Ligue des Nations - Ligue A/Groupe 3 : Allemagne-Angleterre, un duel aux enjeux réels

Presque un an plus tard, jour pour jour, les vieux ennemis se retrouvent. Angleterre-Allemagne, c’est toujours une affiche internationale scrutée avec attention, tant elle est chargée d’histoire. Le dernier épisode en date, c’était cette confrontation à Wembley, le 29 juin 2021, en huitième de finale de l’Euro. L’équipe de Gareth Southgate avait baladé la nation championne du monde 2014, avec une victoire 2-0 devant un public extatique, marquant la fin de l’ère Joachim Low à la tête de la Nationalmannschaft.

Ce mardi (20h45, à suivre en DIRECT commenté), à l’occasion de la deuxième journée de la Ligue des Nations dans le groupe 3 de la Ligue A, les coéquipiers de Joshua Kimmich ont l’opportunité de prendre leur revanche, et de montrer qu’après 15 ans sous la férule de Löw et des résultats indignes de l’Allemagne lors des dernières échéances internationales (avec l’élimination dès le premier tour de la Coupe du monde 2018), l’équipe quatre fois championne du monde connaît un nouveau souffle.

Dans les résultats, cela a plutôt été le cas dans les premiers mois de la reprise en main par l’ancien entraîneur du Bayern Munich. Avec 7 victoires en autant de matches de qualification et le premier billet glané sur le terrain pour le Mondial, l’Allemagne a séduit, certes face à des adversaires (Arménie, Liechtenstein, Roumanie, Macédoine du Nord, Islande) qui n’ont pas de quoi inquiéter quiconque prétend au titre suprême.

Avec une ossature presque inchangée par rapport à l’équipe qui a fini le mandat de Joachim Löw (six des joueurs titulaires à Wembley en juin dernier l’étaient également lors du dernier match face à l’Italie), il n’était pas non plus étonnant de voir l’Allemagne, qui, lorsqu’elle était invitée, s’est toujours qualifiée pour le Mondial, perpétuer les vieilles traditions. Mais après la série de 8 victoires obtenues, un record pour les débuts d’un sélectionneur allemand, l’ambiance s’est légèrement refroidie autour des demi-finalistes de l’Euro 2016 lorsque la route s’est élevée.

Après le nul en amical face aux Pays-Bas (1-1) en mars, la prestation nettement plus décevante, samedi, face à l’Italie (1-1), certes championne d’Europe en titre mais qui n’a pas réussi à se qualifier pour la grand-messe du football en fin d’année, a fait ressurgir quelques doutes. "Ce match n'était pas au niveau de nos ambitions. Il nous a manqué de l'intensité, de la coordination, également en défense (...). Nous avons plus de qualité que cela, il nous a manqué aussi de la précision", s’est ainsi désolé Flick, rejoint par le buteur du jour, Joshua Kimmich : "Qu’on mérite de gagner ou pas, c’est trop peu pour nous. On savait que l’Italie était en plein renouvellement, donc on voulait vraiment gagner, mais on n’a pas su élever notre niveau sur le terrain", a regretté le milieu du Bayern.

Pour nos voisins d’outre-Rhin, ce match face à la 5e nation Fifa servira donc de tremplin pour affirmer ses ambitions en vue de l’aventure qatarie qui se profile en novembre. D’autant que la dernière fois que les deux équipes se sont affrontées à Munich, les Anglais avaient infligé un cuisant 5-1 à leurs hôtes. Une autre revanche à prendre, en somme.

Côté anglais, après la finale perdue de l’Euro, les Three Lions ont bien rebondi, avec six victoires en 8 matches de qualification. Mais la défaite concédée samedi contre la Hongrie (1-0), la première face à cette nation depuis 1962, a souligné les problèmes récurrents de cette sélection, notamment son animation offensive jugée défaillante.

"Lors de ces quatre matches (de Ligue des nations), on doit essayer de trouver l'équilibre entre voir de nouvelles choses, tester des joueurs et essayer de gagner. Peut-être qu'aujourd'hui je n'ai pas trouvé le bon équilibre", regrettait Gareth Southgate après la rencontre, où son 3-4-3 instauré depuis un an n’a pas fonctionné.

Avec Harry Kane en fer de lance, et une ribambelle de talents offensifs (Mount, Grealish, Saka, sans oublier Foden, absent ce mardi car positif au Covid-19), le sélectionneur, malgré le résultat inédit glané l’an passé, est toujours sous pression. Pas de quoi rassurer les Allemands, à en croire Ilkay Gundogan en conférence de presse d'avant-match : "Je m'attends à un adversaire extrêmement fort qui compte de nombreux joueurs de qualité. Nous acceptons ce défi avec plaisir", a déclaré le milieu qui joue à Manchester City, au sein d'une Premier League où beaucoup de ses compatriotes s'épanouissent.

Dans cette confrontation, où l’Angleterre est historiquement au coude-à-coude avec son rival (15 victoires à 14 pour l'Allemagne et 4 nuls, en ne comptabilisant que les résultats de l'Allemagne de l'Ouest), Southgate et ses joueurs cherchent eux aussi des réponses et un peu de sérénité. Sans oublier, aussi, la course à la première place du groupe, pour le moment dominé par la Hongrie, donc. Ce choc, qui déçoit rarement, promet donc un beau combat.