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Manchester City - Julian Alvarez, le faux supersub dans l'ombre de l'OVNI Erling Haaland

Cyril Morin

Mis à jour 03/05/2023 à 18:25 GMT+2

Décisif face à Fulham dimanche (1-2), Julian Alvarez continue de prendre de l'ampleur dans le Manchester City de Pep Guardiola. Ce mercredi, face à West Ham (21h), l'Argentin pourrait encore connaître les joies d'une titularisation derrière Erling Haaland. Le champion du monde est couvé par son entraîneur, surpris d'avoir récupéré un attaquant de si haut niveau l'été dernier.

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A l'heure de ranger les joueurs dans des cases, on pensait expédier sans plus de nuance le cas Julian Alvarez dans celle de supersub, ces attaquants remplaçants qui appellent des fins de matches à rebondissements et des buts tardifs et précieux pour leurs équipes. Des buts précieux, il en a mis une palanquée. Mais finalement assez rarement en sortant du banc : dans les 15 buts inscrits pour City, l'Argentin n'en a marqué que deux après être entré en jeu. Un paradoxe révélateur du cas Alvarez chez les Citizens : c'est un crack barré par un OVNI.
Un classement délivré par Opta a confirmé la tendance dans des proportions inattendues. Erling Haaland a marqué dans 67% des matches de Premier League où il fut titulaire cette saison. Personne ne fait mieux, évidemment. Le deuxième de ce classement ? Julian Alvarez, tout simplement (61%). Le supersub est en fait un superstarter.
S'il fallait une preuve de plus de s'en convaincre, la victoire précieuse de City à Fulham dimanche (1-2) fut symbolique. C'est lui, par un contrôle orienté dans la surface, qui provoqua le penalty amenant l'ouverture du score du Norvégien (1-0, 2e). C'est encore lui qui se chargea de remettre les siens devant sur un enchaînement dribble dans le petit périmètre et sacoche envoyée en lucarne (1-2, 35e). L'apport d'un titulaire en puissance.

80 matches depuis le début d'année 2022

La conséquence, aussi, de la méthode Guardiola. "Avant d'arriver ici, je savais comment il travaillait, expliquait Alvarez à GQ en février dernier. Mais j'ai quand même été surpris, surtout par la rotation qu'il impose. Il ne choisit presque jamais le même onze de départ d'un match à l'autre. Ça provoque le fait d'être toujours en alerte, de donner 100% tout le temps pour que, le jour où vous avez votre chance, vous soyez prêt à être performant".
Une philosophie appliquée à la lettre pour le jeune Argentin (23 ans) qui a su aussi dribbler les pépins physiques ces derniers mois. Depuis le début d'année 2022, il a déjà disputé 80 matches, avec River Plate, Manchester City et l'Albiceleste. C'est pourtant une vraie fraîcheur physique qu'il apporte aux Citizens quand il démarre. Un état de fait qui avait surpris Guardiola dès le début de saison.
"Je le connaissais un peu, je l'avais vu à la télé ou sur des vidéos mais j'ai été surpris de voir à quel point il était fort, expliquait-il en août. Il est si humble, toujours positif, il donne toujours tout à l'entraînement. C'est franchement le type de joueurs que j'adore. On est tous surpris par sa vitesse, son sens du but et son éthique de travail".
Une anecdote, relayée par The Athletic, montre la personnalité perfectionniste du bonhomme. Au moment de regagner le vestiaire après la victoire face à Liverpool (4-1) - match au cours duquel il avait marqué, évidemment -, l'Argentin avait pris la parole devant un vestiaire interloqué, ravi de sa performance. En substance, Alvarez s'était excusé auprès des siens d'avoir choisi de presser Alisson en première période, plutôt que de rester en place, ouvrant la voie à un but des Reds.
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Julián Álvarez

Crédit: Getty Images

Faut-il lui faire une place dans le onze ?

Visiblement, Guardiola ne lui en a pas tenu rigueur. A l'heure où Manchester City entre dans la phase finale de sa saison, Alvarez s'avère être une pièce maîtresse mais désormais, aussi, un petit casse-tête. Si performant comme titulaire, doit-il le devenir ? En l'état, l'Argentin est surtout aligné quand Haaland souffle ou quand Kevin de Bruyne manque à l'appel. Sa flexibilité tactique est telle qu'il peut assumer seul la pointe ou être utilisé comme électron libre derrière le Norvégien.
C'est d'ailleurs dans ce rôle qu'il a brillé face à Fulham, autant par ses déplacements que par ses actions décisives. "C'est n'est pas que le but ou le penalty, c'est aussi tout le reste : l'intensité au pressing, la conservation du ballon, la vision du jeu. C'est un joueur exceptionnel, pas uniquement un buteur, relevait d'ailleurs Guardiola. Il sait exactement où sont ses coéquipiers et leurs mouvements". Là où Haaland terrifie les surfaces, Alvarez s'éclate parfois loin d'elle, avec des décrochages rendus faciles par sa palette technico-tactique.
De Bruyne en soutien du duo Haaland-Alvarez, est-ce une possibilité ? "Julian m'a beaucoup aidé à comprendre que, peut-être dans le futur, je devrais ajuster certaines choses pour faire jouer les deux avec Kevin. Surtout dans des matches fermés, avec une défense à cinq, ils peuvent être importants pour nous", a répondu très politiquement Guardiola. On n'est pas obligé de le croire sur parole tant le duo terrible de Bruyne – Haaland s'autosuffit. En revanche, croire au fait qu'Alvarez restera une arme discrète mais primordiale de City d'ici la fin de saison, c'est une évidence qu'il convient de répéter. Un champion du monde remplaçant, c'est surtout un champion avant d'être un remplaçant.
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