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De l'Euro 2021 à la Ligue des Nations : En un an, les Bleus ont-ils vraiment avancé ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 15/06/2022 à 11:04 GMT+2

Les mois de juin se suivent et se ressemblent pour les Bleus. Après un Euro 2021 conclu prématurément et sur un constat d’échec, l’équipe de France a bouclé une drôle de saison par une fausse note finale, en Ligue des Nations. Que retenir de cette saison 2021/2022 ? Un titre et un rebond en octobre, le laborieux apprentissage d’un nouveau système ou la déroute de juin ? Un peu de tout ça.

"On a eu l'impression de revoir le Deschamps de l'Euro" : Pourquoi DD a-t-il autant tâtonné ?

La dernière fois qu’on les a quittés radieux, alors que les vacances se profilaient, tout ce petit monde était réuni sur la pelouse du Stade Loujniki, trempé jusqu’aux os et heureux à en pleurer. Depuis l’apothéose planétaire de 2018, les Bleus ont plus de mal à conclure leurs saisons. Pour plein de raisons, bonnes comme mauvaises. Les années sans rendez-vous majeur, on y était habitué. Pas d’enjeu, pas de jeu et moins de ressort. En revanche, 2021 et l’Euro avaient marqué une rupture et un premier vrai échec dans la vie de sélectionneur de Didier Deschamps. Et, ne lui en déplaise, il ne pouvait pas se résumer à dix minutes d’égarement en fin de soirée à Bucarest.
Un an après cet Euro raté, l’équipe de France a-t-elle vraiment avancé ? Au lendemain d’un dernier rassemblement catastrophique à bien des égards (quatre matches, zéro victoire), on peut être enclin à noircir le tableau parce que, c’est sans doute injuste, mais c’est souvent la dernière impression qui colle le mieux à la rétine. Et, évidemment, ce mois de juin n’a rien fait pour nous éblouir. Ces quatre matches de Ligue des Nations posés là car il n’y avait plus de place ailleurs dans un calendrier gavé n’ont pas servi la cause de DD et des siens.
On rappellera également, pour être tout à fait juste, que les internationaux ultra-sollicités pendant dix mois étaient bouillis, cramés ou tout ce que vous voulez, que le sélectionneur n’a pas traversé une période simple dans sa vie d’homme. Néanmoins, si l’on prend du recul, que l’on rembobine le film depuis la rentrée, on peut aussi se poser des questions sur une saison des plus paradoxales.

Théo est arrivé...

Le premier rassemblement, en septembre 2021, fut, jusqu’à ses 90 dernières minutes, celui de la continuité. Continuité de l’Euro. Parce que face à la Bosnie (1-1) ou en Ukraine (1-1), les Bleus avaient surtout donné l’impression de jouer leur 5e et 6e match du Championnat d’Europe. Et puis Didier Deschamps s’est dit que le 3-4-3 méritait quand même d’être revu et que le bricolage de la Suisse, au final, ne pouvait sceller le sort de cet ambitieux système.
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"Collectivement et individuellement, il n'y a quasiment aucun point positif à retenir"

Alors, les Bleus ont sorti leurs pistons du tiroir, notamment Théo Hernandez qui, contre la Finlande (2-0), a changé le visage de cette équipe et donné à la défense à trois un avenir qu’elle n’avait jamais réellement eu dans l’histoire de la sélection, culturellement harnachée à son quatuor de défenseurs.
L’embellie finlandaise s’est spectaculairement prolongée en octobre, à l’occasion du Final Four de la Ligue des Nations. Du bon Hernandez, toujours et encore. Une équipe qui n’a pas tout maîtrisé, loin de là, face à la Belgique ou l’Espagne (ndlr : les Bleus avaient été menés lors des deux matches). Mais des Bleus qui ont retrouvé le goût de la victoire et ajouté un titre à leur palmarès.
Surtout, Didier Deschamps a vu dans cette évolution une double aubaine : Être trois derrière, c’est mettre les trois de devant dans de meilleures conditions. On a surtout vu les effets positifs sur le duo Benzema - Mbappé. Griezmann, lui, a traîné sa peine, au cœur d’une saison des plus éreintantes.
La perte d’influence du numéro 7 des Bleus a été compensée par d'autres, Kylian Mbappé en tête (10 buts cette saison). Une fois libéré d’un poids en livrant ce qu’il avait sur le cœur aux médias, le Parisien a marché sur l’eau. Son quadruplé face au Kazakhstan (8-0) un soir de qualification pour le Mondial en fut une illustration parfaite.

Varane blessé, système coulé

Au fil de la saison, le pragmatisme de Deschamps et sa supposée frilosité ont laissé place à une logique plus aventureuse. "Je ne veux pas qu’on soit à cinq (derrière), quitte à se retrouver en un-contre-un", expliquait-il au soir de la victoire face à la Côte d’Ivoire (2-1). Ce jour-là, à Marseille, le bateau avait quelque peu tangué côté gauche, avec les frères Hernandez, tandis que l’attelage Coman/Clauss à l'opposé du terrain s’en sortait correctement.
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"Le plus mauvais match de Benzema depuis son retour" : les notes des Bleus débriefées

Les Bleus avaient une nouvelle fois été menés au score - spécialité maison - mais ils s’en étaient (encore) sortis au caractère et grâce à deux hommes, aux destins bien opposés. Aurélien Tchouaméni, la révélation bleue de l’année (12 sélections), avait donné la victoire aux Tricolores sur le gong. Et c’est Olivier Giroud, le revenant que l’on attendait plus, qui avait remis ses partenaires sur les rails. Mars fut une embellie pour l’attaquant, mais ce fut également au cœur de ce rassemblement de 2022 que l’on comprit que ce serait lui ou Benzema. Et non lui et Benzema.
En juin, Karim Benzema, de nouveau disponible, a regagné ses pénates. Il a subjugué face au Danemark sur la lancée d’un cinquième triomphe en C1. Et puis, lui aussi, a fini par se mettre au diapason d’une équipe sur les rotules et sans direction. Varane blessé, la défense à trois à disparu. A quatre, ce fut pire. Deux défaites de suite au Stade de France, une première depuis sept ans, deux nuls à l’extérieur qui ont terni le bilan d’une année en trompe-l’œil. Parce qu’il y a eu un titre et des émotions, certes. Mais les chiffres ne mentent pas : l’équipe de France n’a remporté que 7 de ses 13 rencontres et n’a pas été capable de gagner un seul match contre l’Autriche, le Danemark ou la Croatie. Pas forcément ce que l'on attendait à cinq mois de retrouver l'Australie en ouverture du Mondial. Tiens, l'Australie, comme en 2018. Aujourd'hui, on a envie de se raccrocher à ça.
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