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Une disette inédite depuis 2005 : Pourquoi Liverpool ne marque plus

Louis Gilles

Mis à jour 21/01/2021 à 19:40 GMT+1

PREMIER LEAGUE – Champion en titre, Liverpool est quatrième de Premier League et n'a marqué qu'un seul but lors des quatre dernières journées de championnat. Plombé par un trio d'attaque plus aussi tranchant, de nombreuses absences sur blessure et des adversaires qui optent pour une défense très regroupée face à eux, les Reds sont dans une période de disette offensive qui ne leur ressemble pas.

Sadio Mané

Crédit: Getty Images

Faisons un saut dans le passé d’un petit mois. On retrouve Liverpool le 19 décembre, à la sortie d'une victoire écrasante sur la pelouse de Crystal Palace (0-7), qui accentue sa place de premier du championnat et qui amène les observateurs de Premier League à se demander si les Reds ne possèdent déjà pas une avance suffisante pour être champions d'Angleterre à la fin de la saison. Un mois plus tard, Liverpool est quatrième, avec trois points sur les douze derniers possibles, et semble avoir perdu son allant offensif.
La créativité offensive, marque de fabrique du jeu des Reds, si efficace et convaincante sur les dernières saisons, serait-elle en train de s'évaporer ? Liverpool n'a pas marqué en Premier League lors des trois dernières journées, une première depuis mars 2005, et semble plus que jamais dans le dur pour trouver le chemin des filets.

Un trio moins tranchant et des blessures

Mais comment expliquer une telle disette pour un collectif qui semblait si bien huilé il y a quelques semaines ? On pense forcément au trio offensif de Liverpool, moins tranchant depuis plusieurs semaines. Roberto Firmino est plus difficile à trouver dans les trente derniers mètres, Mohamed Salah fait moins de différences et Sadio Mané, s'il arrive toujours à être percutant, manque cruellement d'efficacité.
Le match de dimanche contre Manchester United (0-0) a bien révélé ce manque de confiance d'un trio offensif si complémentaire il y a encore quelques journées. Sadio Mané s'est heurté à un solide Wan-Bissaka, Firmino a été trop discret, et le manque de solutions de Liverpool s'est montré criant lorsque les deux ailiers ont tenté d'intervertir leur position. Sur un côté gauche qui n'est pas le sien, Salah est rentré sur son pied droit, sans provoquer de réel danger pour la défense des Red Devils.
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Jürgen Klopp im Gespräch mit Sadio Mané (mitte) und Mohamed Salah

Crédit: Getty Images

Cette absence de créativité dans la moitié de terrain adverse s'explique aussi par les absents de marque chez Liverpool, poussant Jürgen Klopp à une situation d'ajustement à chaque match, voire de "bricolage" dimanche dernier avec Fabinho et Henderson en défense centrale. Si les milieux de terrain habituels reculent d'un cran sur le terrain, le liant est plus difficile à trouver entre la défense et l'attaque. L'apport des latéraux, une des armes principales de Liverpool sur les dernières années, est aussi plus timide. Alexander-Arnold et Robertson sont moins précis dans leurs centres et ont davantage de difficulté à trouver leurs attaquants, comme le montrent les deux petites passes décisives délivrées par l'Anglais cette saison, quand il en était à six à pareille époque l'année dernière.

Le facteur Jota

Et s'il y a une absence très regrettable pour l'attaque de Liverpool, c'est bien celle de Diogo Jota. Le Portugais, arrivé l'été dernier en provenance de Wolverhampton, est indisponible depuis la mi-décembre et une blessure au genou. Avant cela, il semblait être capable de donner un nouveau souffle à l'attaque des Reds, en témoignent ses 9 buts en deux mois et demi.
Surtout, l'international portugais avait réussi par sa fraîcheur à débloquer des situations compliquées pour Liverpool, comme contre Sheffield United (2-1) ou face à West Ham (2-1), où l'ailier avait surgi pour donner la victoire aux Reds dans les dernières minutes de la rencontre. Son sens du but et sa spontanéité avaient été remarqués et appréciés de l'autre côté de la Manche, tout comme son adaptation express au sein du collectif des champions d'Angleterre.
Son absence pour blessure en est donc d'autant plus préjudiciable, limitant surtout les rotations offensives d'une équipe qui manque de fraîcheur. Dimanche après-midi, Xherdan Shaqiri s'est retrouvé titulaire pour la première fois depuis un an, et Divock Origi est entré en jeu après avoir seulement disputé 7 minutes en championnat depuis septembre. Jota, sang neuf de Liverpool à l'automne, permettait en outre de surprendre les adversaires des Reds, qui savent désormais où attendre les champions en titre.

1,6% de réussite sur les frappes

Car s'il y a un élément qui frappe dans l'analyse des quatre derniers matchs de Liverpool, c'est la possession de balle. Presque 70% du temps sur les quatre dernières rencontres, le ballon est dans les pieds des Reds, renforçant l'idée que le problème vient de la créativité dans le dernier geste. Les adversaires de Liverpool veulent avant tout bien défendre, quitte à parfois refuser le jeu.
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Mohamed Salah (Liverpool) entouré de défenseurs de Manchester United

Crédit: Getty Images

L'exemple le plus criant ? Le système mis en place par West Bromwich Albion, lors de la 15ème journée de Premier League, où les hommes de Sam Allardyce étaient par moments dans un sytème en 7-2-1, qui se concentrait à tout prix sur la défense. Même son de cloche le week-end dernier, où Manchester United avait sur certaines séquences tous ses joueurs de champ dans sa propre moitié de terrain, dont sept dans la surface de réparation. Une situation regrettée par Jürgen Klopp à l'issue de la rencontre : "La pire situation est de se retrouver face à une équipe avec des joueurs de classe mondiale, qui défendent tous avec tout ce qu'ils ont".
Pourtant, difficile d'en vouloir à ces équipes quand on voit ce qui est arrivé à Crystal Palace, dernière équipe à avoir tenté de produire du jeu contre Liverpool (défaite 0-7). D'autant plus que la clé n'est pas seulement dans la défense de l'adversaire, mais dans l'aspect inoffensif des attaques de Liverpool. Car les partenaires de Salah et Mané arrivent à se procurer des occasions. Le problème, contenu dans une seule statistique, est que Liverpool n'a marqué qu'une seule fois sur ses 62 derniers tirs, soit 1,6% de réussite.
Alors que faire pour retrouver le chemin des buts et marquer malgré les défenses regroupées, les gardiens en état de grâce et des situations litigieuses qui n'aboutissent pas à des penalties ? Jürgen Klopp choisit la méthode Coué : "Il n'y a pas d'explication facile à notre manque de buts. Parfois, c'est une question de réussite. Vous devez continuer et essayer d'ignorer ce qui se dit à l'extérieur. Tout le monde veut voir des buts. Vous ne pouvez pas les forcer."
De toute évidence, Liverpool sait encore marquer. Mais les Reds devront le prouver et retrouver cette réussite qui leur fait défaut dès jeudi face à Burnley, une défense solide du championnat. Cette opposition sera un bon test pour Klopp et ses hommes, et une belle occasion de mettre fin à cette terrible disette offensive, qui ne ressemble en rien au Liverpool des saisons précédentes. Le retour sur le podium de Premier League passera par là.
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