Bleus - Le déséquilibre, cette nécessaire fragilité des Bleus de Deschamps
Mis à jour 25/03/2018 à 18:46 GMT+2
MATCHES AMICAUX – La défaite face à la Colombie (2-3) ne doit pas remettre en cause la direction prise par Didier Deschamps depuis quelques mois. Cette équipe penche vers l’avant, son ADN a changé. Faire machine arrière serait la renier.
France-Colombie est ce que l'on appelle communément un modèle du genre. Le parfait exemple des qualités fantastiques de cette équipe de France et de ces défauts les plus handicapants. Côté pile, une attaque flamboyante aux ressources multiples. Côté face, une défense exposée aux quatre vents. Comment résoudre l'équation ? Repasser au 4-3-3 pour plus de stabilité ? Rappeler le soldat Moussa Sissoko pour verrouiller l'aile droite ? Ce qui est certain, c'est que cette équipe de France ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Il lui faut prendre une direction et l'assumer. Quitte à mourir avec cette idée.
Depuis l'Euro, son centre de gravité s'est clairement déplacé vers l'attaque. Il suffit de jeter un œil sur les noms qui composent la liste des 23 pour s'en rendre compte. Didier Deschamps dispose d'un vivier en attaque que toutes les sélections du monde, hormis le Brésil et l’Argentine peut-être, peuvent lui envier. L'arsenal offensif de Deschamps lui offre des possibilités immenses. Mbappé, Dembele, Coman, Martial pour la vitesse et le dribble, Thauvin, Lemar et Fekir pour la percussion et la précision des passes, Giroud pour la finition, la conservation et le jeu de tête, Griezmann pour à peu près tout cela. Deschamps se doit d'aligner le plus d'arguments offensifs possibles.
Kanté s'occupe de tout
Parce que telle est, aujourd'hui, l'ADN de son groupe. Le quatuor Lemar, Mbappé, Griezmann et Giroud coche toutes les cases et présente une telle menace sur l'adversaire qu'il peut supporter le déséquilibre qu'il provoque. Même si celui-ci est à nuancer. Lemar équilibre le onze à la récupération du ballon en se réaxant assez souvent et en transformant le 4-4-2 en 4-3-3 plus compact. Biberonné par l'intransigeant Diego Simeone, Griezmann ne rechigne jamais à se replier. L'instabilité vient surtout du côté droit où Mbappé ne s'astreint pas au même travail défensif. D'autant que Djibril Sidibé a tendance à laisser quelques courants d'air dans son dos.
Mais comment faire autrement ? En l'associant à Griezmann en pointe ? Giroud a fait ses preuves et il n'est pas dit que l'association avec le Madrilène soit aussi efficace que l'actuel duo en pointe. Et qui remplacerait Mbappé ? Sans doute Dembele qui n'aime pas beaucoup plus les replis. Quant à Sidibé, le manque de concurrence ne laisse pas d'option à Deschamps.
Face à la Colombie ? Des erreurs individuelles
Les Bleus ont une fragilité mais sa puissance offensive la justifie. D'autant qu'avec N'Golo Kanté, ils possèdent un joueur capable de faire le ménage et de compenser les trous d'air. Sa première période face à la Colombie l'a prouvé et il ne jouera pas toujours aux côtés d'un Blaise Matuidi aussi neutre que vendredi. Au Stade de France, la Tricolore n'a pas refait surface grâce au déséquilibre des Bleus. Elle a surtout profité de grossières erreurs individuelles : une mésentente Giroud-Lloris, une perte de balle de Kanté dans l'axe et un tacle inconsidéré d'Umtiti. Même si l'action qui a amené le penalty est venu d'un côté droit dépeuplé par Thauvin et Sidibé.
La défaite ne doit pas remettre en cause la direction prise par les Bleus. Surtout pour de mauvaises raisons. Le couloir droit est un vrai point faible quand les Bleus n'ont plus le ballon. Mais Mbappé et Sidibé sont trop en avance sur la concurrence pour revoir les plans. Bien sûr, les grands tournois internationaux rendent rarement grâce aux équipes portées vers l'avant. Mais avec leur casting, les Bleus n'auront pas trop le choix.
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