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Croatie - France (4-2) - Le 3-5-2 est-il fait pour les Bleus ?

Martin Mosnier

Publié 09/09/2020 à 18:18 GMT+2

LIGUE DES NATIONS - Peu convaincants en Suède (0-1) ou face à la Croatie (4-2), les Bleus ont signé malgré tout deux victoires dans un système inhabituel mais que Deschamps voudrait pérenniser. Quel bilan tirer de ce 3-5-2 ? DD doit-il s'obstiner ? Réponse forcément contrastée…

Giroud et Griezmann (France) face à la Croatie

Crédit: Getty Images

Didier Deschamps attendait des réponses, il a sans doute encore plus de questions en tête. Cette rentrée des classes a tourné autour du 3-5-2, grande affaire de ce mois de septembre après avoir semé des promesses à Tirana en novembre (0-2). Il devait mettre les offensifs dans leur position préférentielle, masquer les lacunes défensives des latéraux en assurant leurs arrières et donner un espace d'expression plus grand à un secteur, la défense centrale, riche en profils et en talents. 180 minutes plus tard, l'évidence ne crève pas les yeux. Et il faudra attendre le double rendez-vous d'octobre pour se laisser séduire : "Ce n’est pas condamné, a réagi le sélectionneur après la victoire face à la Croatie (4-2). Ça demande du temps. Je considère que c’est le moment pour faire ça. Je préfère avoir des difficultés là que pendant la compétition."
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"Imaginez la promesse Pogba, Kanté, Camavinga"

Pourquoi Deschamps s'obstine ? "C’est toujours dans le souci d’avoir plus de maîtrise du ballon et d’être dangereux", répond-il. Les Bleus ont inscrit cinq buts avec à peine plus d'occasions et ils n'ont rien maîtrisé du tout, incapables de dicter leur tempo. Ils se sont même fait balader par les Croates lors de la première période mardi. Faut-il tout jeter ? Revenir illico presto au bon vieux 4-4-2 ? Ce 3-5-2 est-il fait pour les Bleus ?
Reprenons point par point ce qu'il est censé apporter aux Bleus :
  • Mettre les trois joueurs offensifs dans les meilleures conditions
Pas convaincu. Parce qu’en Suède, l’inamovible trio Antoine Griezmann, Kylian Mbappé, Olivier Giroud n'a pas montré une incroyable complémentarité technique ou de déplacement. Pas plus que dans le 4-4-2 en tout cas. Et Kylian Mbappé a commencé à faire mal quand il s'est exilé sur le côté gauche, un comble. Griezmann a retrouvé de l'influence trois jours plus tard mais dans un rôle de meneur reculé qu'il occupe déjà dans le 4-4-2. Mais tirer des conclusions alors que les trois hommes sont dans des états de forme loin d'être optimums reste fragile.
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"Avec Martial, Deschamps a peut-être trouvé ce qu'il cherchait depuis plusieurs années"

  • Masquer les lacunes défensives des latéraux
Pas convaincu. Le gros point noir de ce système, c'est le profil des pistons de l'équipe de France. Ni Léo Dubois, ni Lucas Digne, ni Moussa Sissoko ni Ferland Mendy n'ont convaincu. Trop effacés en phase offensive, trop brouillons sur leurs centres et même surpris dans leur dos (Mendy et Sissoko face à la Croatie), les quatre hommes n'ont pas pris la mesure du poste. La question est de savoir si les tauliers, Benjamin Pavard et Lucas Hernandez, ont le profil pour épouser ses exigences.
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Lucas Digne face à Sebastian Larsson lors de Suède - France, 2020

Crédit: Getty Images

Mais les deux hommes ne sont pas des ailiers, plutôt des défenseurs centraux reconvertis latéraux. Didier Deschamps ne possède pas de profil idoine pour occuper ses ailes dans un 3-5-2, à savoir un joueur capable de multiplier les courses à haute intensité avec des qualités de percussion et de centre. C'est sans doute la limite principale à la mise en place de ce système chez les Bleus. Alphonso Davies, la petite merveille du Bayern Munich, est le prototype du parfait piston. Malheureusement, il est canadien…
  • Profiter de l'énorme vivier en défense centrale
Peu convaincu. Didier Deschamps a utilisé cinq défenseurs centraux, aucun n'a survolé les débats et les Bleus ont plutôt concédé davantage d'occasions qu'avec une défense à quatre. Seul petit nouveau dans ce secteur, Dayot Upamecano a brillé par sa fébrilité. S'il ne faut pas condamner sa carrière internationale, ce double rendez-vous ne plaidera pas en sa faveur. Mais Deschamps dispose d'un tel réservoir avec une variété de profils infinie (Varane, Lenglet, Kimpembe, Laporte, Umititi, Hernandez, Koundé, Zouma, Upamecano, Kamara, Saliba, Kouassi, Zagadou) que l'argument reste défendable.
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Upamecano (france), buteur contre la Croatie

Crédit: Getty Images

Camavinga et Pogba, clés du système ?

L’autre vraie limite constatée lors de cette double confrontation reste le manque de liant entre la défense et l'attaque. Face à la Croatie, les Bleus étaient coupés en deux. Le trio Ben Yedder, Martial et Griezmann a manqué de soutien. Cela tient principalement au profil très prudent des deux milieux (N'Golo Kanté et Steven Nzonzi). La rentrée pleine de culot et de détermination d'Eduardo Camavinga a donné un autre sens à ce 3-5-2 et laisser entrevoir ce qu'il pourrait donner avec un milieu plus créatif. Paul Pogba, forfait en ce mois de septembre, détient sans doute la clé de ce système. Comme Camavinga à court ou moyen terme, voire Houssem Aouar. Il faudra encore patienter un mois avant de juger définitivement ce système. En septembre, la promesse n'a pas été tenue.
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