Premier League - Arrivé au buzzer à Nottingham Forest, Keylor Navas a fait son trou

Son départ en prêt avait été éclipsé, le 31 janvier au soir, par le feuilleton invraisemblable qu’avaient offert Chelsea et le PSG autour d’Hakim Ziyech. Pourtant, pour se séparer de Keylor Navas, que l’on annonçait déjà partant l’été passé, le PSG avait dû mettre en place une petite pirouette, rapportait alors L'Équipe : casser le prêt d’Ander Herrera à Bilbao - s’en débarrasser -, pour pouvoir prêter à son tour le Costaricien, sans excéder la limite de 8 prêts en vigueur.

Arrivé à Nottingham Forest en tant que 29e recrue de l’année, dans le rôle du pompier pour sauver une équipe mal engagée en Premier League, et qui venait en plus de perdre son gardien titulaire, Dean Henderson, Keylor Navas a tout de suite eu du pain sur la planche. Et comme avec le PSG, il a tout de suite répondu présent. Son premier match, le 5 février face à Leeds, est couronné d’un succès collectif important dans la lutte pour le maintien (1-0), et du titre personnel d’homme du match.

"Nous avons passé quelques jours avec lui, il a montré toute son éthique de travail, son humilité, son envie de prendre part à l’aventure, a alors loué Steve Cooper après la rencontre. Nous avons hâte de travailler avec lui." En ayant attiré gratuitement un joueur d’une telle expérience, Nottingham a trouvé un leader exemplaire, capable de parler à une équipe qui a manqué cruellement de cohésion – audible, avec 30 recrues sur deux mercatos.

Après une défaite à Fulham, les hôtes du City Ground ont ensuite réussi à glaner un point face à l’ogre à la tête blonde du championnat : le Manchester City d’Erling Haaland. 23 tirs des Cityzens pour un petit but, un match nul (1-1) face au dauphin d’Arsenal, et une nouvelle performance qui pousse Pep Guardiola à l’encenser. "Keylor a joué en finale de la Ligue des Champions, dans des équipes où il faut gagner, gagner et gagner, rappelle alors le Catalan. Quand cela arrive et que vous allez dans une équipe comme Nottingham Forest, la mentalité que vous acquérez est d'une grande aide dans le vestiaire."

Malgré une lourde défaite face à West Ham le week-end suivant (4-0), plus personne à Nottingham ne doute de la plus-value du Costaricien. Lui n’a plus senti l’épée de Damoclès de la relégation au-dessus de sa tête depuis dix saisons passées au Real et au PSG. Pourtant, son tempérament en fait déjà l’un des joueurs les plus fiables de cet effectif de Forest, monté jusqu’ici avec une quantité de moyens inversement proportionnelle à la quantité de réflexion qui a entouré sa construction.

A tel point que selon Football Insider, les dirigeants de Forest songeraient déjà à attirer pour de bon le gardien parisien, s’ils parviennent à se maintenir en Premier League cette saison. Le prêt sans option d’achat dont il fait l’objet se termine cet été, mais comme l’avait expliqué Christophe Galtier début février, son avenir en club dépendra de son statut, même si son contrat ne se termine qu’en 2024. "Il s’est très bien comporté en début de saison. Il voulait jouer, il voulait partir pour jouer. Evidemment, il n’acceptait pas d’être deuxième, mais son comportement a été exemplaire."

A 36 ans, le gardien qui avait ébloui le Brésil à la Coupe du monde 2014 s’est rappelé au bon souvenir des fans parisiens la semaine passée, lorsque le PSG est sorti en huitièmes de finale de Ligue des champions. Une compétition où, sans lui dans les buts, il n’a jamais été plus haut sur les sept dernières campagnes. La fin de saison, bien que certainement auréolée d'un nouveau titre de champion de France, s’annonce un peu plate à Paris ; pas à Nottingham, où chaque point sera capital. Son histoire avec Paris n’est peut-être pas complètement scellée ; l’été le dira.