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Mourinho a beau arriver en sauveur, il ne va pas révolutionner Manchester

Cyril Morin

Mis à jour 27/05/2016 à 18:23 GMT+2

PREMIER LEAGUE – C’est donc officiel, José Mourinho va remplacer Louis van Gaal au poste de manager de Manchester United. Un changement nécessaire tant le Néerlandais, critiqué pour la qualité du jeu proposé et son arrogance, semblait en bout de course chez les Red Devils. Reste que le profil de Mourinho n’apporte pas beaucoup plus de garanties.

José Mourinho lors de la défaite de Chelsea à Leicester (2-1), lundi 14 décembre 2015

Crédit: AFP

Manchester United s’est-il trompé en choisissant José Mourinho ? Indéniablement, non. Impossible même d’affirmer le contraire. En attirant l’un des meilleurs entraîneurs du monde dans ses filets, MU a vu les choses en grand. Et cela est nécessaire tant l’odeur du succès a fui Old Trafford ces dernières années. Depuis le départ de Sir Alex Ferguson en 2013, ni David Moyes ni Louis van Gaal n’ont réussi à se glisser dans le costume de sauveur et ont mis fin à l'habitude de titres du club mancunien. Mourinho, lui, a les épaules assez larges pour se glisser dans l’habit.

Le costume de sauveur lui va très bien

Car Mourinho, c’est d’abord une chose : l’assurance de la victoire. C’est simple, en Premier League, personne ne fait mieux que lui. Son pourcentage de victoires dans le Royaume anglais est le plus élevé depuis 1992 et l’instauration de la nouvelle formule. En cela, Mourinho-Manchester est un mariage qui fait sens. Le club mancunien, détenteur du record de titres nationaux, se devait de choisir une pointure pour le ramener vers le sommet et Mourinho en est une.
Visuel pourcentage Mourinho victoire (bis)
Pourtant, malgré ce statut de messie et l’enthousiasme légitime que suscite son arrivée à Manchester, on semble oublier un peu vite qui est le Spécial One. Surtout, on oublie que les erreurs imputées à van Gaal pour légitimer son renvoi ne risquent pas disparaître sous Mourinho.

Old Trafford ne va plus vibrer avec le Portugais

Car, van Gaal-Mourinho, ce sont deux styles de jeu relativement proches. Pour schématiser grossièrement : un bloc défensif très solide et des éclairs venus de ses attaquants. Si Chelsea a été sacré champion la saison précédente sous la houlette du Portugais, il le doit à l’efficacité redoutable du duo Fabregas-Diego Costa, les accélérations d’Eden Hazard mais surtout à la meilleure défense du Royaume cette année-là (32 buts encaissés). Autant dire qu’on est loin du football total et de l’avalanche de buts attendus par certains. D’ailleurs, en Premier League, les deux hommes ont des statistiques très proches.
Visuel Mourinho/Van Gaal
Pour ceux qui voulaient du jeu, du redoublement de passes, des parties de folie, vous pouvez passer votre chemin. Surtout lors des chocs pourtant prometteurs face au City de Guardiola ou au Chelsea de Conte. Je me souviens encore d’un Arsenal-Chelsea de décembre 2013 (0-0) où Mourinho s’était contenté de fermer le jeu et avait tué dans l’œuf tout frisson possible. Et que dire des Barça-Real des années Mourinho où l’équipe madrilène s’est d’abord appuyé sur ses guerriers pour tenir le choc plutôt que de compter sur ses étoiles offensives. Cela devrait encore être le cas cette saison. Le football champagne et Mourinho, ça fait deux.

L’institution United prend un risque

Autre reproche adressé à l’ancien technicien des Oranje, sa communication brutale et sa relation conflictuelle avec les journalistes. Si le Special One est un féru des médias et le bon client par excellence, pas sûr que son ego démesuré fasse du bien à Manchester United.
C’est une rengaine connue : les grands clubs sont d’abord des institutions et personne ne passe au-dessus de celle-ci. Aucun joueur, aucun entraîneur. Manchester est de cette trempe-là et José Mourinho devra peut-être modérer ses propos s’il ne veut froisser personne. Si l’on se souvient de son passage au Real et de sa stratégie de la "terre brûlée", pas sûr que MU y gagne au change.
Mais tout cela, les propriétaires de Manchester s’en fichent dans les grandes largeurs et ils ont raison. Le résultat prime sur la manière et Old Trafford le sait mieux que quiconque. Pas de révolution Mourinho donc mais un retour à l’essentiel : les trois points.
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