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Premier League : Liverpool, so romantic

Vincent Bregevin

Mis à jour 27/06/2020 à 12:08 GMT+2

PREMIER LEAGUE - Le sacre de Liverpool, c'est celui d'une formidable machine. Elle a son côté pragmatique. Mais elle dégage surtout ce romantisme qui colle si bien à l'identité des Reds.

Virgil van Dijk et Roberto Firmino célèbrent un but de Liverpool contre Wolverhampton, le 23 janvier 2020.

Crédit: Getty Images

Il fallait que cela se passe comme ça. Comme dans un roman. Comme si tout était écrit jusqu'au dénouement final. Un happy-end attendu, et c'est peu de le dire. Trente ans, ce n'était pas assez long. Vingt-trois points d'avance, ce n'était pas suffisant. L'histoire retiendra que Liverpool a dû attendre un 25 juin pour regoûter enfin à cette saveur unique. Que jamais un champion d'Angleterre n'avait été sacré aussi tard dans la saison. Pour des raisons qui ont totalement échappé à sa propre volonté. Pour des raisons qui lui ont fait craindre de ne jamais avoir ce titre. C'était l'avant-dernier chapitre. Mais pas son épilogue. La passion a fini par triompher.
Avec Liverpool, c'est bien de cela qu'il s'agit. C'est l'essence même de ce club, de cette ville et de son stade mythique. C'est ce qu'il transmet de mieux, des bords de la Mersey jusqu'aux quatre coins du monde. Tout au long de sa riche histoire, il n'a fait que repousser les frontières du respect et de l'admiration. Il n'a jamais marché seul dans cette quête qui lui est propre. Si le chemin était aussi long, c'était aussi pour en avoir la plus éclatante des preuves. Il fallait bien cela pour dépoussiérer les vestiges de son passé glorieux. Il fallait surtout cette équipe pour rompre avec cette interminable disette.

L'art d'avoir envie

Elle incarne tellement bien ce club. Certains lui verront d'abord un côté pragmatique. Ce Liverpool, c'est une machine. Un rouleau-compresseur destiné à essorer ses adversaires jusqu'à l'étouffement. C'est le style que Jürgen Klopp lui a donné. C'est l'impression qu'elle dégage. C'est l'identité d'une formation imperméable. Le "gegen-pressing" si cher au technicien allemand a de multiples vertus. Mais il permet d'abord de bien défendre. Un aspect du jeu qui a si souvent fait la faiblesse de Liverpool pendant trente ans. Et celui qui est à la base de son succès aujourd'hui.
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Une machine pragmatique, certes. Mais une machine romantique, surtout. Sa meilleure façon de défendre, c'est toujours d'attaquer. C'est bien son esprit de conquête qui lui a permis de surmonter les obstacles pour arriver au sommet. Cela passait d'abord par un répondant athlétique de tous les instants. La philosophie de jeu de Klopp est particulièrement exigeante sur le plan physique. Elle demande une intensité maximale. Elle n'a aucune raison d'être sans l'adhésion des joueurs. Et surtout sans leur envie. Les Reds n'en ont jamais manqué. Leur marque, c'est d'être toujours affamés.
C'est d'abord à cela qu'on reconnaît une grande équipe. Liverpool a magnifié cet art d'avoir envie. Ses joueurs n'avaient pas seulement les jambes pour le faire. Ils avaient aussi la tête. Ils avaient surtout le cœur. Celui des Reds est gros comme ça. Poussés dans leurs derniers retranchements, ils n'ont jamais cédé. Ils ont renversé des situations impossibles. Il y a eu Barcelone. Il y a eu tous ces matches gagnés remportés par un but d'écart, la plupart du temps dans le money-time. Tant de preuves qu'avec le cœur, cette équipe était capable de tout et surtout du meilleur.

Partis de rien

L'élimination face à l'Atlético est bien l'exception qui confirme la règle. Mais elle est symbolique. Ce soir-là, Liverpool avait tout donné. Même ce qu'il n'avait plus. Cette équipe que dégageait l'impression d'être invincible jusque-là a fini par tomber les armes à la main. Avec ses idées et ses convictions. La vie lui a juste rappelé qu'on ne peut pas gagner à tous les coups. Que des fois, le cœur ne suffit pas. Le talent non plus. Liverpool en regorge et l'Atlético est bien la seule équipe à ne pas y avoir cédé.
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Tous les autres ont dû s'incliner devant cette symphonie enchantée. Les Reds ont leurs virtuoses. De Mohamed Salah à Sadio Mané en passant par Roberto Firmino, Virgil van Dijk ou Trent Alexander-Arnold. On pourrait les citer tous mais l'essentiel est ailleurs. Si Klopp a su tirer le meilleur de ses individualités, il a surtout créé une alchimie collective. Où chaque élément parvient à bonifier l'autre dans le plaisir de donner et celui de recevoir. Offrir du jeu et du spectacle, c'est la raison d'être de cette équipe.
Elle ne partait pourtant pas de grand-chose. Aucun de ses joueurs n'avait connu la gloire d'un sacre européen. Ni même d'un titre de champion d'Angleterre, à part James Milner avec Manchester City. Mohamed Salah l'avait à peine effleuré des lèvres avec Chelsea en 2015. Ce groupe n'avait globalement rien gagné. Il avait tout à prouver. Jürgen Klopp l'a emmené dans cette formidable aventure. Celle où les doutes deviennent des certitudes. Celles où les déceptions se transforment en consécrations. Leur histoire, c'est celle de Liverpool. C'est tout un roman.
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Les joueurs de Liverpool célèbrent le but de Naby Keita face à Salzbourg

Crédit: Getty Images

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