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Rennes - Arsenal (3-1) - Comment battre plus fort que soi ? La leçon rennaise

Thomas Goubin

Mis à jour 08/03/2019 à 11:58 GMT+1

LIGUE EUROPA - Après une entame délicate, Rennes a su se sublimer pour dominer Arsenal, un match qui restera forcément dans l'histoire du club breton. Un cas d'école aussi pour comprendre comment dominer une équipe supérieure sur le papier.

Bensebaini après la victoire face à Arsenal

Crédit: Getty Images

Rompre, mais ne pas plier

Rennes aurait pu boire la tasse. Là se trouve bien l'origine de l'exploit rennais : être parvenu à ne pas se noyer lors de trente premières minutes où la classe d'écart entre les deux équipes sautait aux yeux, et où Iwobi s'amusait entre les deux lignes inférieures rennaises. "On a su faire le dos rond", comme l'a dit Julien Stéphan. Mais Rennes a aussi coché une autre case souvent nécessaire pour battre meilleure que soi : bénéficier d'un peu de réussite, alors qu'Arsenal a disposé de plusieurs situations pour faire le break, sur lesquelles ses attaquants ont manqué de justesse. Il y eut aussi ce drapeau qui s'est levé quand Aubameyang filait vers le but rennais, alors qu'il était en position licite (32e). Pour devenir le premier club à dominer les Gunners sur le sol français, Rennes a bénéficié de circonstances favorables mais il a aussi su provoquer sa réussite.
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8es - Stéphan : "Une très belle performance"

Compenser limites par courage

Malgré la victoire, il serait audacieux d'avancer que les joueurs bretons sont supérieurs aux anglais. A onze contre dix, il a ainsi souvent manqué de la justesse technique aux Bretons pour que cette domination ne se concrétise au tableau d'affichage. Il est d'ailleurs assez révélateur que Rennes a pris les devants au tableau d'affichage sur un "csc" des Gunners. Un but provoqué par l'allant de Mehdi Zeffane, pas le plus juste des joueurs rennais, mais à la générosité sans faille.
En première période, c'est aussi cette débauche d'énergie collective qui a permis à Rennes de revenir petit à petit dans le match. C'était rarement fluide, mais les hommes de Julien Stéphan commençait à gagner les duels, et les joueurs d'Arsenal à perdre de leur maîtrise. L'expulsion de Sokratis, véritable tournant du match, est venu récompenser ce courage rennais. Malgré ce résultat idéal, les Rennais n'ont pas joué le match parfait, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agissait ce soir. Plutôt de savoir comment batailler dans l'adversité.

Des individualités à leur meilleur

En première période, Ismaila Sarr a souffert comme rarement, totalement muselé par Monreal. Le détonateur rennais a toutefois su faire basculer le match en étant retenu par Sokratis, avant de prendre son envol dans une deuxième période où il a sans doute convaincu plus d'un club anglais de mettre quelques millions supplémentaires sur lui. Recruté pour aider Rennes à franchir un palier, Hatem Ben Arfa s'est lui montré à la hauteur des attentes devant un Unai Emery "toujours aussi excité", comme il l'a dit au terme de la rencontre.
Insaisissable, l'ex-Lyonnais a mis au supplice la défense d'Arsenal, même s'il n'a pas été impliqué directement sur les buts des siens. Dans la moitié supérieur du terrain, Benjamin Bourigeaud a, lui aussi, rayonné, et son superbe but (42e) ne pouvait mieux illustrer sa détermination et son talent. Dans la distribution de bons points, la performance de la charnière Mexer-Da Silva, se doit aussi d'être saluée. Particulièrement saignants, les défenseurs centraux ont réalisé moult anticipations décisives et ont permis à Rennes de jouer particulièrement haut en deuxième période.

Des jambes de feu

En supériorité numérique, Rennes voyait sa tâche facilitée, mais la magnitude de sa domination en seconde période trouve son explication dans une capacité inouïe à répéter les efforts. Les latéraux se projetaient sans arrière-pensée, la paire Grenier-André se démultipliait pour ratisser et orienter, tandis que les attaquants ne rechignaient jamais à partir à l'abordage. Contre Arsenal, Rennes disputait le 41e match de sa saison. Aucune équipe française n'a autant joué.
Les Rouge et Noir semblent pourtant avoir encore de l'essence dans le réservoir. "Avant le match, on s'était dit qu'il fallait mettre de la folie, mais de manière intelligente", a confié Damien Da Silva. C'est cet équilibre forcément précaire que Rennes a su maintenir. Toujours volontaire, mais jamais suicidaire, le Stade Rennais a finalement su inscrire ce troisième but (88e) qui pourrait valoir cher dans une semaine à l'Emirates Stadium. L'équilibre émotionnel dont Rennes a su faire preuve au cœur du combat ressemble à celui qu'affiche son entraîneur, Julien Stéphan.
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8es - Stéphan : "Il faudra marquer là-bas"

Un vrai douzième homme

Quand il s'arrête devant la presse, Hatem Ben Arfa fait rarement dans la langue de bois, et peut se montrer d'une sincérité désarmante. "Franchement, je ne savais pas que Rennes aimait autant le foot", a-t-il ainsi confié. Avant d'ajouter : "Ce public nous a donné des frissons". De mémoire de Rennais, jamais le Roazhon Park n'avait connu une telle ambiance. "De match en match, ils élèvent le niveau sonore, a souligné Julien Stéphan, c'était déjà grandiose contre le Betis, et ce soir ils nous ont donné de la force dans une entame de match compliquée, et ensuite il y a eu une symbiose totale entre le public et les joueurs". Pour Stéphan, il ne fait aucun doute que le douzième homme est en partie responsable de la victoire historique du Stade Rennais. Un public resté longtemps après le coup de sifflet final à l'intérieur et aux abords du stade pour prolonger le plaisir, et célébrer cette victoire face à plus fort que soi.
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Stéphan : "Notre public a été exceptionnel"

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