Ligue des Nations - L’antisèche de France - Belgique (3-2) : Une révolte au goût de révolution
Mis à jour 08/10/2021 à 02:42 GMT+2
LIGUE DES NATIONS - Au bord du précipice et surclassée par la Belgique à l’issue du premier acte, la France est revenue de l’enfer, jeudi soir. Menés de deux buts à moins d’une demi-heure de la fin, les joueurs de Didier Deschamps ont renversé la table et joué un sale tour, une nouvelle fois, au voisin d’outre-Quiévrain (3-2). A l’orgueil. Enfin.
Le jeu : Du 3-4-3 et de l’inédit derrière
La tendance était lourde. Découvrir que les Bleus allaient jouer en 3-4-3 au coup d’envoi n’a donc surpris personne. Comme face à la Finlande mais avec des acteurs différents, Didier Deschamps a redonné une chance à un système dans lequel Benzema et Griezmann s’étaient épanouis le mois dernier. Mbappé a remplacé Martial devant, avec Griezmann dans son dos. Derrière le trio, Théo Hernandez et Benjamin Pavard ont joué les pistons, tandis que Varane s’est retrouvé entouré de deux stoppeurs qui n’avaient jamais évolué dans cette position chez les Bleus, Lucas Hernandez et Jules Koundé.
L’impression de voir deux miroirs évoluer face à face s’est estompée assez progressivement alors que les Belges ont cuit les Bleus à l’étouffée au terme d’une première période qui aurait pu basculer plus vite si Lloris n’avait pas sorti une parade XXL d’entrée de match. L’échéance n’a été que retardée et l’équipe de France s’est pris le ciel sur la tête lors d’une fin de premier acte cauchemardesque. Et puis, la Belgique a reculé, façon France 2018, et les Bleus, enfin, ont avancé jusqu’à enfoncer les Diables Rouges et renverser une situation compromise comme jamais.
Les joueurs : L'orgueil de Mbappé, le calvaire de Varane
Longtemps acculée par Lukaku et des Belges intenables, la France s'en est sortie grâce à la finesse de son trio d'attaquants et notamment d'un Kylian Mbappé qui a affronté ses responsabilités. Ce fut beaucoup plus compliqué pour Raphaël Varane et Lucas Hernandez, dévorés par l'ogre Lukaku.
Le facteur : Le VAR
On en dit beaucoup de mal, à raison bien souvent. Mais ce jeudi soir, si le VAR n’avait pas existé, les Bleus auraient possiblement quitté le terrain la tête basse. Parce que les Bleus n’auraient pas obtenu le penalty du 2-2. Parce que Lukaku n’aurait pas été privé du troisième but. Deux raisons d’aimer le VAR. Au moins ce soir.
LA STAT : 0
La France n’a pas fait un grand Euro, c’est le moins que l’on puisse dire. Elle n’a pas fait une grande année, non plus. Mais les Bleus n’ont toujours pas perdu en 2021. Même après avoir été menés 2-0 face à la Belgique...
Le tweet : Les classiques, c’est important
La décla : Didier Deschamps
"On a été malheureux sur cette première mi-temps, sincèrement, sur le début de match. Après, on a reculé un peu trop. Mais quand on met cette intensité-là, et ça commence par les joueurs offensifs..."
La question : Un renversement pour un nouveau départ ?
Il y avait “quelque chose dans l’air” et on avait très envie de croire Hugo Lloris quand il le répétait mercredi en conférence de presse. Parce qu’avant ce morne été, on était convaincu que l’équipe de France n’était jamais aussi motivée que lorsqu’elle humait l’odeur du sang. Jeudi, au Juventus Stadium, c’est d'abord l'odeur du formol qui a enrobé l’atmosphère avant que les Bleus ne (re)prennent la main alors que les événements semblaient incontrôlables.
On pourrait demander aux Belges pourquoi ils ont tenté d’imiter l’équipe de France 2018 au retour des vestiaires, sans en avoir l'appétence ni l’ADN. Mais c’est surtout la révolte bleue qui nous intéresse et doit être soulignée. On ne sait pas ce qu’il s’est passé à la mi-temps, ce que Didier Deschamps a dit à ses ouailles, ce que ses joueurs se sont dit malgré le teasing de Pogba, mais force est de constater que sa voix porte encore et que ses gars ont encore faim. Parce que cette seconde période, démarrée avec la tête dans le seau, s’est terminée en feu d’artifice. Et ça ne peut pas être un hasard. La prise de conscience, c'était peut-être ce jeudi soir.
La Belgique 2018 avait ouvert les portes du paradis aux Bleus. La Belgique 2021 les a peut-être extirpés de l’enfer. Passés à deux doigts d’en prendre une belle, les champions du monde ont retrouvé de leur superbe au moment où ils en avaient le plus besoin. Accessoirement, si le trio de devant n’a pas réussi une prestation XXL, au moins a-t-on vu de belles choses ici et là. De la part de Kylian Mbappé, notamment. Au terme d’une semaine où ses paroles avaient occupé la scène médiatique jusqu’à plus soif, le Parisien s’est occupé de l’après-vente. Avec des actes. Ceux qu’on attendait. De lui. De ses copains. Enfin. On n'oublie pas tout. Mais on aime l'idée du nouveau départ.
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