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Avant Brentford - Manchester City : Raheem Sterling, le glouton n'est pas rassasié

Loris Belin

Mis à jour 29/12/2021 à 14:35 GMT+1

PREMIER LEAGUE – En très grande forme en décembre, Raheem Sterling effectue un retour en grâce tonitruant avec Manchester City, qui se déplace mercredi à Brentford (21h15). Candidat à un transfert il y a encore quelques semaines, l'international anglais remet tout le monde d'accord, une fois de plus. L'attaquant ne s'en satisfait pas pour autant.

Raheem Sterling von Manchester City

Crédit: Getty Images

Il est l'homme en forme de Manchester City, deux mois après en avoir été un indésirable. Si ce début de saison 2021-2022 devait être une chanson, elle serait un refrain que Raheem Sterling ne connaît que trop bien. L'attaquant anglais est en pleine bourre au meilleur moment, le Boxing Day et son enchaînement dantesque de rencontres. Il y a peu, Sterling semblait pourtant clairement poussé vers la sortie, entre manque de temps de jeu et situation contractuelle source des tensions avec ses dirigeants. Pas de quoi déstabiliser l'ancien joueur de Liverpool, habitué depuis toujours à renverser les situations et les opinions. Sa forme étincelante en fait même de nouveau un des hommes de base de Pep Guardiola, avant de se déplacer à Brentford mercredi.
Quelques mois plus tôt déjà, le football devait rentrer à la maison pour l'Euro, mais Raheem Sterling n'était pas prophète en son pays. L'Angleterre, parmi les favoris du Championnat d'Europe, n'avait d'yeux que pour sa machine à buts Harry Kane, ses jeunes pousses Phil Foden et Bukayo Saka, ou encore sa nouvelle coqueluche Jack Graelish. Ce même Graelish agitait également les pages transferts des tabloïds, lui que l'on annonçait avec insistance pour rejoindre Manchester City, ce pour un montant record pour un joueur britannique. Pendant ce temps, dans l'ombre, Sterling charbonnait. Mieux, pendant que Kane traversait la première phase comme une ombre, son compère de couloir - auteur de trois buts lors des quatre premiers matches des Three Lions - portait les siens.
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Raheem Sterling of England celebrates the opening goal during the UEFA Euro 2020 Championship Round of 16 match between England and Germany at Wembley Stadium on June 29, 2021 in London, United Kingdom.

Crédit: Getty Images

La crispation, puis la libération

De quoi le réhabiliter quelque peu dans l'opinion publique, et dans la presse outre-Manche. Mais pas forcément à Manchester City. Après un exercice moins concluant (14 buts et 12 passes décisives en 49 matches toutes compétitions confondues après trois exercices à 23 réalisations minimum), le sort semblait en être jeté. Avec l'arrivée de Graelish sur le même poste, à la gauche de l'attaque, Sterling devrait se contenter de partager les minutes. L'ancien joueur de Liverpool n'a débuté que trois des onze premières journées de Premier League, au point de laisser clairement exprimer sa frustration.
"En tant que joueur anglais, tout ce que je connais, c'est la Premier League et j'ai toujours pensé qu'un jour j'aimerais jouer à l'étranger et relever ce défi, avait-il lâché au Financial Times, le 14 octobre dernier. Je devrais en fait apprendre quelques langues différentes, j'aime bien l'accent français et espagnol. S'il y avait une opportunité d'aller ailleurs, je serais ouvert à cela à ce stade de ma carrière." Cette pique à peine déguisée avait agité la Catalogne et le FC Barcelone, friand du joueur depuis déjà quelque temps. Elle n'avait en revanche pas plu du tout chez les Cityzens, alors que Sterling est en fin de contrat en 2023. "Certains joueurs se plaignent quand ils veulent jouer tout le temps, mais je ne peux pas garantir combien de minutes chaque joueur va jouer" avait répondu Pep Guardiola.
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Courroucé, le technicien catalan avait envoyé son ancienne vedette faire un tour plus prononcé encore sur le banc. Une punition, un peu, mais aussi un moyen de piquer l'orgueil de Sterling, surtout. Un premier but superbe contre Everton le 21 novembre pour commencer, puis un autre contre le PSG en Ligue des champions, et une série qui ne s'arrête plus. Jack Graelish disparaît de la rotation, quand celui que tout le monde voyait partir reprenait la lumière. Parfois tancé par son jeu, d'autres fois pour sa personnalité – et souvent de façon assez injuste -, Raheem Sterling a répondu de la meilleure des manières : empiler les buts. Au point de devenir indispensable, et de pousser Guardiola à le faire évoluer également à droite pour toujours l'avoir sur le pré.
Autre conséquence de ce rebond spectaculaire, il y a bien eu du mouvement sur les ailes de City. Mais c'est Ferran Torres qui a été libéré, recruté par le FC Barcelone mardi à peine un an et demi après son arrivée.

Des buts et de la voix

C'est tout sauf une coïncidence si Manchester City enchaîne les victoires, neuf avant le déplacement à Brentford. Sur les sept dernières rencontres qu'il a disputées en Premier League, le numéro 7 mancunien a été décisif… sept fois. L'ancien Scouser en a profité pour inscrire son 100e but en Premier League le 11 décembre dernier contre Wolverhampton. Sterling a même poussé cette embellie magnifique en marquant lors de ses quatre derniers matches, dont un doublé lors du carton contre Leicester (6-3) dimanche. Le voilà à sept unités, autant que Bernardo Silva comme meilleur buteur de Skyblues, Sadio Mané ou Cristiano Ronaldo. "Je suis juste heureux d'être au sein de cette équipe, de continuer à l'aider, à me battre, sourire et aimer mon football" a-t-il pu savourer dimanche dernier.
Celui qui a été retenu parmi les six finalistes au titre de personnalité sportive de l'année par la BBC pourrait considérer le bout du tunnel comme un signe de sa place de nouveau bien établie. Mais il en a vu d'autres, en club comme en sélection, pour ne pas se contenter de cette période faste. En témoigne sa joie très mesurée, malgré l'orgie offensive face aux Foxes. "C'était un match qu'on aurait dû plier. C'était de bonnes 45 premières minutes (NDLR : City menait 4-0 au repos), mais c'est le genre de matches qu'on doit boucler. C'est le défi." Un de plus pour Raheem Sterling. Et il n'a pas pour habitude de les fuir, en Catalogne, ou ailleurs.
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