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Suisse - Espagne : Alvaro Morata, enfin le "goleador" tant espéré par la Roja ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 14/11/2020 à 19:59 GMT+1

LIGUE DES NATIONS - En grande difficulté pour marquer, l'Espagne compte sur Alvaro Morata pour résoudre ses problèmes offensifs. L'attaquant de la Juventus Turin, auteur d'un très bon début de saison, a une occasion en or pour s'imposer enfin comme l'avant-centre de la Roja.

Alvaro Morata sous le maillot de l'Espagne en novembre 2019

Crédit: Getty Images

Certains retours peuvent passer relativement inaperçu. Pas celui d'Alvaro Morata. Convoqué en équipe nationale pour la première fois depuis un an, l'attaquant espagnol est déjà au centre de toutes les conversations sur la péninsule. Et pour cause. La disette traversée par la Roja devant le but inquiète sérieusement de l'autre côté des Pyrénées. Un problème chronique devenu criant le mois dernier. Entre le Portugal (0-0), la Suisse (1-0), l'Ukraine (1-0) et les Pays-Bas mercredi (1-1), la sélection de Luis Enrique n'a trouvé le chemin des filets que deux fois en 360 minutes. Maigre.
Rappeler Morata dans ce contexte n'a rien d'anodin. Si un homme semble en mesure de mettre fin à la pénurie de buts de l'Espagne, c'est bien lui. A 28 ans, il traverse l'une des meilleures périodes de sa carrière depuis son retour à la Juventus Turin l'été dernier. En 8 apparitions sous le maillot bianconeri, il affiche déjà 6 buts et 2 passes décisives au compteur, toutes compétitions confondues. Il partage ainsi la tête du classement des buteurs de la Ligue des champions avec Diogo Jota, Erling Haaland et Marcus Rashford, avec 4 réalisations.

La pièce manquante à l'échiquier

C'est le type d'attaquant prolifique qui fait cruellement défaut à l'Espagne actuellement. Même si Luis Enrique a plutôt tendance à minimiser les problèmes rencontrés par son équipe devant le but adverse. "Cela ne m'inquiète pas", a-t-il assuré la semaine passée devant la presse. Une manière de ne pas mettre trop de pression sur les épaules de Morata. S'il l'a appelé, c'est d'abord pour le récompenser de son début de saison réussie, au-delà de ses buts. "J’ai convoqué Morata parce que depuis son retour à la Juventus, c'est un joueur différent sur le plan de la confiance et des statistiques. Il a progressé, et je parle de son rendement à la fois en attaque et en défense", a-t-il souligné.
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Luis Enrique raisonne surtout par rapport à un collectif que Morata peut bonifier. L'Espagne peut s'appuyer sur une défense solide et un milieu de terrain compétitif à la fois dans la récupération et dans la création. Son sélectionneur a affiché récemment sa volonté de diversifier l'animation offensive d'une équipe qui avait trop tendance à s'obstiner dans l'axe. Il l'a dotée de véritables ailiers, notamment Adama Traoré. La Seleccion exploite mieux le terrain dans toute sa largeur et multiplie les centres. Son problème reste invariablement qu'il manque un joueur pour les convertir en but.

Marquer avec l'Espagne, il sait faire

Morata a ce profil devenu si rare sur la péninsule ibérique. Le temps où l'Espagne pouvait s'appuyer sur des buteurs de niveau mondial avec Fernando Torres et David Villa est révolu depuis longtemps. L'attaquant de la Juventus, même dans une forme étincelante depuis deux mois, n'affiche pas les mêmes références que ses prédécesseurs. Mais, avec un style différent, il s'inscrit dans un registre assez similaire. Contrairement à un joueur comme Rodrigo, l'attaquant de pointe le plus souvent utilisé par l'Espagne, qui présente beaucoup de qualités mais pas celle du tueur des surfaces.
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L'avant-centre turinois a déjà prouvé sa capacité à marquer sous le maillot de Roja. En 33 sélections, il affiche un total respectable de 17 buts. Il avait aussi montré sa faculté à endosser ce rôle de finisseur dans un grand tournoi international en terminant meilleur buteur de l'Espagne à l'Euro 2016 avec 3 réalisations en 4 matches. Sa trajectoire suivait alors des performances remarquées dans les sélections de jeunes où Morata a toujours brillé. A l'image de l'Euro Espoirs 2013 en Israël, où il avait contribué au titre de la Rojita en finissant meilleur buteur de l'épreuve (4 buts).

"C'est à lui de jouer"

L'histoire de Morata avec la Seleccion n'en reste pas moins contrariée jusqu'ici. Elle a globalement suivi son parcours chaotique en club, avec des expériences mitigées au Real Madrid, à Chelsea ou à l'Atlético de Madrid. Trop irrégulier, pas assez efficace, il n'est jamais parvenu à franchir un cap au sein de ces trois clubs. Cela explique en grande partie pourquoi il a connu quelques traversées du désert avec une sélection dont il aspirait à devenir le choix numéro un au poste d'avant-centre.
Les planètes semblent enfin alignées. Et il appartient désormais à Morata de saisir sa chance pour devenir ce "goleador" qui fait si cruellement défaut à l'Espagne. Luis Enrique ne veut certainement pas précipiter les choses dans cette optique. "C'est un plaisir de pouvoir compter sur lui, nous verrons comment ça se passe aux entraînements, a-t-il tempéré. Mais il a beaucoup progressé, et c'est à lui de jouer maintenant." Mercredi aux Pays-Bas, Morata a pu passer une grosse heure sur le pré, sans se montrer décisif. Il sait ce qu'il lui reste à faire : marquer ces buts qui permettraient enfin à l'Espagne d'exprimer la pleine mesure de son potentiel.
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Alvaro Morata, double buteur avec la Juve ce mercredi

Crédit: Getty Images

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