Equipe de France : Griezmann en 10, une vraie solution

Antoine Griezmann va bien, merci pour lui. Avant ce premier match amical du mois de novembre, l'attaquant français était plutôt décrié. Sa prestation contre les Gallois a éteint les critiques, au moins pour un temps. A l'instar d'un Olivier Giroud qui brille d'abord en sélection avant d'exceller en club, "Grizou" a fait fi de ses balbutiements avec l'Atlético de Madrid pour se mettre entièrement au service des Bleus.

C'est justement ce rôle de distributeur qui a permis au Madrilène de retrouver des couleurs, réussissant quasiment tous ses contrôles, réalisant les bons choix et se fendant de quelques passes verticales assez complexes. Après cette rencontre à sens unique, qui a aussi vu Griezmann ouvrir le score d'une volée très pure (1-0, 18e), l'heure n'était pas forcément au décryptage minutieux des positionnements de l'attaquant.

La cohésion du onze, l'inspiration collective, l'entente entre les quatre joueurs offensifs, l'intégration des nouveaux venus… autant de sujets pouvant apparaître comme prioritaires pour le staff des Bleus. La prestation de Griezmann, de par l'optimisme et les espoirs qu'elle suscite, oblige néanmoins une réflexion supplémentaire.

Voir évoluer la star de l'Atlético un cran plus bas qu'Olivier Giroud en Bleu n'a rien de bien étonnant. Cela rentre d'ailleurs dans le cadre de l'éternel débat consistant à se demander si la France joue en 4-2-3-1 ou en 4-4-2. Dans les faits, elle défend avec deux attaquants sur la même ligne au pressing (donc 4-4-2) et, comme c'est le cas contre les équipes qu'elle domine, la troupe de "DD" affiche un onze plus mobile dans lequel Griezmann jouit de certaines libertés (souvent un 4-2-3-1).

Ces réflexions ne valent de toute façon que si l'on prend en compte le profil des joueurs présents dans les différents systèmes, ce sont eux qui font l'animation et non l'inverse. Dans le cas présent, il serait par exemple incomplet de ne pas citer les absences de Thomas Lemar et Dimitri Payet du terrain, transférant de fait les responsabilités de la mène à Griezmann et non aux "fusées" Kylian Mbappé et Kingsley Coman. Quand Lemar est sur le terrain, en revanche, c'est une toute autre histoire…

Et c'est bien là que Didier Deschamps peut être satisfait de ce qu'il a vu vendredi, quand bien même la faiblesse de l'adversaire oblige à la mesure. Le mois dernier en Bulgarie (0-1), lors d'un match autrement plus important, le sélectionneur avait déjà fait sans Lemar ni Payet (ni Giroud), laissant à Griezmann les responsabilités du meneur dans ce 4-3-3 avec Mbappé et Alexandre Lacazette. Le jeu des Bleus, la cohésion des trois attaquants et la prestation du Madrilène, tous ces points n'avaient pas été concluants, loin s'en faut.

Face au Pays de Galles, sans véritable enjeu et avec une animation plus claire, Griezmann a cette fois-ci pu montrer une palette de jeu très complète. A sa sortie (64e), il était - de loin - le joueur à avoir touché le plus de ballons (79) : preuve de son implication mais aussi de sa polyvalence. L'équipe a (re)trouvé un équilibre et l'attaquant de 26 ans s'est présenté comme une alternative franchement crédible aux créateurs précités. Cela lui était déjà arrivé épisodiquement mais rarement (jamais ?) de manière aussi consistante, sur tout un match international. Didier Deschamps, qui dispose d'une multitude de bons buteurs et d'excellents dribbleurs, a peut-être été rassuré du niveau de jeu d'un joueur aussi essentiel.