Ligue Europa - Barrage retour : le périple de Bordeaux ne s'annonce pas de tout repos

Petit vainqueur (1-0) lors du barrage aller de l'Europa League, Bordeaux, amputé de nombreux cadres, se rend au Kazakhstan jeudi (16h45) pour défendre son avance sans aucune garantie face au Kairat Almaty. Si les voyages forment la jeunesse, les Girondins vont être fixés sur la véracité de ce dicton: eux qui se sont envolés mercredi aux aurores pour le plus long voyage de l'histoire des Coupes d'Europe (5.947 km de distance). Direction Almaty, ancienne capitale de cet ex-pays satellite de l'URSS, située aux portes de la Chine, sur la route de la soie.

Le dépaysement promet d'être total pour le groupe bordelais avec une cure de jouvence (14 joueurs formés au club sur les 20 retenus) imposée par les événements. Pas moins de 8 joueurs expérimentés manqueront à l'appel: le capitaine et international sénégalais Lamine Sané, les trois vice-capitaines Cédric Carrasso, Grégory Sertic et l'international tchèque Jaroslav Plasil, plus l'Allemand Diego Contento, deux buteurs, l'international malien Cheick Diabaté et le Brésilien Jussiê, ainsi que Clément Chantôme, suspendu pour sa part.

Autant dire que rien ne sera simple pour les rescapés de l'entraîneur Willy Sagnol, une nouvelle fois contraint aux expérimentations comme cela avait déjà été le cas lors des trois derniers matches (une victoire contre le Kairat, deux nuls en championnat national à Saint-Etienne et Lille).

Pour ce que le club au Scapulaire considère comme "le match le plus important jusque-là de la saison", financièrement notamment (4 millions d'euros versés aux participants à la phase de poules), un nul suffirait au bonheur de ses hommes, voire un but inscrit à l'extérieur qui obligerait alors les Kazakhs à en marquer trois et pourrait bien faire taire leur public passionné.

"Bien sûr que c'est chaud là-bas (à Almaty), c'est chez nous, en rigolait d'ailleurs Gérard Gohou, l'attaquant ivoirien du Kairat à l'issue du match aller à Bordeaux. C'est un public qui nous motive, c'est le 12e homme. Pour moi, ce sera du 50/50." "Ils vont avoir à cœur de nous faire mal mais nous sommes prévenus, reconnaît le latéral droit girondin Frédéric Guilbert. Il faudra marquer là-bas, on n'y va pas pour défendre".

La chance de Bordeaux, hormis son petit matelas d'un but, c'est qu'il connaît aussi beaucoup mieux son adversaire, solide derrière, rapide devant, mais qui s'était éteint physiquement en fin de match au Nouveau Stade, sans que les coéquipiers de Henri Saivet ne puissent en profiter. "C'est vrai qu'on aurait pu avoir un retour plus confortable", conclut Sagnol.