France - Israël - "On ne peut pas être fier de ça" : Bleus, la soirée consternante

Au bout d'une année déjà trop longue, marquée par un Euro profondément ennuyeux, l'équipe de France a livré son match le plus consternant de l'année. Face à une équipe d'Israël limitée qui n'avait pas réussi jusqu'ici à arracher le moindre point, les Bleus ont concédé un nul (0-0) bien triste. En sortie de terrain, au micro de TF1, l'analyse de Jules Koundé et d'Ibrahima Konaté fut cinglante. "C'est une énorme déception, on a eu énormément d'occasions mais on a perdu du temps en étant mou en première période, a démarré le défenseur de Liverpool. Il ne faut pas être fier de ça."

"On n'a pas fait un bon match du tout, a tranché un Koundé cinglant. On n'a pas fait ce qu'il fallait ce soir. Je ne sais pas si on peut se réjouir (ndlr : de la qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Nations)." Toute une série de chiffres témoignent à la fois de la lassitude qui entoure les prestations des Bleus que les difficultés répétées qu'ils rencontrent en cette maussade année 2024. Avec 16 611 spectateurs, le Stade de France a connu la pire affluence de son histoire et même si le contexte brûlant du match n'incitait pas franchement à passer sa soirée à Saint-Denis, l'érosion de l'intérêt est réelle autour des Bleus.

Voilà 20 ans que les Bleus n'avaient plus aligné quatre 0-0 sur une même année civile et la moyenne des buts inscrits/match (1,27) est la plus mauvaise depuis 2010, année funeste du football français. "On a été trop tranquille en première période, on mettait trop de temps dans les transmissions, on a commencé timidement, sur la pointe des pieds, ce qui favorise un adversaire bien regroupé, a analysé Didier Deschamps. Je ne vais pas me satisfaire de ce qu'on a fait et de ne pas avoir pris de but, on aurait dû gagner avec autant d'occasions. On est capable de faire mieux."

Faire mieux, c'est un minimum mais voilà plusieurs mois que cette équipe de France trimballe un inquiétant spleen. La retraite ou les départs plus ou moins forcés de cadres essentiels (Hugo Lloris, Raphaël Varane, Olivier Giroud, Antoine Griezmann, Paul Pogba) ont plongé le collectif dans le noir. Aujourd'hui, ce onze manque de créativité et de personnalité. A l'image de Michael Olise, la nouvelle génération a du mal à incarner un nouveau souffle. Hormis la défense qui a donné de vrais gages de solidité, les chantiers sont partout au milieu et en attaque.

Aujourd'hui, le risque de déclassement est réel pour des Bleus très loin des standards qui les ont menés sur le toit du monde en 2018. Ils sont en reconstruction et celle-ci s'annonce plus difficile que prévu.