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Equipe de France - Attendue à l'Euro, avenir en suspens : pour Marie-Antoinette Katoto, l'été sera brûlant

Vincent Roussel

Mis à jour 25/06/2022 à 17:58 GMT+2

MATCHES AMICAUX – Marie-Antoinette Katoto, qui va disputer sa première grande compétition internationale avec les A, s’apprête à vivre un été émotionnellement chargé. Attendue pour faire rayonner l’attaque tricolore, elle a pris une décision capitale sur son avenir et tentera de lancer la dernière ligne droite vers l’Euro de la meilleure manière ce samedi (21h10) face au Cameroun.

Marie-Antoinette Katoto, l'attaquante du PSG

Crédit: Getty Images

Le PSG pourrait vraiment passer un très bel été. Tandis que, du côté de la section masculine, la prolongation de Kylian Mbappé jusqu’en 2025, et la réorganisation de l’organigramme du club depuis, ont amené un vent de fraîcheur et d’enthousiasme après une saison morose, son homologue féminine devrait en faire de même avec Marie-Antoinette Katoto, selon L'Equipe. Celle que l'on compare souvent au champion du monde, en fin de contrat au 30 juin, a déclaré à l'AFP que "[s]a décision est prise, c'est une question de jours. C'est fini, c'est terminé depuis un moment, je suis tranquille".
A 23 ans, va-t-elle prolonger l'aventure avec son club de toujours ? Cela arriverait après une saison plus que compliquée, marquée d’abord par l’affaire Kheira Hamraoui, que l’attaquante de l’équipe de France, qui lancera la dernière ligne droite de sa préparation à l’Euro ce samedi (21h10) face au Cameroun, à Beauvais, a très mal vécu (proche d’Aminata Diallo, elle avait aussi vu son agent finir en garde à vue au cours de la procédure, NDLR). De quoi entraîner de nombreuses tensions avec la milieu de terrain, absente de la liste pour l'Euro.
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Quel avenir pour Hamraoui ? "L'impact médiatique de l'affaire pourrait lui fermer des portes"

C’était avant des soupçons d’agression sexuelle qui ont visé l’entraîneur Didier Ollé-Nicole. "MAK" a en outre, sur un plan sportif, vu Lyon reprendre son trône. En Europe, déjà, avec cette 8e couronne acquise en C1 après avoir notamment sorti le PSG en demie, et en France, où les Fenottes ont triomphé deux fois du club de la capitale pour reprendre leur titre de championnes de France. L'OL où certains la voyait pourtant atterrir, ces derniers jours.
J’ai toujours voulu le bien du Paris Saint-Germain et le bonheur de mes coéquipières, du staff, des salariés. Après, quoiqu’il arrive, je jouerai au football. Je serai heureuse
Chez nos confrères de RMC, il y a quelques jours, la meilleure buteuse de D1 Arkema (18 buts en 21 matches) avait fait part de son mécontentement vis-à-vis du club : "Cela fait dix ans que les Qataris sont arrivés. Si au bout de dix ans ça ne marche pas, c’est qu’il y a quelque chose qu’il faut changer. Il faut se remettre en question, faire évoluer. C’est tout ce que je souhaite au PSG qui est un beau club. Qui a tout pour lui". Native de la région parisienne, formée à Paris, celle qui a un nom de reine et que l’on voit - comme un certain Kylian Mbappé - décrocher un Ballon d’Or dans les années à venir, est viscéralement attachée à ses couleurs.
La numéro 9, qui a offert le deuxième titre de la section féminine en marquant le seul but de la finale de la Coupe de France 2018 face à Lyon, avant de participer pleinement à mettre fin à l’hégémonie Rhodanienne en championnat l’an passé, réclamait plus de reconnaissance du PSG. Elle demandait, comme le golden boy français, d'être mise au centre du projet en cas de prolongation avec le PSG : "Ça je l’ai compris au fur et à mesure des années. Est-ce qu’ils (les dirigeants parisiens) sont vraiment prêts à le faire ? C’est à eux de voir, à eux de décider, laissait-elle déjà entendre. J’ai toujours voulu le bien du Paris Saint-Germain et le bonheur de mes coéquipières, du staff, des salariés. Après, quoiqu’il arrive, je jouerai au football. Je serai heureuse".
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Marie-Antoinette Katoto lors de la préparation de l'équipe de France à l'Euro - Juin 2022

Crédit: Getty Images

Au-delà des questions brûlantes autour de son avenir, c’est bien sur le terrain que Katoto espère se faire remarquer, encore une fois, cet été. Celle qui tourne à un but par rencontre de C1 cette saison va en effet découvrir le grand bain en disputant sa première grande compétition internationale avec les A. Car en 2019, pour la Coupe du monde à domicile, Corinne Diacre avec choisi de se passer de la native de Colombes.
"Il faut remettre les choses dans leur contexte, s’est défendue la sélectionneuse en conférence de presse fin mai. Marie sortait d’une Coupe du monde U20 en 2018… je ne sais pas si je peux employer le mot catastrophique, mais en tout cas elle n’a pas été à la hauteur de ce qu’elle espérait. 2019 était un peu tôt pour la prendre avec nous. Marie a ce talent. On le sait depuis un petit moment, elle performe avec les sélections de jeunes depuis très longtemps". "Je n’ai pas de regrets de ne pas l’avoir prise en 2019 car je pense que l’état d’esprit dans lequel elle était à ce moment-là n’aurait servi ni elle ni l’équipe de France", a-t-elle ajouté.

14 buts lors de ses 11 dernières sélections

De l’eau a coulé sous les ponts et, "depuis 2 ans, elle s’est transformée", analyse Yannick Chandioux, coach de Montpellier qui a souvent dû faire face à la joueuse, auteure de 14 buts lors de ses 11 dernières sélections, en championnat. "Elle est très régulière dans ses performances. Malgré le fait que ce soit sa première (compétition avec les Bleues), elle est prête", estime l’ancien entraîneur de Dijon. Qui complète : "Je trouve qu’elle dégage quelque chose de fort pour l’équipe. Elle est puissante, capable de marquer des buts dans toutes les positions, elle a un jeu de tête redoutable, et ça fait partie des armes fortes pour l’équipe de France avec Wendie Renard sur les coups de pied arrêtés. Je pense que ça peut être la clé pour débloquer certains matches serrés".
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Marie-Antoinette Katoto et Wendie Renard avec l'équipe de France féminine contre les Pays-Bas, le 22 février 2022

Crédit: Getty Images

Eve Perisset, qui a dû se frotter à Katoto à l’entraînement pendant ses quatre saisons au PSG, puis plus tard en match sous les couleurs de Bordeaux, confirme que les défenseures adverses devraient passer un mauvais quart d'heure cet été : "Déjà, elle protège très bien son ballon. En plus, elle est forte face ou dos au jeu, elle peut prendre la profondeur, techniquement elle est très propre. Pour moi, c’est une joueuse très complète". Diacre, en tout cas, a montré toute sa confiance dans sa joueuse : "On a souvent dit que Marie n’était pas performante dans les grands rendez-vous. Aujourd’hui, on n’en parle plus, elle l’est". Notamment en équipe de France où elle en est désormais à 24 buts en 28 sélections, et a encore marqué les esprits lors du Tournoi de France (amical) en février, en inscrivant un doublé face au Brésil et aux Pays-Bas, champions d’Europe et vice-champions du monde en titre.
De quoi renforcer le statut d’une joueuse qui, habituée aux coups d’éclat sur le terrain, est bien plus discrète en dehors, en tout cas dans les médias. Une réserve qui vole rapidement en éclat avec ses partenaires, une fois la glace brisée, comme le raconte la Lyonnaise Melvine Malard, qui s’est rapprochée de la joueuse lors de la préparation à l’Euro : "Elle n’est pas du tout comme ça. Je suis très contente de partager des moments avec elle, que ce soit sur le terrain ou en dehors, parce que je ne la connaissais pas avant ça. Et aujourd’hui, je parle énormément avec elle, on échange beaucoup sur le football".
C’est une fille qui a la tête sur les épaules, qui pense à aider l’équipe, à faire de son mieux chaque jour
Ainsi, celle que ses coéquipières décrivent comme "tranquille" et "détendue", malgré l’agitation qui règne avant le début de l’Euro, n’hésite pas à distiller ses astuces aux moins expérimentées : "A l’entraînement, elle me conseille énormément, raconte Malard. Comme par exemple sur les face-à-face avec la gardienne. Moi il m’arrive d’hésiter quand je me retrouve dans ces situations. Marie, ça, c’est quelque chose qu’elle avait avant je pense et qu’elle gère très bien maintenant. C’est pour ça qu’elle est meilleure buteuse, qu’elle arrive avec beaucoup de facilité à marquer des buts difficiles. C’est une fille qui a la tête sur les épaules, qui pense à aider l’équipe, à faire de son mieux chaque jour, donc je l'apprécie beaucoup. C’est un de mes exemples sur le plan offensif", loue la Fenotte.
Face à la 52e nation Fifa, balayée lors de la seule confrontation avec les Bleues (6-0 en 2018), elle espère donc se mettre en jambes et prendre un peu plus en confiance, avant un Euro où elle sera scrutée de près. La France aura besoin qu’elle enchaîne les buts, pour faire franchir enfin le plafond de verre à cette sélection, qui reste sur 5 échecs en quart de finale depuis 2013.
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