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Guardiola, les leçons de Leicester

Louis Pillot

Publié 17/11/2017 à 16:04 GMT+1

PREMIER LEAGUE - Il y a 11 mois, Leicester infligeait une gifle à Manchester City, forçant Pep Guardiola à remettre en question ses principes. Le nouveau déplacement au King Power Stadium samedi (16h) est l’occasion pour City et son manager, toujours invaincus cette saison, de confirmer leur métamorphose.

Pep Guardiola looks distraught against Leicester

Crédit: AFP

Soixante-dix-huitième minute au King Power Stadium, le 10 décembre 2016. Jamie Vardy profite d’une erreur de John Stones et s’échappe pour inscrire un triplé, portant le score à 4-0 pour Leicester face à Manchester City. Pep Guardiola, sonné sur le banc malgré la réduction du score de son équipe (4-2), s’excuse aussitôt en conférence de presse. “Je vais faire mon autocritique”, dit l’Espagnol. Depuis, Guardiola a appris. City, deuxième meilleure défense de Premier League, est toujours invaincu après 11 journées. Et le nouveau déplacement à Leicester samedi pourrait bien confirmer la métamorphose des Skyblues, entamée un soir de défaite il y a presque un an.

Apprendre le foot anglais

Avant d’en arriver là, Guardiola a dû apprendre à maîtriser le foot anglais. L’Espagnol a dû prendre conscience de l’importance des fameux “seconds ballons”, sur lesquels ils s’était éternisé en conférence de presse après cette fameuse défaite à Leicester (“Les seconds ballons sont un concept typique de l'Angleterre, comme les tacles. Je n'entraîne pas mes joueurs à tacler.”). Il a surtout appris qu’en Premier League, il fallait avant tout savoir défendre (“Il y a ici des choses qui ne peuvent pas être contrôlées, différentes des autres championnats. Nous encaissons des buts que je n'avais jamais encaissés dans ma carrière.”).
Tout cela, le Guardiola de décembre 2016 ne le savait sans doute pas. Il aurait sans doute été moins joueur ce soir-là, son équipe culminant à 78% de possession. Il n’aurait pas exposé son équipe aux contre-attaques des Foxes, avec une défense à trois mal protégée et abandonnée par Pablo Zabaleta lorsque City tenait le ballon. Il se serait sans doute plus méfié de la puissance de Leicester en contre, même si le champion en titre venait d’enchaîner cinq défaites consécutives et pointait à la seizième place. Et il aura fallu une seconde gifle, quelques semaines plus tard contre Everton (4-0), pour que City change définitivement.
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Pep Guardiola pendant la défaite de City face à Everton (4-0)

Crédit: Imago

Le changement a pris du temps, et il a surtout coûté cher. Pep Guardiola a dépensé sans compter à l’intersaison pour renforcer la défense des Citizens. Benjamin Mendy (57 millions d’euros), Kyle Walker (51 millions), Danilo pour (30 millions), et le gardien Ederson (40 millions) ont rejoint Manchester cet été. 178 millions d’euros pour faire de City la deuxième meilleure défense de Premier League après onze journées, tout en restant la première attaque (38 buts marqués pour 7 encaissés).

Ederson change tout

Résultat : City retourne au King Power Stadium avec l’apparence d’une toute autre équipe. Certes, elle conserve cette puissance offensive déjà entrevue l’année dernière avec 80 buts marqués. Mais c’est surtout défensivement que les Citizens ont changé, en conservant pourtant la même charnière centrale Stones-Otamendi. Walker, à droite, apporte un changement bienvenu au vu des difficultés respectives de Bacary Sagna et Pablo Zabaleta la saison dernière. A gauche, après la blessure de Benjamin Mendy, on attendait Danilo : c’est finalement Fabian Delph, milieu de formation jusqu’alors en perdition à City, qui fait le travail avec brio.
Mais le plus gros changement s’est sans doute fait au poste de gardien, clé dans la manière de jouer de Guardiola depuis le Barça. Avec Ederson, les Citizens ont récupéré un gardien “très technique”, selon les mots de Claude Puel, nouvel entraîneur de Leicester. La relance de City a changé, du fait de l’assurance communiquée par Ederson à sa charnière. John Stones a notamment progressé dans ce domaine depuis son erreur à Leicester, comme son compère Nicolas Otamendi. Si bien que Manchester City compte déjà, après onze journées, 6 matches sans encaisser de but (contre 12 sur toute la saison dernière).

Au King Power Stadium samedi, Nicolas Otamendi sera suspendu. Son absence pourrait éprouver les limites des qualités défensives de City. Compte tenu de l'incertitude sur la présence de Vincent Kompany, et de l’échec du recrutement de Jonny Evans au mercato, ses deux remplaçants potentiels s’appellent Eliaquim Mangala et Tosin Adarabioyo. Le premier a peiné à convaincre depuis son arrivée, et le second ne compte aucune minute en Premier League… même s’il était sur le banc lors du match de décembre dernier contre les Foxes.
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