Fabregas parle au passé

Cesc Fabregas s'en serait bien passé. Le Mondial terminé, le chef d'orchestre d'Arsenal s'est fait piéger par Carles Puyol et Gerard Piqué, auteurs d'une blague potache lors de la célébration du titre de champion du monde à Madrid. Les deux Catalans ont obligé le Gunner à  revêtir le maillot blaugrana alors qu'il allait s'exprimer au micro tenu par Reina devant des milliers de supporters. L’image a fait le tour des rédactions européennes aux premières heures de la matinée. Conscient de la portée de ce geste alors que les rumeurs sur son possible transfert à Barcelone remplissent les colonnes des journaux depuis des mois, Cesc Fabregas est resté rigolard. Mais il avait l'air mal à l'aise.

Pour ne rien arranger, une de ses déclarations fait les choux gras de la presse britannique mardi. "Ce titre est pour les joueurs et les fans d'Arsenal mais aussi pour Arsène Wenger et son staff. Je suis très fier d'avoir été un joueur d'Arsenal", a lancé le récent champion du monde à des journalistes. L'emploi du passé n'est pas passé inaperçu outre-Manche. Fabregas a bien tenté de se rattraper : "C'est pour eux. Ils le méritent et ont désormais un champion du monde dans leur club.  Je suis un joueur d'Arsenal et je suis très fier de pouvoir offrir ce trophée  à mes fans". Mais comme à leur habitude, les médias anglais retiennent surtout sa première sortie. Ils ne seront pas les seuls.

Arsène Wenger a forcément suivi l’affaire de près. Le manager est proche de celui qu’il était allé chercher dans l’équipe C des cadets du Barça en 2003. "J'ai eu un message d'Arsène Wenger, a raconté Fabregas. Il me dit : "Félicitations, tu le mérites". Et je lui ai répondu que c'était pour le club d'Arsenal qui m'a aidé à arriver où je suis aujourd'hui". Il n'empêche : le manager des Gunners n'a pas dû goûter la blague de Puyol et Piqué. L'Alsacien ne compte pas lâcher son joyau, qui est sous contrat jusqu'en 2014. Il ne cesse de le répéter depuis des mois. Et de le montrer. Dimanche à Johannesburg, selon le Daily Mirror, il a même refusé de rencontrer Sandro Rosell, le nouveau président du Barça, qui s’était rendu en Afrique du Sud pour évoquer le sujet. La saga Fabregas n'est pas close. Le Mondial terminé, Fabregas ne va pas avoir beaucoup de temps pour se reposer.