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Plessis : "Les joueurs de foot gagnent dix fois plus qu'un ouvrier à l'usine : ça fait tâche"

Martin Mosnier

Publié 17/01/2017 à 17:57 GMT+1

Ancien président de Sochaux et salarié de Peugeot, Jean-Claude Plessis nous explique pourquoi la marque automobile, longtemps indissociable du FCSM, a fini par se retirer du foot.

Jean-Claude Plessis ancien président de Sochaux

Crédit: Panoramic

Pourquoi les entreprises françaises ont abandonné les clubs de L1 ?
J-C.P. : Les entreprises ont déserté le sport en général et le foot en particulier. Le rugby a plus la cote auprès des dirigeants d'entreprise. C'est plus noble dans leur esprit. Il n'y a plus beaucoup d'investisseurs privés dans le foot et ça peut être dramatique. Danone s'est retiré et Evian-Thonon-Gaillard n'existe plus.
L'exemple de Peugeot est frappant. Sans Peugeot, le FC Sochaux-Montbéliard n'aurait jamais existé. Or, l'entreprise s'est retirée au profit d'investisseurs chinois.
J-C.P. : C'est simple, c'est une question d'image. Les joueurs de foot gagnent dix fois plus qu'un ouvrier à l'usine : ça fait tâche. Dès que l'équipe n'a plus de bons résultats, ces sommes d'argent sont mal vues. C'est aussi pour cela que Peugeot s'est retiré. Ensuite, l'entreprise traversait une crise. Je ne vois absolument pas Peugeot revenir dans le foot. Carlos Tavares (ndrl : président du directoire de PSA) est un fou de sport automobile. Le foot est une épine dans le pied pour lui. Concernant les nouveaux propriétaires, attendons la suite, mais je suis assez sceptique, je ne vois pas de vision à long terme. Le club est mal sportivement mais il tient le coup grâce à son centre de formation. Les Chinois investissent en L1 parce que le premier ministre veut la Coupe du monde 2030.
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Jean-Claude Plessis ancien président de Sochaux

Crédit: Panoramic

Les Aulas ou Nicollin, ça ne court pas les rues
Etait-ce vraiment utopique de voir un investisseur français reprendre le flambeau d'un club historique comme Sochaux ?
J-C.P. : Aujourd'hui, il faut dépenser des sommes folles, le retour sur investissement est de fait difficile. La France est toujours dans une mini-crise. Quand il faut dépenser 10 millions d'euros, le foot est loin d'être une priorité pour les entreprises françaises dans le contexte actuel. Et puis, il n'est plus porteur. Il faut voir le mal qu'ont les clubs à trouver des sponsors. Avoir un club professionnel à Sochaux aujourd'hui, c'est incongru. Cela reste un endroit désertique. Très bientôt, il n'y aura plus que 16 clubs professionnels, tous présents dans les grands centres.
Pourtant les Louis Nicollin ou Jean-Michel Aulas démontrent qu'il est possible de survivre au milieu des investisseurs étrangers.
J-C.P. : Les Aulas ou Nicollin, ça ne court pas les rues. Nicollin, c'est la passion qui l'anime et c'est un exemple extraordinaire. Il a le mérite de se battre. Mais aujourd'hui, l'investissement dans le foot français coûte trop cher et la concurrence de l'Angleterre est trop lourde. Je me souviens d'une conversation entre Gervais Martel et Arsène Wenger dont j'ai été témoin. En une seule journée de championnat, Arsenal faisait autant de ventes que Lens en 11 journées.
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