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France-Allemagne : De la considération et du temps de jeu, voilà ce qu’il manquait à Coman au PSG

Vincent Bregevin

Publié 10/11/2015 à 08:49 GMT+1

MATCHES AMICAUX – Convoqué pour la première fois chez les Bleus, Kingsley Coman incarne l'échec du PSG avec les joueurs issus de son centre de formation. Ce que le jeune attaquant français de 19 ans était allé chercher à la Juventus en quittant Paris, il a fini par le trouver au Bayern Munich.

Formé au PSG, Kingsley Coman (Bayern Munich) a été convoqué pour la première fois en équipe de France

Crédit: AFP

Samedi dernier, Kingsley Coman était encore titulaire avec le Bayern. C'était loin d'être la première fois cette saison. Le jeune attaquant français a débuté 8 des 14 matches disputés par le Bayern toutes compétitions confondues en 2015-16. Ce temps de jeu conséquent, et ses performances (2 buts, 5 passes décisives), lui ont permis d'être convoqué en équipe de France pour la première fois de sa carrière. De quoi attiser encore davantage les regrets du PSG, qui n'a pas su conserver ce jeune attaquant de 19 ans après l'avoir formé.
L'histoire semblait pourtant bien ficelée pour que le PSG donne enfin sa chance à un fleuron de son centre de formation. Coman avait bien le profil de l'emploi. Né à Paris, arrivé au club à seulement 9 ans, il a été le plus jeune joueur à débuter chez les pros dans l'histoire du PSG. C'était lors d'une défaite à Sochaux (3-2), en février 2013, alors qu'il était âgé de 16 ans, 8 mois et 4 jours. Début 2014, Coman a obtenu pour la deuxième année consécutive le Titi d'Or, cette récompense attribuée au meilleur joueur de la réserve du PSG. Il en était certainement le plus prometteur.

Une situation contractuelle mal gérée

Dans cette histoire inachevée, le club de la capitale a forcément sa part de responsabilité. Surtout dans la gestion du contrat de Coman. Ce n'est pas la proposition qui est en cause. Un salaire mensuel de 25.000 euros par mois, c'est tout à fait honorable pour un premier contrat pro. C'est plutôt le timing qui n'a pas été le bon. Les dirigeants parisiens ne s'y sont pas pris suffisamment tôt pour faire signer ce premier contrat à Coman et se sont exposés à la concurrence. Notamment celle d'Arsenal, du Bayern et de la Juventus, qui a obtenu la signature du joueur.
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Kingsley Coman avec la Juventus

Crédit: AFP

Le PSG est autant coupable que victime, car la réglementation FIFA ne protège pas les clubs formateurs face aux convoitises étrangères. Paris travaille déjà sur le dossier Odsonne Edouard, sa pépite révélée l'été dernier à l'Euro U17, pour ne pas revivre le même cas que celui de Coman. "C’est un gros problème de la formation française, explique l'entraîneur parisien Laurent Blanc. Les joueurs en fin de contrat sont libres de s’engager non pas en France, mais à l’étranger ! Si vous ne prenez pas la décision assez rapidement, vous vous retrouvez dans le cas de notre ami Odsonne."

"Ce ne sera pas difficile de battre mon temps de jeu avec le PSG"

C'est pour avoir mal géré la situation contractuelle de Coman que le PSG a dû se résoudre à le voir partir. Mais ce n'est pas ce qui a poussé le joueur au départ. A la Juventus, le jeune français a touché un salaire à peine supérieur à ce que lui offrait Paris (entre 30.000 et 35.000 euros par mois). Ce sont bien des raisons sportives qui ont incité Coman à rejoindre le Piémont à l'époque. Face à la concurrence de Zlatan Ibrahimovic, Edinson Cavani, Lucas ou Ezequiel Lavezzi, il a estimé qu'il ne pouvait pas éclore dans son club formateur. C'est ce qu'il avait avancé comme argument dans L'Equipe, quelques semaines après sa signature à la Juventus.
Même si on faisait de bonnes prestations, il y avait une hiérarchie. Je n’avais pas de statut et je le comprends. Pendant les premiers six mois, c’était difficile pour moi. Mais après les six premiers mois, je pensais que je montrais des choses et je me sentais prêt à jouer. Quand on voit d’autres joueurs en sélections titulaires en club et qu’on sent qu’on a le niveau…
Ce n'est pas un discours nouveau. Surtout pas au PSG, déjà confronté à l'impatience d'une jeune pépite face à son temps de jeu avec Adrien Rabiot. Paris avait pris soin de faire signer un premier contrat pro à son milieu de terrain, et a donc pu mettre un prix de transfert rédhibitoire pour calmer les ardeurs de l'AS Rome. Ce qu'il n'a pas pu faire pour Coman. Mais au départ, c'est le même problème qui a créé chez ces deux joueurs la volonté de quitter Paris. Pour être perçu "comme une recrue", et pour jouer plus. "Ce ne sera pas difficile de battre mon temps de jeu avec le PSG cette saison", avait d'ailleurs lancé Coman dans L'Equipe.
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Kingsley Coman avec le Paris Saint-Germain en 2013-14

Crédit: AFP

Préféré à Robben en Ligue des champions

Résultat ? L'attaquant français a fait 14 apparitions sous le maillot turinois, mais seulement 5 en tant que titulaire. "Ce qu’il a fait à la Juve l’année dernière en jouant 5-6 matches, je pense qu’il l’aurait fait aussi s’il était resté ici", assure Laurent Blanc. Cela reste à prouver. Ce qui est certain, c'est que la décision de Coman de quitter la Juve l'été dernier pour le Bayern, où il fait l'objet d'un prêt payant de deux ans, est encore due à une question de temps de jeu. François Gil, son agent, l'a révélé au début du mois de septembre dans les colonnes du Parisien.
Il y avait quand même une petite frustration sportive, car il y avait beaucoup de monde, qu'il était souvent remplaçant. Une saison comme celle-ci, ça va. Mais pas deux ! Il ne souhaitait pas partir absolument, mais il voulait vivre une nouvelle année un peu plus riche en temps de jeu.
C'est ce que Coman a trouvé au Bayern, dans un contexte il est vrai nettement plus favorable qu'à Paris ou à Turin. Les blessures de Franck Ribéry et d'Arjen Robben ont largement contribué à lui donner un temps de jeu considérable depuis le début de la saison. Mercredi dernier, Pep Guardiola a quand même décidé de titulariser le jeune attaquant français pour un match de Ligue des champions face à Arsenal (5-1), alors qu'il avait Robben à disposition. Pour ne pas risquer la rechute du Néerlandais, ou parce que c'est réellement la nouvelle place de Coman dans la hiérarchie au Bayern ?
L'avenir le dira. Mais Coman a déjà trouvé ce qu'il cherchait au Bayern : un club qui lui donne du temps de jeu, et où il se sent considéré à sa juste valeur. Tout ce que le PSG n'avait pas su, ou pas pu, lui offrir quand il appartenait encore au club de la capitale.
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Kingsley Coman sous le maillot du Bayern

Crédit: AFP

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