Fenerbahçe-Benfica : Le rêve européen de Pierre Webo

Pierre Webo a patienté. Après avoir passé l'essentiel de sa carrière dans l'ombre, le buteur camerounais a retrouvé cette lumière de l'Europe qu'il avait entraperçue avec Osasuna, entre 2005 et 2007. A 31 ans, l'ancien pensionnaire du Stade Bandjoun ne regrette pas d'avoir posé ses valises à Fenerbahçe à la fin du mois de janvier. Un transfert qui va lui permettre de vivre sa première demi-finale de Ligue Europa, ce jeudi, face à Benfica.

Dans la verdure apaisante du camp d'entraînement du club, Pierre Webo affiche à la veille du match la tranquille confiance de ceux qui sont sûrs de leurs forces. "Nous avons beaucoup de respect pour Benfica. C'est une très bonne équipe, du niveau de la Ligue des champions, admet-il. On sait la force de leur collectif et de leurs individualités, comme Cardozo et Lima. Ce ne sera pas facile." Pourtant, le "Lion indomptable" du Cameroun veut y croire. "Le match de jeudi sera déterminant, pronostique le natif de Bafoussam. Si nous allons au Portugal avec un avantage, même le plus petit, tout est possible".

Pour affronter les Portugais, Pierre Webo sera l'un des meilleurs atouts des Stambouliotes. Pourtant, lorsqu'il a quitté Majorque et la prestigieuse Liga espagnole en 2011 pour rejoindre le moins connu des quatre clubs d'Istanbul, beaucoup ont cru que l'heure de sa retraite avait sonné. Mais dès son arrivée en Turquie, il a très vite refait parler de lui. En deux saisons sous les couleurs d'Istanbul BB, l'international camerounais a marqué 24 buts, presque autant que pendant ses quatre ans sous le soleil des Baléares.

C'est donc sans surprise qu'il a été rattrapé par un des deux clubs phares de la mégapole turque, à la faveur du mercato. Son transfert à Fenerbahçe est passé presque inaperçu, occulté par la frénésie médiatique qui a accompagné l'arrivée chez le rival de Galatasaray d'une autre star africaine, l'Ivoirien Didier Drogba. Mais sur le terrain, la dernière recrue de la légion étrangère du club n'a pas tardé à briller. "Je me suis vite intégré, le groupe m'a beaucoup aidé, confie-t-il. Il y a beaucoup de joueurs étrangers et, surtout, c'est un grand club." Résultat, un but dès sa première apparition en championnat turc sous les couleurs jaune et bleu. Et deux autres en cinq matches de Coupe d'Europe, le dernier en quart de finale aller face à la Lazio Rome (2-0).

Aujourd'hui, il forme avec le franco-sénégalais Moussa Sow, arrivé de Lille à la mi-2012, une paire africaine efficace à la pointe de l'attaque des jaune et bleu. "Je m'entends très bien avec lui, c'est un grand joueur", se réjouit Webo. Largement distancé en championnat derrière Galatasaray, le Camerounais mise désormais sur la Ligue Europa pour enrichir son palmarès. Le club de la rive asiatique d'Istanbul s'est hissé pour la première fois en demi-finale d'une compétition continentale, alors pourquoi pas une finale ? Et un titre ? "Fenerbahçe est une équipe faite pour gagner des titres. La deuxième place du championnat ou un beau parcours européen, ça ne suffit pas, relève Webo. Alors un titre européen, ce serait super. Une grosse cerise sur le gâteau."