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Ligue Europa - OM : Et pourquoi pas eux ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 16/05/2018 à 13:46 GMT+2

LIGUE EUROPA - L'Olympique de Marseille ne part pas favori face à l’Atlético, mercredi en finale de la Ligue Europa. Et c’est rien de le dire. Si l’OM est très souvent passé à côté de ses finales, il n’en reste pas moins que la génération 2018 peut s’inspirer de ce que la bande à Boli avait réussi en 1993, face à un adversaire qui lui était bien supérieur.

Thauvin et Payet

Crédit: Getty Images

L'essentiel, c'est d'y croire. Très fort. De se persuader que c'est possible. Et qu'une finale, comme le dit le poncif, ça ne se joue pas, ça se gagne. L'Olympique de Marseille a payé pour le savoir, dès son premier passage dans la cour des grands, il y a maintenant 27 ans face à l'Etoile Rouge de Belgrade. Les Marseillais la voulaient cette première C1. La méritaient, même. Mais ça n'a pas suffi. Et l'OM a dû patienter deux ans de plus pour décrocher son Graal européen, aux dépens d'un AC Milan qui arrivait à Munich avec un statut de favori que personne n'aurait osé lui ôter des épaules.
Mercredi soir à Lyon, c'est l'Atlético Madrid qui avancera vers cette finale avec les faveurs des pronostics, des bookmakers, des observateurs et autre Cassandre du ballon. Parce que l'Atlético, c'est une formidable machine qui a déréglé le duopole Barça - Real et qui, si le football récompensait ses rejetons les plus méritants (le mérite, encore lui), aurait au moins déjà remporté une Ligue des champions. Peut-être en 1974, si Schwarzenbeck n'était pas venu briser le rêve des Colchoneros au bout du bout de la prolongation. Sinon en 2014, si Ramos n’avait pas placé un cruel coup de tête à la dernière seconde. Ou même en 2016, si les hommes de Simeone s’étaient montrés plus précis à onze mètres du but adverse.
Bref, l'Atlético, sur le papier comme sur le terrain, c'est l'étage du dessus. Parce que c'est une équipe qui, en temps normal, n'a rien à faire en Ligue Europa. Au contraire de l'OM qui navigue entre deux eaux, entre la C1 et la C3, et devra se hisser à un sacré niveau pour faire plier cette armada de footballeurs rompus aux joutes continentales de très haute volée. Si l'OM veut le faire, il faudra y croire, donc, mettre tous les ingrédients, aussi, et s'inspirer de l'histoire, enfin. Parce que Marseille a déjà réussi un coup de ce type.

Pas les meilleurs

Juger le 26 mai 1993 avec les repères du 16 mai 2018, c'est risquer de tomber dans l'anachronisme le plus basique. C'est se remémorer le onze de départ marseillais aligné à Munich et se dire qu'il y avait de sacrés joueurs dans cette équipe, dont certains étaient voués à devenir rois du monde cinq ans plus tard. Oui, cette équipe avait du répondant et une belle palette de talents. Evidemment. Mais à l'échelle des années Tapie et à ce moment-là de son histoire, ce n'était pas la mieux armée de toutes. Papin, Waddle ou Mozer avaient quitté le navire à l'intersaison. Cet OM était loin de celui de 1991, par exemple. Et pas sûr, malgré l'échec industriel de Prague ou la cruelle élimination par Benfica, que cette équipe fut meilleure que celles de 1991/1992 ou de 1989/1990. Quoi qu'il en soit, c'est bien ce Marseille-là qui est entré dans la légende. C'est lui qui a terrassé le rouleau compresseur milanais de Fabio Capello, champion d'Italie cette année-là et surtout vainqueur de tous ses matches de Ligue des champions avant la finale.
L'idée ici n'est pas d'évaluer le rapport de force entre l'Atlético et Marseille. Ni de le comparer à celui séparant les Phocéens des Rossoneri il y a un quart de siècle. Mais simplement de rappeler que si l'OM estampillé 93 l'a fait, il y a la place pour y parvenir. Même par le chas d'une aiguille.
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En profiter, surtout

Interrogé par nos confrères de L'Equipe mardi matin, Basile Boli a eu ces mots forts quand on lui a demandé s'il comptait partager son expérience à ses lointains successeurs : "Je ne veux même pas qu'on me voie. Créez votre légende, les gars, je serai l'homme le plus heureux du monde." C'est tout à son honneur. Mais si les Marseillais devaient (quand même) s'inspirer de Boli et de ses copains, on leur conseillerait de se pencher sur les tripes que "Basilou" et les autres avaient mises sur le terrain face à l'AC Milan. On leur proposerait aussi de remonter le temps un peu plus encore, jusqu'au 24 ou au 25 mai 1993.
Deux ans avant la finale de Munich, les Marseillais avaient vécu en vase clos sur la route de Bari et raté leur rendez-vous avec l’histoire. Bernard Tapie l’avait amèrement regretté. En 1993, les Olympiens avaient préparé leur finale au cœur de la Forêt Noire sans être reclus. Bien au contraire. Malgré leur passif et l’attente, ils n'avaient jamais été envahis par la pression et l'avaient même chassée à grands coups de pied. Reparti de l'autre côté de la Manche l'été précédent, Chris Waddle avait franchi le Rhin pour ambiancer le groupe et détendre l'atmosphère quelques heures avant le rendez-vous de l'Olympiastadion. Comme si de rien n'était.
En 2018, l’Anglais n’est pas venu. Bien évidemment. Ce n’est plus son histoire. Mais la leur. Et, jusqu'ici, les Marseillais de 2018 paraissent plutôt épanouis et nullement écrasés par l'enjeu. Il n'y a qu'à les voir depuis leur qualification à Salzbourg. Mardi encore, en conférence de presse, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Reste à prolonger cette sérénité jusqu’à mercredi 22h30. Voire plus si affinités. Si d'autres l'ont fait, pourquoi pas eux ?
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