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Giroud dans une mauvaise passe, la hiérarchie derrière Benzema ne demande qu'à bouger

Hugo Guillemet

Publié 06/10/2015 à 08:18 GMT+2

BLEUS – Lacazette, Martial, Giroud : ils sont trois, dans la liste de Didier Deschamps à pouvoir suppléer l'indéboulonnable Karim Benzema à la pointe de l'attaque de l'équipe de France. État des lieux des forces en présence.

Olivier Giroud lors de France-Serbie en match de préparation à l'Euro 2016

Crédit: Panoramic

Olivier Giroud

  • Son vécu
Révélé au plus haut niveau sur le tard, Olivier Giroud ne connaît sa première sélection avec les Bleus qu'en novembre 2011, à 25 ans. Il est alors au cœur de ce qui reste aujourd'hui la plus belle saison de sa carrière, celle du titre de Montpellier en 2011-2012, qu'il termine avec 21 buts au compteur et le titre honorifique de meilleur buteur de Ligue 1.
Au fil de quatre années qui ne l'ont plus vu quitter l'équipe de France, l'ancien attaquant grenoblois n'a pas su se rendre indispensable en Bleu au point de bousculer la hiérarchie au poste d'avant-centre, malgré quelques coups d'éclat. Il culmine aujourd'hui à 10 buts en 41 sélections et enchaîne avec les Bleus les performances moyennes, voire médiocres.
  • Comment accepte-t-il son rôle de doublure ?
Mal. Olivier Giroud a peut-être estimé, à un moment de sa carrière, devoir être considéré comme l'avant-centre légitime des Bleus. Mais pour jouer, la rigidité tactique de Didier Deschamps (qui ne se sépare que très rarement de son système à une pointe) l'oblige à tuer la concurrence de Karim Benzema. L'ancien Montpelliérain a cru plusieurs fois y parvenir. En février 2012, sous la conduite de Laurent Blanc à l'époque, il profite de l'absence du joueur du Real Madrid pour fêter son premier but en sélection, face à l'Allemagne.
Lors de l'Euro 2012, Benzema traverse la compétition comme un fantôme, mais Giroud reste cantonné au rôle de doublure. Il laisse d'ailleurs déjà, en zone mixte, poindre des signes d'agacement. Il profite ensuite des longues périodes de disette du Madrilène pour être fréquemment titularisé, sans réellement parvenir à définitivement convaincre. Dans les grands matches, comme en quart de finale de la Coupe du monde au Brésil, Deschamps lui préfère Benzema dans l'axe. Pour Giroud, qui n'a pas le temps d'attendre, cette hiérarchie inébranlable a souvent été dure à accepter.
  • Sa forme actuelle
Elle est mauvaise. Après trois saisons pleines avec Arsenal, le Gunner a perdu sa place de titulaire ces dernières semaines. Depuis son expulsion précoce qui a précipité la défaite des siens le 16 septembre face au Dinamo Zagreb en Ligue des champions (2-1), Arsène Wenger lui préfère Theo Walcott, un profil plus rapide et mobile, aux caractéristiques opposées à celles de Giroud.
La dernière démonstration des Gunners contre Manchester United (3-0) dans cette configuration donne raison, pour l'instant, au technicien alsacien. Si la situation devait perdurer, elle deviendrait vite intenable pour Giroud et lui ferait immanquablement perdre sa place en équipe de France.
Notre avis : il aura de plus en plus de mal à lutter avec des joueurs intrinsèquement plus forts que lui en sélection…
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Olivier Giroud, lors de France-Belgique - 2015

Crédit: AFP

Alexandre Lacazette

  • Son vécu
L'aventure d'Alexandre Lacazette avec les Bleus (8 sélections, 1 but) se scinde en deux périodes assez distinctes. Lors de la première, en mai 2013, il est titulaire avec l'OL depuis deux ans, mais évolue essentiellement dans le couloir et n'a pas encore démontré au plus haut niveau les qualités de buteur qu'on lui connait aujourd'hui. Deschamps l'appelle en remplacement de Jérémy Ménez (blessé) afin de disputer la tournée amicale en Amérique du Sud, avec des matches contre l'Uruguay et le Brésil.
Nonchalant lors de ses entrées en jeu (ou tout simplement trop timide), le Gone est ensuite indirectement pointé du doigt par le sélectionneur et sort de ses plans. Il ne reviendra en Bleus qu'après le Mondial brésilien, en septembre 2014. Au sortir d'une saison 2014/2015 exceptionnelle avec l'OL ponctuée de 27 buts en Championnat et du titre de meilleur joueur de Ligue 1, il a acquis assez de crédit pour s'installer dans le groupe de DD, malgré une dernière intersaison agitée.
  • Comment il vit son rôle de doublure
Inégalement. Le Lyonnais a payé pendant plus d'un an ses mauvais débuts avec les Bleus, en 2013. A son retour en équipe de France, son objectif était davantage de s'inscrire durablement dans la liste des Bleus plutôt que de revendiquer du temps de jeu. Peu à peu, ses performances (ainsi que les circonstances) ont écarté ses principaux concurrents à une place dans la liste (Gignac, Rémy…).
Son poids statistique, en fin de saison dernière, en faisait d'ailleurs le suppléant naturel de Karim Benzema en sélection et Deschamps commençait même à se gratter la tête afin d'aligner ses deux buteurs ensemble. L'été agité de Lacazette, conjugué à son début de saison poussif, a rebattu les cartes : le Lyonnais doit à nouveau se battre pour une place dans la liste davantage que pour une place de doublure en pointe.
  • Sa forme actuelle
Elle est moyenne, mais va en s'améliorant. L'esprit pollué par la longueur des négociations concernant sa prolongation de contrat, Alexandre Lacazette a raté sa préparation estivale. Le remaniement de l'effectif de l'OL, conjugué à la blessure de Nabil Fekir, ne l'a pas aidé à retrouver l'efficacité de la saison dernière.
Après son but marqué face à Reims à Gerland samedi dernier (1-0), le premier dans le jeu depuis plusieurs mois, il pourrait avoir retrouvé la confiance qui lui faisait défaut jusque-là. Appelé pour pallier la blessure de dernière minute de Paul-Georges Ntep, il se voit offrir une chance d'enfin se montrer à son avantage sous le maillot bleu. Pour devenir indéboulonnable aux yeux de Deschamps et s'imposer comme doublure officielle de Benzema, il ne lui manque qu'une chose : un match référence en sélection nationale.
Notre avis : il lui manque un déclic avec les Bleus, qui pourrait enfin lui donner confiance et le désinhiber.
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Alexandre Lacazette (France) à Clairefontaine le 1er juin 2015

Crédit: AFP

Anthony Martial

  • Son vécu
Il est quasi inexistant en équipe de France, mais cela est lié à son très jeune âge. Anthony Martial n'a pas encore 20 ans et pourtant, il a déjà découvert les Bleus. A un âge où des références comme Thierry Henry ou David Trézéguet s'aguerrissaient encore avec les Espoirs, le nouvel attaquant de Manchester United s'est imposé comme une doublure très crédible à Karim Benzema aux yeux de Didier Deschamps.
La faute à un talent précoce assez hors norme, qui lui a déjà permis de devenir titulaire à la pointe de l'attaque des Red Devils où il enchaîne les bonnes performances, malgré l'énorme pression de son transfert à 50 millions d'euros (sans compter les éventuels bonus qui vont avec). Son histoire avec les Bleus, avec qui il n'a pour l'instant que deux sélections, reste à écrire. Mais elle pourrait être radieuse.
  • Comment il vit son rôle de doublure
Forcément très bien. Anthony Martial n'a pour l'instant pas les références lui permettant de réclamer une place de titulaire en équipe de France. Il a de son côté le talent, certainement un peu plus criant chez lui que chez tous ses concurrents au rôle de doublure. Il a surtout pour lui sa jeunesse : aux yeux de Deschamps, il représente l'avenir et s'il continue sur cette lancée, la place d'avant-centre lui est naturellement promise, à terme.
Le risque, pour Martial, serait donc maintenant d'être trop impatient. Car s'il conserve sa confiance et son niveau de performance en club, le sélectionneur des Bleus ne le sortira plus de sa liste. Mieux, il devrait très certainement en faire son choix privilégié derrière Benzema. L'ancien joueur de l'ASM le sait et pour l'instant, il adopte la bonne attitude. Le temps jouera pour lui.
  • Sa forme actuelle
Elle est excellente. Ses débuts tonitruants avec Manchester United ont permis à Anthony Martial d'engranger la confiance nécessaire pour enchaîner. Il s'est immédiatement adapté à sa nouvelle équipe avec une facilité déconcertante et la Premier League semble taillée pour son jeu.
Avec déjà quatre buts inscrits sous le maillot des Red Devils, le jeune attaquant formé à l'OL s'est mis Old Trafford dans la poche et a déjà retourné l'opinion anglaise, forcément dubitative au moment de son énorme transfert. Une fois son adaptation à l'équipe de France terminée (il ne participe qu'à son deuxième rassemblement), nul doute qu'il laissera aussi exploser ses qualités avec les Bleus.
Notre avis : s'il garde son sérieux, l'avenir lui appartient.
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Anthony Martial à Clairefontaine

Crédit: AFP

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