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Thiago Silva, le retour du mal-aimé

ParAFP

Mis à jour 07/10/2016 à 01:11 GMT+2

QUALIFICATIONS MONDIAL - Plus d'un an après sa dernière sélection, Thiago Silva a été rappelé en équipe du Brésil par Tite pour les matches contre la Bolivie et le Venezuela. Mais pour le joueur du PSG, jugé émotionnellement trop fragile par son peuple, ce retour s'annonce difficile.

Thiago Silva conférence de presse Copa America 05-06-2015

Crédit: AFP

Le regard dans le vide, le capitaine s'assoit sur un ballon, tourne le dos à ses coéquipiers et se met à sangloter. Ces larmes de Thiago Silva au Mondial 2014, le Brésil ne les a toujours pas pardonnées.
Rappelé en Seleçao à 32 ans, après une absence de plus d'un an, le défenseur du PSG n'est plus le "Monstro" (le monstre) au Brésil, mais le "Chorão" (pleurnicheur en portugais), depuis cette fameuse séance de tirs aux buts contre le Chili, en huitièmes de finale de Coupe du monde.
Lors des matches de qualification du Mondial 2018, jeudi soir, contre la Bolivie, et le 11 octobre, contre le Venezuela, il doit donc non seulement convaincre Tite, le nouveau sélectionneur, qu'il mérite d'être titulaire, mais aussi retrouver la confiance de tout un peuple. Sa qualité technique n'est pas remise en cause. Tout le monde au Brésil sait que le Parisien est un des meilleurs joueurs du monde à son poste, mais son mental friable en fait le bouc émissaire de la déroute de la "Canarinha" ces dernières années.
Au Mondial 2014, le Brésil a fini par battre le Chili aux tirs aux buts et Thiago Silva était suspendu lors du fatidique 7-1 en demies contre l'Allemagne, mais il reste pourtant un des plus stigmatisés.
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Les larmes de Thiago Silva face au Chili

Crédit: Panoramic

"Papa, pourquoi tu n'es pas là-bas ?"

Dunga lui donnera bien sa chance, six mois plus tard, mais l'histoire tourne au vinaigre dès la première convocation, parce que le défenseur n'a pas avalé le fait d'avoir perdu le brassard de capitaine, attribué à Neymar. Malgré tout, il est titulaire lors de la Copa América 2015, au Chili, mais commet une autre erreur fatale, en se transformant en volleyeur contre le Paraguay, précipitant l'élimination de la Seleçao en quarts de finale.
Depuis, Thiago Silva, a fait les frais de la rancoeur légendaire de Dunga, qui l'a écarté sans ménagement. Une longue absence d'un an et trois mois surprenante vue d'Europe, mais pas tellement au Brésil, où son prestige est entamé par la fragilité émotionnelle dans les grands rendez-vous en équipe nationale.
"Je ne crois pas que j'aie été écarté à cause de cette main dans la surface, mais plutôt à cause d'autres facteurs, que je préfère oublier, parce que ça fait partie du passé", a confié le défenseur au site Globoesporte, la semaine dernière.
Il assure ne jamais avoir pensé à la retraite internationale, malgré la souffrance de voir son nom absent de toutes les convocations, alors qu'il continue à figurer dans le 11 idéal de la Fifa. "Le plus dur, c'était de voir mes enfants regarder un match de la Seleçao et demander: 'Papa, pourquoi tu n'es pas là-bas'", s'émeut-il.

Du capitaine au grand frère

Avec l'arrivée de Tite, Thiago reprend espoir, mais une blessure à la hanche l'écarte de la première liste. La deuxième sera la bonne, mi-septembre.
"Après avoir été invité à prendre la sélection, une de mes premières actions a été d'appeler Marcelo et Thiago Silva. Je voulais moi-même sentir les joueurs et ne pas rester sur le passé", témoigne alors Tite en conférence de presse à Rio. Une confiance qui n'assure pas pour autant à Thiago Silva une place dans le onze de départ.
Miranda (Inter Milan) est titulaire indéboulonnable depuis deux ans et son compère parisien Marquinhos tient la corde pour la deuxième place de la charnière. Malgré son jeune âge (22 ans), "Marqui" a pris du galon grâce à des JO très réussis, médaille d'or à la clé. Thiago a d'ailleurs pris sous son aile son coéquipier du PSG.
"Je suis là pour l'aider. Même quand je n'étais pas en sélection avec lui, on a échangé beaucoup. Il me disait 'si tu vois que je commets des erreurs, dis-le moi'. Moi même, avec (Paolo) Maldini, (Alessandro) Nesta, au Milan, j'ai appris beaucoup de choses. Maintenant, c'est à moi de donner beaucoup à ce garçon", a indiqué le capitaine parisien la semaine dernière, la veille de la victoire du PSG sur Ludogorets (3-1), en C1.
À défaut d'être titulaire indiscutable avec sa sélection, "O Monstro" s'est au moins découvert un nouveau rôle de grand frère.
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Thiago Silva sous le maillot du Brésil

Crédit: Panoramic

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