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Angleterre - France : "Aller mardi à Wembley, c’est continuer à vivre"

Maxime Dupuis

Mis à jour 16/11/2015 à 07:21 GMT+1

Mardi à Wembley, c'est plus qu'un match de football que vont disputer Anglais et Français. C'est la réponse de la vie à la barbarie. Après s'être posé la question, Benjamin, expatrié à Londres depuis huit ans, ira y assister. Par "acte militant".

Wembley avec son arche aux couleurs du drapeau français

Crédit: AFP

Angleterre – France aura lieu, mardi à Wembley. Vendredi soir, dans la foulée des attentats qui ont touché la France en plein cœur, c’était tout sauf une évidence, comme nous l’avait confirmé le chef de presse de l’équipe de France, Philippe Tournon. France – Allemagne venait de se conclure et le pays était plongé dans le chaos. Il était temps de tout, sauf de penser à la suite. La nuit a porté conseil et, samedi, les deux fédérations ont pris la décision qui s’imposait : jouer le match, en ayant conscience qui rien ne serait comme avant. Mais que la vie devait continuer et qu’il n’était pas question de courber l’échine devant la barbarie.
“Après discussions avec la Fédération anglaise de football qui a assuré qu’il n’y avait pas de risque particulier empêchant la tenue du match, le maintien a été décidé”, avait révélé samedi un porte-parole de la FFF à l’Agence France Presse. L’équipe de France aura donc rendez-vous avec son homologue anglaise, mardi à Londres, 20 heures locales. Comme prévu. Pas comme si de rien n’était. Parce que depuis samedi à la première heure, la Croix de Saint-George a accueilli une nouvelle couleur en son sein, le bleu de France.
Ma première idée a été de penser que c’était chaud d’y aller
Benjamin a 35 ans. Il vit au cœur de Londres, au nord d’Oxford Street depuis maintenant huit années. Un expatrié frenchie qui aime le sport, comme il y en a tant d’autres dans la capitale anglaise, sixième ville de France par sa population tricolore (250 000 français). Pour des raisons familiales, il était en France la semaine dernière et a vécu les attentats sur son sol natal, avant de rentrer en Angleterre samedi. Et de se rendre compte que le terme “solidarité” n’était pas un vain mot.
“Les gens sont solidaires ici. Je m’en suis rendu compte hier en discutant. A l’image de ce qui est arrivé en janvier, et peut-être plus encore, l’Angleterre s’est mise aux couleurs de la France”. C’est visible dans la rue. C’était déjà visible à Wembley vendredi d’ailleurs. Mais aussi et surtout sur les réseaux sociaux. “Sur Facebook, mes amis, même les Anglais, ont pour beaucoup changé leur photo aux couleurs de la France. La convergence entre les deux peuples est extrêmement forte”.
Mis à part du côté de la gare internationale de Saint Pancras, où le renforcement policier est sensible, la vie “normale” continue dans la capitale anglaise, également durement touchée par des attentats kamikazes il y a dix ans. Benjamin le reconnaît néanmoins : “Il règne une ambiance étrange tout de même”. Rien de palpable mais une sensation particulière à chaque coin de rue. Ira-t-il au stade mardi soir ? Il était de la dernière venue des Bleus, en novembre 2010. “Ma première idée a été de penser que c’était chaud d’y aller. Mais, pour être honnête avec vous, plus ça va, plus j’ai envie d’y aller. Il faut aller au match. C’est un acte militant. Il faut continuer à vivre”.
Quelques minutes après notre conversation, mon téléphone sonnait : Benjamin venait d’acheter son billet. Tribune latérale. Au bord du terrain. Il chantera la Marseillaise. Comme le reste du stade. Comme le reste du monde.
Tower Bridge in London
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