L'antisèche - France - Arménie (4-0) : Lassana Diarra a déjà bonifié les Bleus… pourvu que ça dure !

Durant la première demi-heure, les Bleus ont affiché des lacunes récurrentes dans l'animation offensive : la difficulté à trouver de la profondeur et un manque d'efficacité dans l'exploitation des couloirs. S'ils ont su trouver la faille, c'est grâce à un pressing très haut et bien organisé, illustré par la récupération de Griezmann sur l'ouverture du score. Avec cet avantage, la supériorité technique et athlétique des hommes de Deschamps, dans tous les secteurs et notamment au milieu, leur a permis d'asseoir leur domination. Et de réaliser une seconde période particulièrement aboutie avec trois nouveaux buts inscrits à une défense arménienne qui s'est liquéfiée au fil des minutes.

Directement impliqués sur les premier et troisième buts, Karim Benzema et Antoine Griezmman se sont entendus comme larrons en foire. Mention spéciale à Benzema, auteur d'un doublé en forme de réponse aux critiques qui accompagnent régulièrement ses performances chez les Bleus. Les autres satisfactions tricolores viennent de l'entrejeu, avec un Lassana Diarra impérial en sentinelle pour son retour en sélection, et un Yohan Cabaye actif et performant en relayeur, et récompensé par un but. Côté arménien, Gevorg Ghazaryan et Karlen Mkrtchyan ont montré quelques bonnes choses alors que Henrikh Mkhitaryan malgré quelques éclairs, n'a pas eu le rendement attendu.

L'Arménie aurait pu ouvrir le score dans ce match, et cela aurait forcément changé quelque chose. Mais les Bleus, performants au milieu et en attaque, ont aussi pu compter sur un Hugo Lloris vigilant. Le portier de Tottenham est sorti à bon escient pour couper une ouverture de Ghazaryan convoitée par Sarkisov. A un moment où les Bleus étaient à la peine en attaque, cette inspiration de l'ancien Lyonnais a eu son importance.

Une victoire par quatre buts d'écart des Bleus, ça se savoure. Ce n'était plus arrivé depuis le carton passé à la Jamaïque (8-0), en match de préparation pour le dernier Mondial, le 8 juin 2014. Il y a quasiment un an et demi donc.

Son retour n'est vraiment pas passé inaperçu. Parce que Lassana Diarra a confirmé ce niveau de performance qu'il affiche à Marseille. Parce qu'il a réussi cette prestation sous un maillot tricolore qu'il n'avait plus porté depuis plus de cinq ans, avec une adaptation au collectif et une influence sur l'équipe quasiment immédiates. Et parce qu'il l'a fait à ce poste de sentinelle si important dans le système de Didier Deschamps, et où Yohan Cabaye n'a pas toujours donné satisfaction. Un Cabaye justement très à l'aise un cran plus haut, avec Diarra derrière lui.

Lassana Diarra pouvait difficilement mieux réussir son retour, mais il ne faut pas s'enflammer sur une première face à l'Arménie. Déjà parce que tout n'a pas été parfait, avec quelques ballons perdus, dont un qui aurait pu aboutir à un but arménien. Aussi parce que sa faculté à enchaîner à un tel niveau sans connaître un creux sur le plan physique reste à prouver, après quasiment un an et demi sans compétition. Il reste des questions mais Lass' a déjà apporté pas mal quelques réponses. Et elles sont particulièrement prometteuses pour l'équipe de France.