Varane et Sakho se retrouvent chez les Bleus : est-ce la paire idéale ? Il y a débat

Chouette, revoilà Mamadou Sakho. Le défenseur de Liverpool, qui a retrouvé le chemin des terrains juste avant que Brendan Rodgers ne prenne la porte, a été rappelé par Didier Deschamps dans la foulée. Logique. Face à l'Arménie, il va retrouver son compère de la Coupe du monde 2014, Raphaël Varane. Véritablement née le 19 novembre 2013 face l'Ukraine (3-0), la paire Varane - Sakho est, de très loin, celle qui offre le plus de garanties et de sécurité à l'équipe de France. Parce que les deux hommes ont un style totalement différent et on ne peut plus complémentaire. A Varane la couverture et la relance. A Sakho le duel et le harcèlement de l'attaquant.

Les deux s'entendent à merveille et il n'est jamais inutile de rappeler que le Madrilène n'a que 22 ans quand le Liverpuldien a fêté son 25e anniversaire cet hiver. A ces âges-là, Laurent Blanc et Marcel Desailly étaient loin de s'imaginer un tel avenir commun. Très loin, même. Les deux hommes n'avaient d'ailleurs jamais été associés en défense centrale en équipe de France. S'il n'est pas question de comparer les deux paires de centraux, il n'est pas non plus inutile de rappeler qu'une entente se construit au fil du temps. Et que, jusqu'ici, cette charnière a rendu plus de services à l'équipe de France qu'elle ne lui a posé des problèmes.

Depuis leur première face à la Géorgie (mars 2013), les deux se croisés à onze reprises sur le pré (neuf titularisations conjointes). Tout n'a pas toujours été parfait mais, globalement, c'est la paire qui fonctionne le mieux. Quid de Laurent Koscielny ? Ce qui a fait la force de Sakho a fait le malheur du Gunner : à savoir, l'Ukraine. Le moment le plus chaud de sa carrière internationale a tourné au fiasco et a failli très coûter cher. On ne peut pas l'oublier. On ne peut oublier non plus ses atermoiements récurrents chez les Bleus. Si l'ancien Lorientais avait été le complément idéal de Varane et un indéboulonnable, Didier Deschamps le saurait déjà. Et, à 30 ans, Laurent Koscielny compterait plus de 24 sélections à son compteur.

A vrai dire, moi aussi, j'aimerais y croire. Varane-Sakho : l'alliance du feu et de la glace. Les nouveaux Blanc-Desailly, 15 ans après. Le tableau est parfait. Sauf qu'à force d'y croire, de le répéter depuis deux ans, l'illusion a pris le pas sur la réalité. Du côté de Varane, pas de souci. Il tient la baraque en Bleu et au Real. Non, le problème vient bien de Sakho. Quelles garanties a-t-il apporté aux Bleus depuis la fin de la Coupe du monde ? Trois matches, pas toujours bien maîtrisés, pour deux défaites (Brésil, 1-3 et surtout en Albanie, 1-0) et une victoire (Espagne, 1-0). Une carrière en dents de scie à Liverpool qui l'a vu, jusqu'à mi-septembre, glisser dans la hiérarchie des défenseurs centraux des Reds derrière Dejan Lovren (!).

La justification de sa sélection tient aujourd'hui sur sa complémentarité avec Varane (je ne la discute pas) et le souvenir, de plus en plus lointain, du barrage retour contre l'Ukraine. Mais Zouma et Mangala sont, eux aussi, de parfaits compléments à Varane. Tout comme Laurent Koscielny d'ailleurs, dont on sous-estime souvent l'impact dans les duels. Et cette performance irréelle face à l'Ukraine ne peut pas lui servir de blanc-seing ad vitam aeternam. Aujourd'hui, il y a mieux que Sakho en équipe de France.

D'abord Laurent Koscielny. Bien sûr, ses tendons d'Achille et ses ischio-jambiers le font souffrir depuis quelques mois maintenant. Mais, à 100% de ses moyens, il offre, en ce début de saison, plus de garanties que l'ancien Parisien. Il fut le meilleur Bleu au Portugal en septembre (0-1) et ses qualités de relance sont incomparables avec celles de Sakho. Eliaquim Mangala signe un début d'exercice 2015/2016 irréprochable à Manchester City et, c'est en sa compagnie, que Varane a le meilleur ratio de victoires en sélection (4 matches, 4 succès).

Koscielny et Mangala, au contraire de Sakho, sont des titulaires indéboulonnables dans leur club depuis la reprise en août. Je ne dis pas que Sakho n'a plus sa place dans le groupe France, encore mois qu'il ne sera pas titulaire à l'Euro. La suite de sa saison en club nous en dira beaucoup. Mais, aujourd'hui, on ne peut pas en faire le titulaire incontestable aux côtés de Varane. Ce serait oublier tout ce qui s'est passé depuis plus d'un an désormais.