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Ronald Koeman peut-il ramener les Pays-Bas au sommet ?

Rodolphe Ryo

Publié 22/03/2018 à 13:06 GMT+1

MATCHES AMICAUX - Nommé début février en remplacement de Dick Advocaat, Ronald Koeman fait ses grands débuts sur le banc des Pays-Bas vendredi face à l'Angleterre. Un match amical pour poser les bases de son projet et tenter de donner un nouveau souffle à une sélection confrontée à un immense chantier depuis quatre ans.

Ronald Koeman à la tête des Pays-Bas à l'entraînement le 20 mars

Crédit: Getty Images

Il n'est plus apparu sur un banc depuis le 22 octobre dernier. Ce jour-là, Everton sombrait à domicile face à Arsenal (5-2), bouclait un cinquième match de suite sans victoire et s'enfonçait surtout à la 18e place du classement de la Premier League. Dans la foulée, ses dirigeants le mettaient à la porte. Le voilà de retour cinq mois plus tard. Nommé début février à la tête des Pays-Bas, Ronald Koeman attaque vendredi sa nouvelle mission avec la réception de l'Angleterre, à Amsterdam, pour un match amical de prestige. La première étape d'un challenge de taille pour l'ancien défenseur du PSV Eindoven et du Barça, qui s'installe à l'un des postes devenu l'un des plus compliqués depuis 2014 et la troisième place décrochée par les Oranje au Mondial brésilien.
Après le départ de Louis van Gaal, ils sont cinq à avoir été installés dans ce fauteuil par la Fédération royale néerlandaise (KNVB). Cinq hommes pour quatre ratés et un intérim trop court pour être jugé. Il y a d'abord eu Guus Hiddink, arrivé libre de tout contrat à l'été 2014 et qui a choisi de démissionner un an plus tard en laissant son équipe dans un état critique. Son remplaçant, Daley Blind, n'a pas réussi à redresser la situation et les Pays-Bas ont dû tirer un trait sur l'Euro 2016. Viré pour mauvais résultats, il a vu Fred Grim jouer les pompiers de service pour trois matchs et Dick Advocaat prendre ensuite sa succession. Sans parvenir à qualifier les Néerlandais pour le Mondial 2018. De quoi pousser la KNVB à appeler Koeman à la rescousse, après plusieurs années de drague mutuelle, pour reprendre les commandes d'un immense chantier, même si Advocaat a eu la bonne idée d'aligner cinq victoires de suite avant de lâcher sa place.

Un style efficace à défaut d'être virtuose

Poursuivre cette bonne série représente donc le premier objectif de l'ex-technicien d'Everton, qui devra d'abord se contenter de rencontres amicales et de la Ligue des Nations avant de se frotter aux éliminatoires de l'Euro 2020 à partir de mars 2019. Cette première année doit permettre à Koeman de bâtir une équipe désormais orpheline d'Arjen Robben. Le Bavarois a pris sa retraite internationale cet été après avoir été l'un des rares à tenir son rang pendant la campagne de qualification des Oranje pour le Mondial 2018. Double vainqueur de la Ligue des champions, avec le PSV en 1988 et le Barça en 1992, Koeman doit aussi faire sans Wesley Sneijder, qui a choisi d'imiter Robben, et fait donc face au défi de décrocher des résultats autour d'un onze relativement jeune, ce qu'avaient tenté de faire ses récents prédécesseurs sans y parvenir.
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Koeman : "Depay peut apporter plus"

Champion des Pays-Bas avec l'Ajax (2002 et 2004), Koeman avait réussi pareil défi à Southampton en menant le club à la septième place de la Premier League en 2016, puis au sixième rang l'année suivante. Il avait alors fait confiance à des pépites comme Nathaniel Clyne, James Ward-Prowse ou encore Sadio Mané. "Nous avons dit au revoir à plusieurs joueurs créatifs qui ne sont pas faciles à remplacer. Nous avons des jeunes joueurs qui doivent continuer à progresser et seul le futur dira s'ils sont capables d'atteindre les même sommets", a-t-il confié lundi en conférence de presse, trois jours après avoir appelé deux petits nouveaux en sélection : le milieu de terrain Guus Til (20 ans, Alkmaar) et l'ailier Justin Kluivert (18 ans, Ajax).
Des jeunes, oui, mais pour quel style de jeu ? A Southampton, Koeman s'était longtemps posé en apôtre du 4-4-2 et avait misé sur un jeu plus direct que ce que les Saints avaient connu sous l'ère Mauricio Pochettino. Sans être virtuose, le style affiché par son équipe lors de sa première saison à Everton était tout aussi efficace avec un système en 4-2-3-1 et l'accent mis sur l'occupation des couloirs par des ailiers aussi techniques que rapides comme Kevin Mirallas et Yannick Bolasie.

La Ligue des Nations comme premier test

Mais il a ensuite affiché quelques limites, en ne parvenant pas à combler techniquement le vide laissé par le transfert de Romelu Lukaku à Manchester United. Déréglée par le départ de l'attaquant belge, la machine qu'il avait créée a alors pris l'eau dans tous les domaines et a dû attendre la nomination de Sam Allardyce fin novembre pour se remettre sur de bons rails. Avant de se faire virer, Koeman a multiplié les essais, sans jamais trouver la bonne formule, en alignant parfois une défense à cinq éléments et en testant Wayne Rooney à quasiment tous les postes de son attaque. Un nouvel échec majeur pour celui dont les ratés à Valence et à Alkmaar viennent également contrebalancer ses réussites à l'Ajax, au PSV et à Southampton. A Everton, Koeman a également montré une certaine impuissance et une faculté à tacler publiquement ses joueurs au moment de justifier ses défaites. "Notre possession de balle était très pauvre, surtout en première mi-temps. Ils ont montré beaucoup plus d'agressivité, beaucoup plus de passion aussi. C'est assez douloureux. Je me pose des questions parce que ce n'est pas comme ça que je conçois mon équipe", avait-il lâché le 14 septembre dernier, au soir d'une déroute contre l'Atalanta Bergame (3-0).
Avec les Pays-Bas, Koeman devrait au moins avoir ce qu'il ne cessait de réclamer chez les Toffees : du temps. Sous contrat jusqu'en 2022, il pourra profiter de la Ligue des Nations, cette compétition qui réunit les meilleures sélections européennes et qui débute le 6 septembre prochain. Tombés dans le groupe de l'Allemagne et de la France, Koeman et les Oranje pourront profiter de ces matchs pour préparer idéalement les éliminatoires de l'Euro 2020. Ou, à l'inverse, rappeler que les Pays-Bas ont un (très) long chemin à parcourir avant de pouvoir enfin sortir la tête de l'eau.
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