Didier Deschamps : "C'était important de rester avec les Allemands"

Pour la première fois, Didier Deschamps a mis des mots devant la presse sur cette sombre soirée de vendredi. Le visage fermé, les yeux rouges, le sélectionneur de l'équipe de France a ainsi livré quelques détails du déroulement de leur nuit de vendredi à samedi. Et si des informations ont circulé durant le week-end, le récit du patron tricolore a été touchant.

Comme cela avait déjà été dit, rien n'a filtré pendant la rencontre sur les événements de la soirée à Paris et aux abords du Stade de France avant le coup de sifflet final. C'est à ce moment-là que tous les acteurs ont appris ce qui se nouait dans les rues franciliennes même si des explosions avaient retenti au cours de la première période de la rencontre entre les Bleus et la Mannschaft. "Nous étions dans notre match, on a entendu les explosions sans savoir exactement ce qui s’était passé. Nous avons été réellement informés du désastre à la fin du match", a tout suite raconté le sélectionneur français.

Sous le choc face à l'horreur des événements, les Français ont alors mis plusieurs heures avant de quitter le Stade de France. Ils auraient pu le faire. Mais ils ont tenu à rester dans l'enceinte dyonisienne avec la sélection allemande, qui a passé la nuit là-bas. "Nous sommes restés avec les Allemands. C'était important de rester avec eux jusqu'à ce qu'une solution qui leur convienne soit prise", a rapporté Deschamps. Les deux formations se sont rassemblées dans les salons ou les vestiaires du Stade de France.

Le sélectionneur tricolore a expliqué avoir pris cette décision après avoir échangé avec Joachim Löw et d’autres responsables allemands. Car les champions du monde ont souhaité ne pas bouger et ne pas retourner à leur hôtel, dans le 16e arrondissement de la capitale, qui avait connu une alerte à la bombe dans l’après-midi de vendredi. "On voulait éviter tout risque, et on a décidé de ne pas traverser Paris (...) et de rester dans les vestiaires", a reconnu samedi le manager de l'équipe et ancien international Oliver Bierhoff.

Solidaires, les Bleus sont donc restés jusqu'à 3h00 du matin avant de mettre le cap sur leur camp de base de Clairefontaine. Comme pour beaucoup de Français, leur nuit s'est cependant prolongée. "On est arrivé tard à Clairefontaine. On a essayé de manger et ensuite de dormir mais je ne vous cache pas que la nuit a été courte pour tout le monde".