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OM, Rennes, Nice - L'Europe et les clubs français, retour à la case désespoir

Martin Mosnier

Mis à jour 11/12/2020 à 17:18 GMT+1

COUPES D'EUROPE – Les phases de poules de Ligue des champions et de Ligue Europa ont livré leur verdict. Le foot français est à la traîne avec seulement deux représentants dans les tableaux finaux et une édition historiquement médiocre. Après un été plein de promesses, le retour de bâton est violent pour la Ligue 1.

Florian Thauvin lors de OM - FC Porto / Ligue des champions

Crédit: Getty Images

C'était l'été dernier. En août. Il n'en restait que quatre. Quatre demi-finalistes en Ligue des champions, dont la moitié représentaient fièrement la Ligue 1. On n'avait jamais vu ça, et la France avait quelques raisons de plastronner, même si le Bayern allait finir par saboter les ambitions lyonnaises puis parisiennes. Qu'importe, ce joli frémissement nous avait ragaillardi au beau milieu de cette année pourrie. Sans qu'on sache vraiment s'il s'agissait d'un point de départ ou d'un simple flirt d'été sans lendemain. Quatre mois plus tard, la réponse est sans appel et ramène la Ligue 1 et ses deux minuscules Coupes d'Europe à son réel statut : celui d'un nain européen.
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La stat inquiétante du foot français ou celle délirante de Neymar : les tops et flops

La déception est d'autant plus vive que les espoirs étaient grands. Pour accompagner le finaliste parisien, la Ligue 1 avait promu sur le vieux continent l'OM et de son ADN européen, la pépinière lilloise et l'arrivée des ambitieux Rennais et Niçois, puissances montantes de l'Hexagone adossées à des actionnaires vigoureux. Mais les supposées locomotives du foot français avaient des allures de tractopelles en cette fin d'année. Finalement, ils ne seront que deux à franchir l'écueil d'une phase de poules qui semblait pourtant accessible à tous après un tirage au sort plutôt clément.

Locomotives aux allures de tractopelles

Depuis 2005 et l'instauration de la phase de poules en Coupe de l'UEFA, ancêtre de la Ligue Europa, la Ligue 1 signe là sa pire année (avec 2013/2014 et 2019/2020), avec seulement deux survivants. Voilà qui la place au niveau de l'Ukraine ou de l'Autriche, derrière le Portugal (3) et surtout à des années lumières des géants anglais (7), espagnols (7), allemands (6) ou italiens (6). Qu'ils ne soient pas à la lutte avec les clubs installés depuis des années n'a rien d'infâmant. Mais Rennes achèvera sa campagne dans l'ombre de Krasnodar, Marseille dans celle de l'Olympiakos et Nice très loin du Slavia Prague et même de l'Hapoel Beer Sheva, et c'est peut-être ça le plus inquiétant.
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Patrick Vieira après la lourde défaite de Nice à Leverkusen en C3 (2-6).

Crédit: Getty Images

Avec 16 points obtenus en 18 matches de Ligue des champions, la France établit son plus faible total depuis qu'elle peut installer trois clubs en C1. Avec 0,89 point récolté par moyenne (9e total en Europe derrière notamment les clubs belges, néerlandais et ukrainiens), elle affiche son pire ratio depuis 1986/1987 dans la reine des compétitions de clubs. Seules équipes de C1 à ne pas avoir marqué le moindre but dans le jeu cette saison, Rennes et Marseille, bonnets d'âne de leur groupe, symbolisent les limites du football hexagonal au très haut niveau.
Depuis 10 ans, il a fallu des générations spontanées à Monaco en 2015 (Martial, Kondogbia) ou 2017 (Mbappé, Mendy, Fabinho, Bernardo Silva) ou l'intraitable Olympique Lyonnais, à la tradition européenne solidement ancrée, pour accompagner le PSG en 8es. Tous les autres (Lille, Marseille, Rennes, Nice, Montpellier) ont échoué. Souvent, comme cette année, sans gloire. Et la France ne parvient à trouver cette troisième puissance, derrière le PSG et l’OL, stable dans ses résultats et capable de la hisser dans les traces des meilleurs pays d’Europe.

Merci Neymar, Galtier et Campos

Pays à deux Coupes d'Europe, elle se nourrit d'illusions, symbolisées par l'expression "les cinq grands championnats européens", qui ne lui rendent pas service et cette édition la ramène à la réalité. Heureusement pour elle, le PSG tient son rang. Il a souffert, plus que d'habitude, mais Neymar reste une valeur refuge. Une des rares à laquelle peut se raccrocher le championnat hexagonal. Tout comme Christophe Galtier et Luis Campos. Le premier gère à merveille l'effectif construit par le second.
Depuis plusieurs saisons, la Ligue 1 doit beaucoup à Campos, dénominateur commun des belles épopées monégasques (2015, 2017) et de l'emballant début de saison lillois. L’éclatante victoire des Nordistes sur la pelouse de l'invincible Milan reste le seul exploit français de cet automne européen. Celle du PSG à Manchester est dans les standards parisiens, mais a au moins permis d'offrir son lot d'émotions au cœur d'un automne bien maussade. Il faudra s'en contenter et espérer des jours meilleurs. Pour combattre la fatalité et l’évidence.
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"Le PSG vivra et mourra par lui"

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