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Allemagne/PSG : Julian Draxler, (enfin) l'âge de raison ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 10/10/2020 à 20:27 GMT+2

LIGUE DES NATIONS - Incontournable aux yeux de Joachim Löw avec l'équipe d'Allemagne, qui affronte l'Ukraine samedi (20h45), Julian Draxler ne l'a jamais vraiment été au PSG. Le milieu allemand réalise cependant un début de saison abouti sous le maillot parisien. A 27 ans, peut-il enfin concrétiser son indéniable potentiel ?

Julian Draxler

Crédit: Getty Images

Julian Draxler est un mystère. L'Allemand a toujours eu de l'or dans les pieds. Mais il ne s'en est pas souvent servi. Sur certaines périodes, il a donné l'impression d'être sur le bon chemin pour donner la pleine mesure de son talent. C'est tout ce que le PSG attendait quand il est venu le chercher à Wolfsburg en janvier 2017. Ses débuts plutôt réussis sous le maillot parisien ont laissé croire qu'il répondrait aux attentes toujours démesurées dans la capitale. La suite n'a pas été du même niveau. Et Draxler, petit à petit, est tombé dans un anonymat relatif au milieu des stars parisiennes.
Le contraste reste invariablement saisissant avec sa situation en équipe d'Allemagne. Où le champion du monde 2014 a toujours été considéré comme un élément important par Joachim Löw. Quand Draxler n'est pas blessé, il joue avec la Mannschaft. Et le plus souvent, il est titulaire. Le sélectionneur lui a toujours maintenu une très grande confiance. Il en avait apporté une nouvelle preuve mardi, à la veille du match face à la Turquie. "Il a tellement de talent et de classe, avait lancé Löw au sujet du milieu parisien. Il doit jouer plus régulièrement. Mercredi, il sera capitaine et guidera l'équipe."

Il donne l'impression de se cacher

Le lendemain, brassard au bras, Draxler a marqué un bien joli but, même s'il n'a pas suffi pour permettre aux Allemands de battre la Turquie (3-3). L'essentiel est ailleurs. D'une certaine manière, Draxler a saisit la chance qui lui était offerte. Ce n'est jamais anodin le concernant. Oliver Bierhoff n'avait pourtant pas manqué de lui mettre un peu de pression sur les épaules. "C'est certainement une saison très importante pour lui et sur un match comme celui-ci, il doit montrer qu'il n'est pas seulement un suiveur, mais un facteur important pour l'équipe nationale avec ses qualités", avait prévenu le héros de l'Euro 96, désormais directeur général de la Mannschaft.
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Draxler a répondu aux attentes. Il n'a pas toujours su le faire par le passé, surtout avec le PSG. Même s'il a eu des circonstances défavorables. Il a régulièrement bouché les trous pour combler le déséquilibre de l'effectif parisien. Il a dû jouer à des postes qui ne mettaient pas forcément en valeur ses qualités. Mais il a trop souvent donné l'impression de se cacher, aussi. De ne pas se faire violence quand la situation l'exigeait. De ne pas se montrer assez tenace, agressif et volontaire au moment pour changer le cours des choses et devenir enfin le joueur indispensable que son talent appelle.

Quand Tuchel "devient fou"

L'Allemand en est bien conscient. Il ne l'avait pas caché l'hiver dernier dans "This is Paris" en évoquant les reproches que pouvaient lui faire son compatriote et entraîneur à Paris, Thomas Tuchel. "Parfois, il devient fou parce que je n'aime pas me battre sur le terrain dans des situations de un contre un ou des duels directs, avait-il reconnu. C'est pour ça qu'il devient fou. Je dois m'améliorer là-dessus, je le sais, j'essaye de travailler tous les jours. Et je crois que j'ai un peu progressé, c'est important pour l'équilibre de l'équipe."
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Ces progrès se font sentir depuis la reprise du championnat de France, une compétition dans laquelle Draxler vient de connaître quatre titularisations consécutives. Cela ne lui était plus arrivé depuis janvier 2019 en Ligue 1. Il l'a essentiellement dû aux multiples absences, entre suspensions et cas positifs au Covid-19, qui ont contrarié le début de saison du PSG. Boucher les trous, ce n'est pas nouveau pour Draxler. Ce qui l'est, c'est son influence sur la durée. Car, au-delà du but si précieux inscrit face à Metz (1-0) ou de celui qu'il a marqué contre Angers (6-1), l'Allemand a eu cet impact dans le jeu qui lui a trop souvent fait défaut jusqu'ici.

"Je crois que je vais beaucoup jouer"

C'est un revirement de situation inattendu. Draxler faisait assez clairement parti des indésirables dont le PSG se serait bien débarrassé cet été, à un an du terme de son contrat. Il n'y était pas forcément opposé. S'il est resté, c'est déjà parce qu'il n'a pas reçu les propositions qu'il attendait. Aussi parce que son entraîneur compte encore sur lui. "J’ai eu une bonne conversation avec Thomas Tuchel, a-t-il révélé. J’ai senti que j’avais encore la possibilité d’être utilisé, que je n’avais certainement pas été mis de côté. Je n’ai pas ressenti la pression de changer. Le calendrier de cette saison est serré. Nous avons beaucoup de matches et je crois que je vais beaucoup jouer."
Son temps de jeu depuis le début de la saison va dans ce sens. Mais c'est surtout son niveau de performance qui peut inciter à l'optimisme. "C'est bien qu'il ait pris un bon départ à Paris, qu'il ait eu quatre titularisations d'affilée, qu'il ait déjà eu de très bons débuts avec nous en septembre, où il a pris ses responsabilités", s'est réjoui Löw. Reste désormais à savoir si c'est juste l'un de ces fameux bons moments que Draxler a l'habitude de traverser avant de s'éteindre invariablement. Ou si le moment où l'Allemand va tenir les promesses de son talent sur le long terme est enfin arrivé. A 27 ans, il serait temps.
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1ère j. (en retard) - Tuchel : "Je compte toujours sur Draxler"

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