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Le sacré défi de Ndombele et des autres prétendants : se faire une place chez les champions du monde

Glenn Ceillier

Mis à jour 11/10/2018 à 12:13 GMT+2

EQUIPE DE FRANCE - Tanguy Ndombele découvre le groupe France et pourrait fêter sa première sélection ce jeudi. Le milieu de terrain espère s'y imposer. Mais la tâche s'annonce ardue. Car les Bleus sont champions du monde. Et comme le prouve l'expérience post 98 notamment, ce n'est jamais simple de prendre le train en marche après un sacre mondial.

Tanguy Ndombele

Crédit: Getty Images

Tanguy Ndombele est le premier. Le premier petit nouveau à découvrir ce groupe champion du monde. Le milieu de Lyon va essayer de s'y faire une place. On peut déjà vous l'annoncer, il ne sera pas le seul dans les prochains mois à tenter sa chance. Mais autant vous prévenir aussi tout de suite : le défi s'annonce corsé pour ces ambitieux avides d'avoir aussi leur heure de gloire sous le maillot bleu. Didier Deschamps n'a pourtant pas peur de renouveler ses groupes entre deux compétitions*. Et il ne faut pas se faire d'illusion : si un joueur s'impose avec son club dans les prochains mois, il sera convoqué. Cependant, la donne a bien changé : on parle maintenant de champions du monde. Ils partent forcément avec une longueur d'avance. C'est la tendance des deux premières listes dévoilées depuis le sacre russe. Le passé est aussi là pour en témoigner.
S’imposer au niveau international n'est jamais évident. Le faire dans un groupe qui vient de s'offrir un titre, le plus prestigieux de tous, l'est encore moins. Forcément, il y a un vécu commun. Une confiance qui s'est installée. Et une base sur laquelle on peut construire, une denrée si rare dans le monde des sélections. Il est logique de ne pas prendre le risque de tout casser avec un renouvellement massif. C'est bien connu, on ne change pas une équipe qui gagne. Les derniers sacres mondiaux vont d’ailleurs dans ce sens.

Seulement quatre changements entre le Mondial 98 et l'Euro 2000

Si Joachim Löw n'avait conservé "que" 14 de ses 23 champions 2014 pour attaquer l'Euro 2016, l'Espagne avait, elle, gardé 19 de ses 23 joueurs entre son titre en Afrique du Sud en 2010 et l'Euro 2012. La seule expérience française comparable rappelle aussi que la bataille s'annonce rude pour les nouveaux arrivants. Entre le premier titre mondial des Bleus et l'Euro 2000, le groupe tricolore a peu évolué. Seulement, quatre joueurs ont eu l'honneur d'aller à l'Euro après avoir regardé la Coupe du monde 1998 comme spectateurs : Nicolas Anelka, Johan Micoud, Ulrich Ramé et Sylvain Wiltord.
Dans le lot, Nicolas Anelka est d’ailleurs un cas à part. L'attaquant, qui avait flambé avec Arsenal en 98-99 avant de filer au Real Madrid où il a décroché la C1 à quelques jours du début de l'Euro, avait fait partie des écartés de dernière minute en 1998. Il avait déjà découvert le groupe France. Mais les autres étaient de vrais petits nouveaux. Et ils n'ont pas démérité pour être de l'aventure. Juste après le Mondial 98, Sylvain Wiltord avait par exemple signé une grande saison avec Bordeaux (22 buts en L1) pour découvrir les Bleus au début de l'année 1999 et devenir un habitué de Clairfontaine.
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Johan Micoud avec l'équipe de France en 2000

Crédit: Getty Images

Et en plus, les Bleus de Deschamps sont jeunes

Johan Micoud était lui aussi sur un nuage avec les Girondins, sacrés champions de France. Et aussi bien tactiquement que techniquement, le meneur de jeu possédait un profil peu commun. Enfin, Ulrich Ramé a lui profité de la rébellion de Lionel Charbonnier contre Roger Lemerre pour accompagner Fabien Barthez et Bernard Lama en Belgique et aux Pays-Bas. En clair, il faut des arguments sérieux ou des ouvertures (blessures, baisse de forme sérieuse…) pour intégrer un tel groupe. Et encore plus le onze de départ.
Ndombele et les prochains à découvrir cette troupe qui a enflammé la France durant l’été savent à quoi s'attendre. Ils vont tous espérer vivre le même destin que Micoud, Ramé et Wiltord, qui avaient cependant dû se contenter d’un rôle de remplaçant à l’Euro. Et ne pas faire un petit tour avant de rester sur le carreau avant le prochain Euro, à l'instar de Laurent Robert, Tony Vairelles, Vikash Dhorasoo ou encore Ludovic Giuly. Ces quatre-là avaient aussi eu le bonheur de rejoindre l'équipe de France entre la consécration de 1998 et le championnat d'Europe mais ils n'avaient pas passé le cut pour la compétition continentale.
Sans vouloir démotiver le talentueux milieu lyonnais et les autres futurs prétendants aux Bleus, il y a en plus le facteur âge qui ne plaide pas en leur faveur. On l'a suffisamment loué tout au long de l'été : les protégés de Didier Deschamps ont de l'avenir. Avec 26 ans de moyenne d'âge, l'équipe de France a en effet ajouté une deuxième étoile sur son maillot avec une jeune génération. Très jeune même. A titre de comparaisons, les 22 Bleus de 1998 étaient âgés en moyenne de 27 ans et 3 mois. Forcément, cela ne pousse pas vraiment à un renouvellement d'envergure en vue de l'Euro 2020. Les places seront même chères. Surtout que Deschamps, très attaché à la notion de groupe, a déjà profondément bouleversé son effectif entre l'Euro 2016 et le Mondial 2018. Et a fini par trouver sa génération dorée.
* Il avait opéré 10 changements entre sa liste pour le Mondial 2014 et celle pour l'Euro 2016. Et il en a opéré 14 entre ses listes pour l'Euro 2016 et le Mondial 2018.
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