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Arsenal - Leandro Trossard, la bonne pioche des Gunners dans la course au titre

Jeremy Docteur

Mis à jour 31/03/2023 à 13:44 GMT+2

PREMIER LEAGUE - Depuis son arrivée en provenance de Brighton lors du mercato hivernal, Leandro Trossard s'est rapidement intégré, jusqu'à devenir un joueur clé pour Mikel Arteta. Contraint par les blessures de moduler son système tactique, l'Espagnol a énormément utilisé sa nouvelle recrue comme "faux 9", ce qui s'est avéré être une belle réussite.

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Parfois, il arrive que le plan B se passe mieux que le plan A. Pour Arsenal, c'est devenu monnaie courante ces temps-ci. Les Gunners voulaient Dusan Vlahovic, ils ont eu Gabriel Jesus. Ils voulaient Lisandro Martinez, ils ont eu Oleksandr Zinchenko. Ils voulaient Jules Koundé, ils ont eu Ben White. Ils voulaient David Raya, ils ont eu Aaron Ramsdale. Bref, le taux de réussite des dernières recrues est pour le moins solide. Même cas de figure concernant Leandro Trossard. Alors qu'Arsenal pistait véhément Mykhaylo Mudryk, finalement parti chez le rival Chelsea, le Belge est transféré en janvier dernier contre quelque 25 millions d'euros. Depuis, il est apparu 10 fois en Premier League, et avec un but et six assists, il est décisif toutes les 65 minutes.
"Techniquement, il est très fort. Il marque des buts, fait des passes décisives, il comprend le jeu, il est intelligent. Pour nous, ce qu'il réussit n'est pas spécial, parce qu'il a toujours fait ça. A Genk, à Brighton, toujours à un niveau supérieur. Partout où il est passé, il s'est mis au service de l'équipe", se réjouit Michel Ribeiro, un de ses anciens entraîneurs à Genk. Il arrive autour de 15 ans dans ce club qui a formé Kevin de Bruyne, Yannick Carrasco ou encore Thibaut Courtois. Le milieu y a fait ses gammes, avec également des prêts successifs à Lommel, KVC Westerlo ou à l'OH Leuven. Sur ces périodes, il garde un lien avec Genk et revient une fois par semaine pour des sessions spécifiques afin de ne pas "perdre l'ADN". En 2016, son aventure en équipe première démarre, avant d'être enrôlé par Brighton trois ans plus tard.

"On sait qu'il va faire le boulot"

En optant pour le Belge, un choix peut-être moins clinquant que l'Ukrainien, la prise de risque était moindre. Trossard s'est installé depuis quelques années comme un des meilleurs joueurs de Premier League hors "Big 6". A 28 ans, il est un peu plus expérimenté que les récentes recrues, souvent plus jeunes, mais il connaît le football anglais (25 buts en 116 matchs avec Brighton). Dans la course au titre, les Gunners ont fait le choix d'un joueur compatible qui s'intégrerait facilement. A Brighton, ces derniers entraîneurs ont été Graham Potter et Roberto De Zerbi. S'il n'est plus vraiment en odeur de sainteté avec ce dernier, à cause des conditions de son départ notamment, les deux prônent un style en adéquation avec les principes de Mikel Arteta, basés sur le pressing, un bloc haut, une utilisation maligne des différentes zones du terrain et l'importance du jeu sans ballon.
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Leandro Trossard

Crédit: Getty Images

Avec les Seagulls, Trossard a joué sur tout le front de l'attaque. Cette polyvalence a été un argument de plus, comme l'illustrent ses dernières performances. "A Genk, on forme les joueurs à trois postes. Quand Leandro était ici, il a évolué 9, 10 et ailier. Il peut jouer partout, c'est ce qu'on veut leur donner, qu'ils sentent les spécificités. Fournir un plan A, B et C. Quand il arrive en équipe première, le coach a plusieurs options. On sait qu'il va faire le boulot parce qu'il maîtrise ce qu'il doit faire dans chaque rôle", décrypte Michel Ribeiro. L'international belge a été débauché pour renforcer un secteur offensif performant, mais léger en nombre. D'abord utilisé à gauche pour suppléer Gabriel Martinelli, la méforme puis la blessure d'Eddie Nketiah, combinée à celle de long terme de Gabriel Jesus, a poussé Arteta à le replacer dans l'axe, comme "faux 9".
A ce poste, il a délivré six passes décisives en cinq matchs, dont un triplé d'assists en première période contre Fulham. "Plus il est près du but, mieux c'est. Il est très bon entre les lignes à gauche, comme 10, et en 9, même si ce n'est pas un attaquant pur, pour se placer dans les bonnes zones et voir le jeu. S'il doit créer l'espace pour Martinelli et provoquer un 1 contre 1, il le fait. Si Odegaard a le ballon, il va bouger pour libérer un autre joueur. Il utilise toujours sa tête, il crée des situations", détaille Michel Ribeiro. Quand Arsenal a eu une période de creux en février (défaite contre Everton et Manchester City, nul contre Brentford), Mikel Arteta a décidé de faire quelques ajustements tactiques, dont ce nouveau rôle. L'équipe était moins brillante, plus stéréotypée, les adversaires bloquant plus facilement les circuits et les schémas de passes, devenus certainement un peu trop prévisibles.
Si tu vas au duel, ils vont te casser les jambes
La donne a changé. En dépit de l'élimination en Ligue Europa, Arsenal a repris son rythme de leader (six victoires de rang en championnat), à l'instar de Martinelli, libéré, avec six buts en autant de rencontres. L'apport de Trossard permet au Brésilien de jouer dans des positions plus avancées, d'attaquer l'axe, la profondeur. Michel Ribeiro analyse : "C'est un joueur d'équipe, un profil très utile pour un coach. Arteta peut faire beaucoup de choses avec lui, d'autant qu'à Arsenal, les positions ne sont pas figées." Comme c'était le cas avec Gabriel Jesus en début de saison, Trossard permet d'avoir une attaque plus hybride. Avec Martinelli, les deux permutent beaucoup et ont rapidement développé une bonne entente sur le pré. L'ancien de Genk n'hésite pas à dézoner, illustration sur le but contre Leicester, quand Trossard sur le côté a servi Martinelli lancé dans l'axe : "C'est un joueur toujours en mouvement, il lit le jeu, regarde par-dessus son épaule pour identifier les espaces ou pour recevoir le ballon en bonne position."
Disponible, capable de se sortir du pressing, de conserver le ballon ou d'obtenir des fautes, le Belge est déjà essentiel. Mais petit gabarit (1,71m), il a fallu trouver des solutions pour combler ce "déficit" de taille. Son ancien coach se souvient : "On discutait beaucoup pour qu'il ne joue pas les duels. On lui disait : 'Si tu y vas, ils vont te casser les jambes'. Il est très fort en 1 v 1, donc il doit aller chercher les espaces entre les lignes et se retourner. Il comprenait qu'il ne devait pas toujours avoir le ballon dans les pieds avec un joueur costaud qui lui met la pression dans son dos. Il avait déjà la tête sur les épaules, il a intégré tout ça." L'entraîneur de Genk estime que c'est physiquement que son protégé a le plus progressé. "Il savait qu'il était bon avec le ballon, mais l'Angleterre, c'est trois niveaux au-dessus de ce point de vue. S'il perdait tous les ballons, il n'allait pas jouer. Aujourd'hui, c'est un joueur complet."
Le Belge dispose d'un autre atout, sa maîtrise des deux pieds. "On travaille beaucoup sur ça à Genk, c'est essentiel. Il avait déjà un pied gauche pas mal, mais à force de travail, de répétitions, il est devenu très bon. Tu ne sais jamais de quel côté il va aller. Si tu lui donnes un mètre, il va marquer. Si tu penses qu'il va frapper, il fait une passe décisive." Après la victoire contre Fulham, Mikel Arteta était dithyrambique : "Il a une intelligence footballistique. Il est très malin pour comprendre immédiatement ce qu'on veut [faire] et ce qui est nécessaire". Avec le retour de Gabriel Jesus, celui de Nketiah qui ne devrait pas tarder, la présence Martinelli, Saka, Nelson et Smith Rowe, le coach espagnol est face à un problème de riches. Dans tous les cas, Trossard ne sera jamais loin.
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Leandro Trossard

Crédit: Getty Images

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