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Equipe de France - Face à l'Ukraine, Olivier Giroud va honorer sa 100e sélection chez les Bleus

Maxime Dupuis

Mis à jour 07/10/2020 à 10:58 GMT+2

EQUIPE DE FRANCE - Mercredi face à l’Ukraine, Olivier Giroud va honorer sa 100e sélection en équipe de France et, ainsi, entrer dans un club extrêmement fermé. L’attaquant de Chelsea n’y était pas prédestiné et c’est ce qui rend l’histoire exceptionnelle. Depuis 2011 et sa première sélection, il n’a cessé de ramer à contre-courant, ce qui a conquis Didier Deschamps.

Olivier Giroud, après la finale de la Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

11 novembre 2011. Cinquante-neuvième minute d'un France - Etats-Unis dont personne ne se souvient. Ou presque. Score encore vierge. Dans une fraicheur pré-hivernale, Laurent Blanc décide de lancer un autre petit nouveau dans le grand bain. Un autre, parce qu'ils sont déjà deux bizuths sur le pré : Laurent Koscielny et Jérémy Mathieu. Maxime Gonalons ne va pas tarder à les rejoindre, en lieu et place de Yann M'Vila, plaque tournante montante de cette équipe de France qui ne perd plus. Arrive aussi Olivier Giroud, attaquant de Montpellier de 25 ans au début de saison tonitruant. Auteur de 8 buts en onze matches, l'ancien Tourangeau a pris la mesure de l'élite, qu'il a découverte la saison précédente.
Ce soir-là, "Olive" va passer une demi-heure sur le pré, cinq petites minutes aux côtés de Karim Benzema. Dans moins de sept ans, il sera sacré champion du monde. Dans neuf, il honorera une 100e sélection sous le maillot bleu, faisant de lui le huitième centenaire de l'histoire de l'équipe de France. Exceptionnel, tout simplement.
Des centenaires actuels, il était assurément et de très loin celui qui était le moins prédestiné à entrer dans l'histoire du football français après un début de carrière passé à écumer les divisions inférieures. Lilian Thuram (142 capes), Thierry Henry (123), Hugo Lloris (116), Marcel Desailly (116), Zinédine Zidane (108), Patrick Vieira (107) ou Didier Deschamps (103) ne sont pas passés par ces chemins de traverse. Tous ont été rompus aux joutes du haut niveau dès leur plus jeune âge et, pour la plupart, étaient promis à un avenir radieux. Certains par leur talent qui crevait l'écran. D'autres par un leadership d'exception. Olivier Giroud n'a jamais coché ces cases. Mais l'attaquant a toujours eu quelque chose de différent.

Platini : "J'aime bien le personnage"

Olivier Giroud n'a jamais manqué d'ambition et a toujours eu foi en lui. Dès qu'il s'est installé en équipe de France, qu'il a marqué son premier but, un 29 février 2012 en Allemagne, et qu'il est entré en concurrence plus ou moins marquée avec Karim Benzema, l'attaquant a su qu'il y avait un joueur de trop à un poste qui souffre de la demi-mesure. Certes, l'association des deux a été testée. L'un sur un côté. L'autre dans l'axe. Mais ça n'a jamais vraiment fonctionné. Incompatibilité footballistique. D'humeur, aussi. L'extra-sportif a fait le reste et décidé pour tout le monde : ce serait Giroud. Et non Benzema. Mais les deux hommes seraient liés à jamais. Parce que certains reprocheraient toujours au Londonien d’avoir usurpé le poste de numéro 9 des Bleus.
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Bleus - Giroud : "Immense fierté d'atteindre 100 sélections"

Quand Benzema compare son moteur, celui d'une Ferrari, à celui d’Olivier Giroud, un simple kart, il n'a pas complètement tort. Et, au-delà de la polémique qu'il a savamment élimée après cette punchline, le Madrilène a parfaitement résumé ce qui sépare les deux hommes : "Il sert l'équipe de France, et ça marche. Après, ce n'est pas spectaculaire. Est-ce que tout le monde aime ce jeu ? Je ne sais pas". Karim Benzema sait très bien. Poser la question, c'est déjà y répondre.
Titulaire indiscutable au poste d'avant-centre des Bleus depuis quatre ans mais toujours discuté par les uns, qui lui reprochent un style trop frustre - et surtout de ne pas avoir la qualité intrinsèque et technique d'un Kylian Mbappé ou d’un Karim Benzema, justement - Olivier Giroud répond par les chiffres (40 buts, à une unité de Michel Platini) et un supplément d'âme qui l'a porté tout au long de sa carrière. D'ailleurs, plus que ses réalisations, qui l'ont aidé à se frayer un chemin jusqu'à cette centième cape, c'est ce goût du combat et du sacrifice qui en a fait un indispensable aux yeux de Didier Deschamps, quand Karim Benzema est sorti de son radar. Un essentiel aux côtés d'Antoine Griezmann.
"J'aime bien le personnage, déjà, je trouve que c'est un mec bien, a confié Michel Platini à l'AFP. Après, l'histoire du nombre de buts dépend de la qualité du joueur, du nombre de sélections, et pas des records des uns par rapport aux autres. Je n'avais aucune fierté de battre Just Fontaine dans les années 1980. Ce qui est important pour le buteur, ce n'est pas de rentrer dans les statistiques, c'est de faire gagner son équipe."
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Pas invité au banquet, mais assis quand même

Le Mondial à zéro but ne pèse pas lourd à côté des accomplissements du soldat Giroud et du titre ultime. Un autre aurait-il fait mieux que lui, de Kazan à Moscou ? Statistiquement ? Probablement. Collectivement ? C'est peu probable. Le football reste un sport collectif et le don de soi est le meilleur de ses arguments. Didier Deschamps a toujours fait passer l’équipe avant tout le reste et pensé que Giroud était la meilleure pierre de son attaque pour caler l'édifice magnifié par Antoine Griezmann et Kylian Mbappé.
Malgré cet altruisme assumé, Olivier Giroud n'a jamais caché son envie d'aller chercher Michel Platini et ses 41 buts. Il n'a jamais dissimulé son désir de connaitre le frisson de la 100e sélection. C'est peut-être aussi cela qui dérange les uns et titille les autres depuis que l’ancien meilleur buteur de Ligue 1 s'est retrouvé propulsé sur le devant de la scène. Parce que Giroud, gamin de Grenoble, n'était pas censé s'asseoir à cette table. On a souvent tenté de retirer la chaise sous ses fesses, il s'est toujours fermement accroché à elle. "J'ai compris depuis longtemps que je ne ferai jamais l'unanimité, confiait-il récemment dans les colonnes de So Foot. Le plus important, c'est de montrer de la détermination, de la pugnacité, de l'envie sur le terrain. (…) Je ne fais pas le spectacle. Je fais du Giroud." C’est un talent, indéniablement.
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