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Avant Portugal - France : Valbuena est indispensable aux Bleus mais pas de la même façon qu’à Lyon

Florent Toniutti

Publié 03/09/2015 à 12:02 GMT+2

ÉQUIPE DE FRANCE - Revenu en France cet été, Mathieu Valbuena évolue en 10 axial à la pointe du losange lyonnaise. Un positionnement qui n'est pas transposable aux Bleus. Voici pourquoi.

Mathieu Valbuena lors de France - Belgique

Crédit: Panoramic

Après une saison en Russie, Mathieu Valbuena a fait son retour en Ligue 1. L’Euro 2016 a forcément pesé lourd dans cette décision. De retour sous les feux des projecteurs français, le néo-Lyonnais a évidemment bien plus de chances de défendre et le statut qu’il a acquis dans le groupe France de Didier Deschamps. Jouer la Ligue des Champions avec l’OL sera un plus indéniable. Mais au-delà de ces considérations individuelles, le sélectionneur peut-il s’inspirer de l’animation offensive lyonnaise et de ce que fait Valbuena à Lyon pour le transposer à l’équipe de France ?
A Lyon comme en bleu ?
Quel que soit le système dans lequel il doit évoluer, Mathieu Valbuena récite toujours la même partition. Qu’il soit sur l’aile droite en équipe de France ou dans l’axe derrière deux attaquants avec l’Olympique Lyonnais, le natif de Blanquefort bénéficie toujours de la même liberté de mouvement. Son jeu le pousse à demander le ballon dans les pieds et à travailler dans les petits espaces. Très souvent, il dézone et se dirige sur les côtés afin de combiner avec ses partenaires (latéraux, milieux de terrain, attaquants).
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Claudio Beauvue et Mathieu Valbuena lors de leur première commune avec Lyon à Guingamp

Crédit: Panoramic

Avec lui, peut-être encore plus qu’avec d’autres, le système n’est pas figé. Ce sont ses déplacements dans l’entrejeu qui vont dicter ceux des partenaires qui l’entourent. Parfois énervant pour ses touches de balle à répétition, il est dépendant des mouvements de ses partenaires. Ces derniers mois, à chacune de ses sorties avec l’équipe de France, Valbuena était le joueur autour duquel le jeu se posait. Le rythme était plus lent, les actions plus construites. Celles-ci aboutissaient généralement à des décalages sur les ailes, grâce aux montées des latéraux ou aux prises d’initiatives des milieux, qui apportaient la verticalité dans le dernier tiers.
L’équipe de France s’est ainsi déjà retrouvé en 4-4-2 losange. Valbuena évoluait en position de meneur de jeu, derrière Benzema et Griezmann, travaillant en bleu de la même façon qu’à Lyon depuis son arrivée. L’équipe de France se heurtait toutefois aux mêmes problèmes que l’OL en ce début de saison : elle souffrait de l’apport insuffisant de ses latéraux pour bien finir les actions et dépendait surtout des courses verticales de Pogba ou Matuidi pour offrir le changement de rythme nécessaire dans les 30 derniers mètres.
Pas de losange au plus haut niveau ?
La France a eu beau utiliser le losange en 2014 (face au Portugal ou à l’Albanie), Didier Deschamps est loin d’en être un fervent défenseur. Il en parlait à l’Equipe il y quelques jours, avant de délivrer sa première liste de l’exercice 2015-16 : “personne ne joue en losange au très haut niveau. Cela libère tellement d’espaces et demande tellement de volume et de vitesse aux deux joueurs extérieurs du milieu…” Et il est difficile de le contredire car très peu d’équipes évoluent avec seulement trois milieux de terrain en phase défensive.
La Juve évoluait bien en 4-4-2 losange la saison dernière, mais grâce à un n°10 doté d’un énorme volume de jeu, offensif et défensif. Arturo Vidal était en effet l’homme-clé du 4-4-2 mis en place par Massimiliano Allegri. Lorsque la Juve pressait dans la moitié de terrain adverse, le Chilien évoluait derrière ses deux attaquants et orchestrait le pressing. Mais quand il fallait défendre, il se repliait aux côtés de Pirlo dans l’entrejeu. La ligne de trois se transformait en une ligne de quatre, elle-même protégée par les deux attaquants dans l’axe. Un 4-4-2 en losange au départ, mais un 4-4-2 à plat en phase défensive.
Aussi séduisante soit-elle, cette articulation ne peut être reproduite avec Valbuena. Le Lyonnais ne joue pas dans la même cour que Vidal, ce qui rend impossible le maintien du 4-4-2 en losange dans les très grands matchs (avec lui en tout cas). Le problème risque d’ailleurs de se poser aussi avec l’Olympique Lyonnais : lorsque le niveau s’élèvera avec l’arrivée de la Ligue des Champions, les Gones auront besoin d’une ligne d’attaque bien plus impliquée défensivement qu’elle ne pouvait l’être la saison dernière. Défendre à 7 ne suffira plus. A voir si Hubert Fournier maintiendra le 4-4-2 losange ou s’adaptera à l’adversaire.
A défaut d’une position plein axe, Mathieu Valbuena a tout de même toujours une place à défendre sur une aile du 4-3-3 mis en place par Didier Deschamps. Son style de jeu en fait un profil atypique dans l’effectif actuel des Bleus : entre les box-to-box (Pogba, Matuidi) et les attaquants (Fekir, Griezmann, Benzema etc…), il garantit des phases de jeu plus longues dans la moitié de terrain adverse. Seul bémol, ses changements de zone peuvent déséquilibrer l’équipe en cas de perte de balle. Ce sera au collectif de composer avec ses mouvements tout en conservant l’équilibre, une notion au cœur des principes de jeu de Didier Deschamps.
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