Les Bleus ne s'en font pas

Le fezt-noz n'a pas été aussi beau que prévu. Les Bleus ont parfaitement rempli leur mission avec une nette victoire face aux Iles Féroé (5-0) au Roudourou. Mais voilà, à des kilomètres de là, la Serbie n'a pas tremblé face à la Roumanie (5-0) pour s'assurer la première place du groupe 7. La France doit se contenter du deuxième strapontin. Et d'une place en barrages, passage désormais obligé pour la sélection de Raymond Domenech afin de rejoindre l'Afrique du Sud et le Mondial 2010. Une petite désillusion. Si certains comme Thierry Henry ou Raymond Domenech refusent de parler de regrets, d'autres sont moins langue de bois. Et ne cachent pas leur déception d'avoir laissé échapper des points précieux lors des qualifications.

La défaite inaugurale et humiliante en Autriche (3-1) ou encore le nul concédé face à la Roumanie le 5 septembre au Stade de France (1-1) sont ainsi encore dans tous les esprits. "On a quelques petits regrets sur certains matches où on aurait pu mieux faire", concède Sidney Govou. "C'est dommage parce que par rapport à nos qualités, c'est rageant", renchérit Jérémy Toulalan. Même son de cloche chez Patrice Evra, qui, comme à son habitude, ne mâche pas ses mots : "On a fait notre boulot (ndlr : contre les Féroé), on aurait dû le faire avant".

Si l'heure est au regret, tout n'est pas perdu pour autant. Les Français ont sauvé les meubles en s'assurant la deuxième place de leur groupe. Ils s'offrent ainsi le droit de se rattraper en jouant les barrages. Une première dans l'histoire de l'équipe de France lors des qualifications au Mondial. Un saut dans l'inconnu qui promet un automne tendu et plein de suspense pour les protégés de Domenech. "Ces matches à hautes intensité sont enrichissants pour les mecs costauds. Ils sont perturbants pour les pleureuses. Un groupe solide et talentueux doit sortir renforcé d'une épreuve comme celle-là", estime le sélectionneur tricolore en évoquant les barrages. On attend de voir dans quelle catégorie nos Bleus vont être à classer...

A les entendre à la sortie du vestiaire samedi soir, ils comptent toutefois bien être du bon côté. Leurs dernières prestations encourageantes face à la Serbie (1-1) et contre les Iles Féroé leur ont mis du baume au cœur. Et tous croient fermement à leurs chances de voir l'Afrique du Sud. "Pas la peine de s'angoisser avant que ça arrive. Ce que prouve et montre l'équipe depuis quatre-cinq matches est rassurant", explique Domenech. Patrice Evra partage le même avis : "Sur les trois derniers matches, on a pris du plaisir. Cette équipe a une âme. On a pour mission de conquérir le public français et on est sur la bonne voie".

Comme garantie avant d'aborder des barrages riches en pression, Thierry Henry souligne, de son côté, le vécu de ses coéquipiers. Et notamment en club : "On n'a pas parlé des barrages encore mais il y a pas mal de mecs de l'équipe qui sont habitués à jouer en Champion's League donc avec des matches aller-retour", lâche le capitaine des Bleus. Une expérience qui pourrait faire la différence. Mais en attendant le 19 octobre, avec le tirage au sort à Zürich des barrages, pour décider des deux matches, aller le 14 novembre et retour le 18 novembre, les Bleus ont un match sans enjeu contre l'Autriche à jouer mercredi. Une rencontre à ne pas prendre à la légère selon Patrice Evra : "Contre l'Autriche, il faudra continuer à gagner parce qu'après on aura deux finales. Notre Coupe du monde a déjà commencé, ce n'est pas encore l'officielle mais c'est ancré dans la tête des joueurs". Le combat a déjà commencé...