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Avant Betis Séville - OL (Ligue Europa) : Les Lyonnais marchent encore à l'ombre

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ParEurosport

Publié 19/09/2013 à 00:17 GMT+2

Recalé depuis deux saisons en Ligue Europa après douze ans de Ligue des champions, l'OL doit repenser de A à Z son quotidien. Reportage en coulisses.

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Crédit: Eurosport

  • Une médiatisation moindre, une pression incomparable
Mardi, lors du dernier entraînement des Lyonnais avant leur voyage en Espagne, les journalistes présents à Tola Vologe se comptaient sur les doigts d'une seule main. Si la Ligue des champions attire la lumière des medias, la Ligue Europa reste une compétition confidentielle. Jeudi à Séville, une quinzaine de journalistes français seulement couvriront la rencontre sur place, contre une quarantaine pour les matches de Ligue des champions. S'il ne nous a pas communiqué de chiffre précis, l'attaché de presse de l'OL nous a confirmé que les demandes d'interviews individuelles n'avaient "rien à voir" avant un match de C1 ou de C3. Conséquence pour les joueurs : une pression et une excitation affaiblies avant d'aborder un match de Ligue Europa.
  • Un enthousiasme à aller chercher
Si tous les footballeurs rêvent de disputer la Ligue des champions, participer à la Ligue Europa ne les fait pas forcément fantasmer, encore moins quand ils ont été habitués aux fastes de la C1. Rémy Vercoutre confirme : "C'est tout simplement moins savoureux. Les stades sont moins beaux et moins remplis." Selon un fidèle suiveur du groupe lyonnais lors des déplacements européens, "on sent clairement moins de pression" depuis que l'OL voyage en Ligue Europa. L'ordre des priorités n'est également plus le même. Quand Gérard Houllier, Paul Le Guen ou Claude Puel réservaient leur meilleure composition pour le milieu de semaine, Rémi Garde profite généralement de ces rencontres du jeudi pour faire tourner son effectif, donner sa chance aux jeunes ou tenter de relancer certains joueurs.
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FOOTBALL Lyon OL Gueida Fofana

Crédit: AFP

Ainsi, l'an dernier, c'est dans cette compétition que Gueïda Fofana a franchi un cap, que Rachid Ghezzal et Jordan Ferri ont effectué leurs premiers pas chez les professionnels ou que Yoann Gourcuff a retrouvé du temps de jeu après sa blessure. Jeudi à Séville, Milan Bisevac, Yoann Gourcuff et Gaël Danic, tous les trois en phase de reprise, ne figurent pas dans le groupe alors que l'on peut parier que Rémi Garde aurait pris le risque avec eux s'il avait été question d'un match de Ligue des champions. A Lyon, cette semaine, le match le plus important est clairement celui contre Nantes. Une rencontre programmée le dimanche à 17 heures, un horaire auquel l'OL a dû s'habituer : jouant la Ligue Europa le jeudi et n'étant plus un premier choix aux yeux de Canal +, l'équipe de Rémi Garde est fréquemment invitée à se produire le dimanche après-midi, à l'heure de la sieste ou avant l'apéro.
  • Des supporters moins présents
Jeudi à Séville, les supporters lyonnais ne seront pas légion. Et pour cause : faute de demande, le club n'a tout simplement pas organisé de déplacement officiel pour ses fans. Le temps où 9000 supporters lyonnais investissaient San Siro pour un quart de finale de Ligue des champions est bel et bien révolu. De même, remplir Gerland pour un match de Ligue Europa rélève de l'exploit pour le personnel chargé de la commercialisation des places, lequel doit adapter sa stratégie pour tenter de garnir le stade : "La tarification a évidemment été adaptée à la Ligue Europa, explique Xavier Pierrot, le responsable de la billetterie. Le prix n'a strictement rien à voir entre un match de Ligue des champions et des rencontres contre des équipes que personne ne connaît." Le "pass" pour assister aux trois matches de la phase de poule à domicile ne coûte que 24 euros en virage inférieur et 150 euros en tribune latérale supérieure pour des non-abonnés (entre 12 et 99 euros pour les abonnés).

Une stratégie payante : l'OL a quand même réussi à attirer la saison passée en moyenne 30.371 spectateurs pour les rencontres de Ligue Europa. Un chiffre néanmoins très en deçà des premières saisons du club en Ligue des Champions : "Au début, nous étions montés à 32.000 pass", témoigne Xavier Pierrot. Et la tarification était toute autre : lors de la dernière participation de l'OL au premier tour de la Ligue des champions, les prix des pass allaient de 45 à 198 euros pour les abonnés, et même de 78 à 375 euros pour les non-abonnés. Ce qui ne freinait malgré tout pas le public : Lyon a très longtemps joué tous ses matches de Ligue des champions à guichets fermés, c'est-à-dire devant près de 40.000 personnes.
  • Un "changement de statut économique"
La formule est de Jean-Michel Aulas. Le déclin européen de l'équipe soumet l'OL à une cure d'austérité drastique. "Il nous manque ces 20 millions d'euros qui reviennent à chaque club qualifié pour la Ligue des champions", résume le président lyonnais. On a vu les conséquences pendant les derniers mercatos. D'autres, plus subtiles, touchent aussi les acteurs du club : le train de vie a été revu à la baisse, ce qui a par exemple contraint OL TV à réduire la voilure, en arrêtant notamment son fameux bus dans lequel les joueurs s'engouffraient confier leurs réactions sitôt les rencontres terminées. Et si les joueurs ne sont toujours pas à se plaindre en terme de voyages ou de structures hôtelières, le standing n'est malgré tout plus celui de la Ligue des champions.
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