France-Espagne - Lemar, Rabiot, Dembélé, Mbappé... Roulez, jeunesse !

C'est une affiche qui ne se démode pas. Même en match amical, France-Espagne a des airs de sommet. C'est même devenu un classique ces dernières années et les deux voisins se croiseront pour la sixième fois en cinq ans. Si le rapport de force a longtemps penché du côté de la Roja, le dernier Euro a redistribué les forces et la France la regarde désormais dans le blanc des yeux. Les deux formations, toujours invaincues lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, sont en tête de leur groupe. Mais si la France est sur un boulevard, l'Espagne devra se méfier de l'Italie avec laquelle elle partage le leadership.

Trois jours après le succès en terre luxembourgeoise, ce dessert a des allures de récompense. Mais les Bleus ont un nouveau rang à tenir. Ils n'ont plus perdu depuis la finale de l'Euro face au Portugal et leur bilan face aux grandes nations européennes depuis 2014 a fière allure. Sous les ordres de Didier Deschamps, les Bleus ont retrouvé les hauteurs du football mondial. L'Espagne, valeur étalon du Vieux Continent jusqu'en 2014, conserve de beaux restes et un style de jeu de possession de référence.

La rencontre la plus importante du rassemblement s'est déroulée sans accroc, samedi. Ce France-Espagne devrait donner l'occasion à Didier Deschamps de procéder à une large revue d'effectif. Le sélectionneur a déjà annoncé qu'il alignait sa meilleure équipe au Luxembourg et allait "forcément" procéder à une "rotation" mardi, le match au Stade de France ne permettra pas vraiment de jauger la véritable valeur du onze bleu relifté et largement rajeuni.

"Il y a des joueurs qui ont des échéances importantes avec leurs clubs", notamment la finale de Coupe de la Ligue PSG-Monaco, a exposé le sélectionneur. Comprendre que certains Parisiens et Monégasques devraient avoir un temps de jeu limité. Ce pourrait être le cas de Blaise Matuidi et Benjamin Mendy qui ont joué 90 minutes au Luxembourg. Ce mardi, certains Bleus devront goûter à leur première sélection et/ou leur première titularisation. C'est le cas de Kylian Mbappé après un quart d'heure plein de promesses samedi.

"Je ferai en sorte qu'un maximum de joueurs aient du temps de jeu", a aussi avancé DD, confronté à une double problématique, entre son groupe très rajeuni et l'hécatombe dans le bloc défensif depuis le début du rassemblement, avec les défections successives de Sagna, Pogba, Sidibé et Rami, outre Kimpembe forfait samedi et incertain pour l'Espagne. Kurzawa, Lemar, Gameiro, ainsi que les novices Bakayoko, Tolisso et Thauvin devraient tous gratter quelques minutes au Stade de France. Lemar et Gameiro, qui devrait reformer le duo de l'Atlético en pointe en compagnie de Griezmann, tiennent la corde pour débuter la rencontre. Un doute subsiste au milieu : qui de Rabiot ou Matuidi accompagnera Kanté au milieu ?

Côté espagnol, Diego Costa est incertain, victime dimanche à l'entraînement d'une "lésion osseuse aiguë" à une cheville. Un coup dur pour le sélectionneur Julen Lopetegui, qui avait installé depuis sa prise de fonctions en juillet le Brésilien d'origine à la pointe de l'attaque, et pourrait du coup recourir à Morata. A noter que pour la première fois en France, l'arbitrage vidéo pourra être utilisé dans quatre situations de jeu : après un but marqué, sur une situation de penalty, pour un carton rouge direct ou pour corriger une erreur d'identité d'un joueur sanctionné.

Privé de temps de jeu face au Luxembourg, Thomas Lemar devrait fêter sa première titularisation ce mardi en équipe de France. Si l'explosion de Kylian Mbappé fait de l’ombre à sa saison aboutie, l'ailier de l'AS Monaco reste l'un des tous meilleurs de L1 cette saison. Avec un Dimitri Payet à la recherche de ses meilleures sensations, Lemar est une option intéressante. L'ancien Caennais, davantage dans la provocation, la percussion et le dribble, présente un profil différent. A lui d'asseoir son statut en sélection ce mardi.

Lloris - Jallet, Koscielny, Umtiti, Kurzawa - Kanté, Rabiot ou Matuidi - Dembélé, Griezmann, Lemar – Gameiro

La France présentera un visage assez inédit et rajeuni. Mais la profondeur de son réservoir doit lui permettre de rester compétitive. Il ne faut pas s'attendre à une partition parfaite d'autant que les changements devraient être nombreux. La proximité d'échéances majeures côté espagnol et français (finale de Coupe de la Ligue, L1, Liga et quarts de Ligue des champions) va peser, c'est certain. Les Bleus ont un bel élan et ils auront à cœur de maintenir la dynamique.