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"Bonifier le groupe"

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/03/2007 à 00:00 GMT+2

Peu utilisé au Barça, Lilian Thuram est ravi d’affronter l’Autriche lors d’un match amical qui doit servir à "bonifier le groupe" et surtout les jeunes récemment arrivés en équipe de France. Du haut de ses 127 sélections, il n’hésite pas à leur distiller

LILIAN THURAM, lorsqu'on a 127 sélections, que représente un match amical face à l'Autriche ?
L. T. : C'est toujours une joie de pouvoir jouer ces matches là même si c'est une rencontre amicale. Et peut-être encore plus alors que je joue peu avec Barcelone. J'ai toujours eu la chance d'apprécier cela. Quand j'étais plus jeune, je rêvais de jouer en équipe de France. Si j'en arrivais à être triste de jouer un match contre l'Autriche, ce serait grave.
L'équipe de France ne risque-t-elle pas de connaître une baisse de motivation ou de pression, quatre jours après avoir joué et remporté une rencontre importante en Lituanie (0-1) ?
L. T. : Il est évident ce que cela ne sera pas la même chose. Mais de là à perdre en motivation, je ne crois pas. Nous avons des jeunes joueurs et il faut en profiter pour bonifier le groupe.
Justement ces jeunes joueurs, les Nasri, Diaby, Benzema ou encore Diarra, comment les jugez-vous ?
L. T. : Je ne les connais pas bien. Mais ils ont la chance à leur âge d'être sélectionnés en équipe de France. J'espère qu'ils vont pouvoir en profiter car ce n'est pas toujours simple d'arriver jeune chez les Bleus. Etre en équipe de France, ce n'est pas une finalité. Juste une aventure. Ils vont devoir garder l'avance dont ils disposent aujourd'hui sur leur génération. Et cette avance, ils ne pourront la garder que par le travail. Ça semble stupide de répéter cela mais c'est le travail qui permet d'y arriver. Je discutais dernièrement avec l'un d'entre eux. Je lui disais que l'on parle souvent des qualités de Zidane mais on oublie d'insister que derrière le talent il y avait une capacité de travail énorme.
Ce sont eux qui viennent vous demander divers conseils ?
L. T. : Non parfois j'essaie de leur faire passer des messages car c'est une chance d'être ici. Et encore une fois, ce n'est pas une finalité, ce n'est que le début de quelque chose. J'espère qu'ils en ont conscience.
A l'image de Samir Nasri, qui a plusieurs saisons de Ligue 1 derrière lui, avez-vous l'impression qu'ils sont plus aguerris que vous au même âge ?
L. T. : Je ne sais pas car je ne connais pas leur mentalité. Ce n'est pas le nombre de rencontres qui importe mais la capacité à se remettre en question. S'ils l'ont, ils seront de très grands joueurs. Il faut avoir un regard sur soi et travailler pour gommer ses points faibles. Le regard extérieur compte peu. Une nouvelle fois, il faut savoir se remettre en question.
Mercredi face à l'Autriche, vous vivrez une parenthèse au milieu des éliminatoires de l'Euro 2008. Quel est votre bilan après cinq rencontres disputées ?
L. T. : Pour l'instant, c'est un très bon parcours. Dommage qu'il y ait eu l'Ecosse. Dans l'ensemble, ce sont de très bons résultats. Sur le dernier match et sur un terrain difficile, le fait d'avoir gagné 1-0 est une bonne chose pour la suite de la compétition. Pour l'instant, les choses vont très bien et j'espère que cela va continuer.
Mercredi, sur une pelouse plus clémente et avec moins d'enjeu, on peut peut-être s'attendre à plus d'envolées ?
L. T. : Je l'espère. Quand un terrain est de mauvaise qualité, il est très difficile d'enchaîner techniquement et de se créer des occasions. On va essayer de faire un très bon match, sachant tout de même que cela n'effacera pas la défaite concédée face à l'Argentine.
Raymond Domenech parle d'un match symbolique face à l'un des organisateurs du Championnat d'Europe 2008. Avez-vous plus de certitudes quant à votre participation ou non à la compétition l'an prochain, si toutefois l'équipe de France se qualifie ?
L. T. : J'ai du mal à me projeter. Dans un an, je ne sais pas où j'en serai. Je vous dis sincèrement que j'espère jouer plus souvent à Barcelone. Je joue très peu donc je me pose des questions et physiquement je ne me sens pas au point. Si ça continue, il y aura des difficultés. Contre la Lituanie, ça allait car je venais d'enchaîner plusieurs matches avec Barcelone.
La perspective de l'Euro pourrait-elle vous donner à réfléchir quant à votre avenir et peut-être à en discuter avec vos dirigeants ?
L. T. : Discuter, bien sûr. J'irai ailleurs si jamais le club me dit qu'il n'y a pas possibilité pour moi de jouer un peu plus que cette année (rires).
Pourriez-vous revenir en France ?
L. T. : Non, je dois avouer que je n'y pense pas. Pour le moment, je pense à rester à Barcelone et jouer plus souvent.
Avez-vous le temps de suivre la campagne électorale ?
L. T. : Je me renseigne. Hier, j'ai passé du temps sur internet pour lire un peu tout ce qui se disait.
Que vous inspire le débat actuel sur l'identité nationale ?
L. T. : C'est une clé pour avancer dans la société française. L'identité nationale n'est pas quelque chose de figé. Sinon cela voudrait dire que nous sommes tous des gaulois. Pour sortir de la crise identitaire dans laquelle on se trouve, il faut avoir une réflexion et accepter que celle-ci est en mouvement. Après il y a des choses qui me font sourire comme cette histoire de drapeau en Lituanie. Cela m'a choqué mais il faut voir ce qui se passe dans notre pays où il y a eu des dérives, celles de Georges Frêche et Alain Finkielkraut. On a banalisé le discours du Front National et c'est très grave.
Vous savez pour qui vous allez voter?
L. T. : Je sais en tout cas pour qui je ne vais pas voter (rires).
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