Premier League - Du rachat à Pochettino : Chelsea version Boehly, une première année délirante

ParArthur Merle

Mis à jour 29/05/2023 à 22:14 GMT+2

Chelsea a officialisé lundi l'arrivée de Mauricio Pochettino sur son banc de touche. Une nouvelle annoncée un an, presque jour pour jour, après celle du rachat des Blues par Todd Boehly et son consortium d'investisseurs. Voilà donc un quatrième coach sur le banc du club londonien depuis qu'il est sous tutelle américaine. Le symbole d'une première année en forme de (gros) brouillon.

30 mai 2022, 29 mai 2023. Deux dates, deux ambiances. Il y a un an, Todd Boehly et son consortium d'investisseurs prenaient officiellement le contrôle de Chelsea pour la coquette somme de 5 milliards d'euros. La page Roman Abramovitch, alors sanctionné pour ses liens avec Vladimir Poutine, était tournée.

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Un an plus tard, le club londonien n'en est pas à un tel bouleversement, mais a encore annoncé une nouvelle majeure : Mauricio Pochettino est son nouvel entraîneur. Officieuse depuis plusieurs semaines, la nouvelle est devenue officielle au lendemain de la fin de la pire saison des Blues en championnat depuis 1994. Rien que ça.

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Pire classement depuis 29 ans

Le volet sportif est évidemment la face visible de l'iceberg. Ou plutôt du mur qu'a pris Boehly en pleine face pour sa première année de gouvernance. Chelsea a terminé hors du top 4 pour la première fois depuis 2018, hors du top 5 pour la première fois depuis 2016, hors du top 10 pour la première fois depuis 1996. Cette 12e place est son pire classement depuis 29 ans.

Rien de bien surprenant pour une équipe qui n'a jamais trouvé la clé offensivement. Avec 38 petits buts inscrits, Chelsea présente le cinquième plus mauvais bilan du Royaume. A l'échelle des cinq grands championnats européens, et alors que tous ne sont pas terminés, le club londonien se classe 76e au nombre de buts inscrits, sur 98. Bochum, Troyes, Almeria ou encore Monza ont fait mieux.

Un classement et des chiffres d'autant moins pardonnables que Chelsea a décroché la palme du club le plus dépensier cette saison. De très loin. 16 recrues - 8 au mercato estival, 8 en hiver - pour un total absolument délirant de 611,49 millions d'euros, voilà ce que Chelsea a déboursé en moins d'un an, contre 67,83 millions de revenus.

"Chelsea est une hémorragie au niveau de l'argent"

543,66 millions d'euros de déficit

Une balance déficitaire de 543,66 millions d'euros, donc, pour des résultats domestiques catastrophiques, à peine masqués par un quart de finale de Ligue des champions, et surtout pas camouflés par des sorties de route au 3e tour des deux Coupes nationales. C'est ce qu'on appelle un carnage.

Et évidemment, ce sont les coaches qui ont trinqué au milieu de ce cocktail de mauvais goût. Thomas Tuchel a pris la porte début septembre, après un début de saison laborieux, mais avec un Chelsea 6e de Premier League. "Alors que la nouvelle direction fête ses cents jours à la tête du club et continue à travailler dur pour faire avancer le club, les nouveaux propriétaires estiment que le moment est opportun pour effectuer ce changement", pouvait-on lire dans le communiqué de l'époque.

Pour le remplacer, la direction londonienne avait arraché Graham Potter à Brighton contre un chèque de 20 millions d'euros. Sept mois plus tard, le Britannique prenait déjà la porte après 7 victoires, 7 nuls et 8 défaites. Le moment opportun pour effectuer ce changement, après 307 jours de la nouvelle direction à la tête du club ?

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Pochettino devant un immense chantier

À son arrivée, Frank Lampard, de retour dans un club qui l'avait limogé en début d'année 2021, savait qu'il n'était là que pour l'intérim. Mais ce statut peut-être moins lourd à porter ne l'a pas aidé. Sous sa direction, les Blues n'auront gagné qu'un match sur onze, pour 8 défaites. Et n'ont évidemment pas créé d'exploit contre le Real Madrid. Le groupe, qui avait à peine assez de place pour se changer dans le même vestiaire, avait peut-être déjà lâché.

Voilà donc dans quel contexte débarque Mauricio Pochettino. L'entraîneur argentin récupère un effectif qui, en comptant les retours de prêts et avant de savoir qui quittera le navire, s'approche des 40 joueurs. Sans Coupe d'Europe. Le chantier de l'été est immense et Chelsea n'a, a priori, que peu de marge pour faire pire.

L'ancien coach du PSG aurait, avant même l'officialisation de sa signature à Londres, validé la piste menant au milieu de terrain du Sporting Manuel Ugarte, pour qui il faudra régler 60 millions d'euros. On aurait imaginé plus rassurant, comme premier signal. Le Chelsea version Boehly poursuit ses grandes manœuvres. Mais s'il n'a pas appris de ses erreurs, elles le mèneront encore une fois dans le mur.

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