laquelle Luis Enrique lui a toujours accordé sa confiance en l'absence, aussi, d'alternative crédible à l'exception d'un Lucas Hernandez loin de son meilleur niveau. Et c'est également pour cela que le PSG s'est résolu à lui offrir une juteuse revalorisation salariale lors de sa prolongation de contrat. Même s'il n'en a pas encore totalement pour son argent.