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PSG - Comment l'Argentine réagit à la mauvaise passe de Lionel Messi et comment envisage-t-elle la Coupe du Monde 2022 ?

Cyril Morin

Mis à jour 25/03/2022 à 11:36 GMT+1

COUPE DU MONDE 2022 - Dans la tourmente au PSG où l’élimination face au Real Madrid l’a placé en ligne de mire des supporters, Lionel Messi a retrouvé l’Albiceleste dans un climat autrement plus serein. En Argentine, on ne s’inquiète pas de sa mauvaise passe actuelle. Aussi parce que Messi a rempli des objectifs longtemps inatteignables pour sa sélection. Avant le Mondial, on y croit même fort.

"Messi a mal vécu les sifflets mais, d'une certaine manière, il les comprend"

L’offense ne pouvait pas rester impunie. En Argentine, pas touche au roi Léo. "Qui ne saute pas est un Français !, titrait Olé jeudi avec un sous-titre offensif. Après les sifflets du Parc des Princes, sera-t-il le hit de la Bombonera ? Messi se prépare pour le dernier match à domicile et nous nous préparons pour l’applaudir". Si les images ont fait parler en France, elles ont carrément ulcéré de l’autre côté de l’Atlantique.
"Je vous dis la vérité, je n’ai pas pu écouter jusqu’au bout, j’ai changé de chaîne en entendant ces sifflets, nous explique, presque désolé, Claudio Gugnali, ancien adjoint d’Alejandro Sabella lors du Mondial 2014. Pour moi, c’est un manque de respect total car Messi reste le meilleur joueur du monde mais surtout parce que ça n’aide personne. On ne trouve pas de solutions en agissant comme ça".
Encore proche de la Pulga, le technicien argentin symbolise bien la levée de boucliers entrevue au pays. "Ce fut un sujet quasiment national, confirme Nicolás Migliavacca, journaliste pour Olé. En Argentine, on suit de très très près l’actualité de Messi alors quand ce genre de choses arrivent…".
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Pas d’inquiétude sur le physique et l’implication

Paradoxalement, c’est donc avec la sélection argentine que Messi a retrouvé une atmosphère bienveillante, là où l’Albiceleste fut longtemps source de stress et de critiques pour lui. Ce cocon argentin, c’est justement ce qu’il lui manque encore à Paris. Sept mois après son arrivée, ses sept petits buts ne pèsent pas bien lourd au moment de juger son transfert au PSG. Tout n’est pas à jeter. Mais tout n’est pas à sauver non plus.
"C’est dur d’être impartial pour moi, reconnaît Gugnali. Je crois que je ne l’ai jamais vu être mauvais. Mais, parfois, la difficulté d’un match, une situation compliquée, nécessite qu’il intervienne. Le truc, c’est qu’il reste un être humain avant tout. Il ne peut pas toujours tout sauver". La mansuétude autour de "Leo" cache en réalité une confiance en l’homme et le joueur qui n’a fait que se renforcer depuis le sacre en Copa America.
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Messi soulève la Copa America

Crédit: Getty Images

Là où les suiveurs du PSG ne reconnaissent pas Messi, privé de son coup de rein et sa faculté d’accélération, les Argentins n’y voient aucun signe d’inquiétude physiologique. "Pour moi, c’est plutôt quelque chose d’émotionnel, confirme l’ancien adjoint de l’Albiceleste, qui a croisé la Pulga en novembre dernier. A l’époque, un grand monsieur, Alejandro Sabella, insistait énormément sur l’équilibre émotionnel. Si un joueur perd cet équilibre, ça perturbe tout le reste. Pour moi, ce qui touche Messi est avant tout mental et non pas physique".
Une thèse semblable à celle du journaliste de Olé : "Mon avis, c’est que Messi n’est pas à l’aise en France, confirme Migliavacca. Cela n’a rien à voir avec la façon dont il est traité en France, en bien ou en mal, mais qu’il ait dû quitter Barcelone a été un déchirement pour lui. C’était la seule chose qu’il connaissait dans la vie, il a changé de vie, d’habitudes. Il a beau être le meilleur joueur de l’histoire, ça n’a rien de facile".

Quel Messi et quelle ambition ?

Et si la situation au PSG venait à s'éterniser jusqu’au Mondial au Qatar ? Pas d’inquiétude, non plus. En Argentine, on a appris à différencier la Pulga en club et celle en sélection. Et la Copa America 2021 fut un tournant qu’il ne faut surtout pas négliger en se projetant sur 2022.
"Ça l’a tellement soulagé de la gagner, avance Claudio Gugnali. Il avait une sorte de dette avec le peuple argentin, de n’avoir jamais réussi à gagner une seule Copa. Mais ce qu’il s’est passé en 2021, ce fut une vraie libération, une décharge d’émotions incroyables. Tout cela a contribué à créer un super micro-climat autour de l’Albiceleste, qui est déjà qualifiée pour le Qatar. De ce point de vue, ça s’annonce bien". "La perception autour de lui a changé, surtout de la part de ceux qui le critiquaient le plus, complète le journaliste d’Olé. Durant cette Copa, ils se sont rendus compte du goût du sacrifice qu’avait Messi pour l’Albiceleste et de ce leadership plein de personnalité qu’ils ne voyaient pas avant. Et l’état d’esprit qu’il a dans ces éliminatoires montre qu’il sera avec cette implication lors du Mondial".
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Lionel Messi adresse des "besos" aux supporters argentins

Crédit: Getty Images

Au pays, on a compris que l’extraterrestre accélérateur de jeu-buteur-passeur du début de la décennie 2010 n’a plus grand-chose à voir avec celui de la décennie 2020. Sans que ça n’affecte réellement le rendement des hommes de Lionel Scaloni. "Ce n’est plus le Messi que j’ai connu en 2014, reconnaît l’ancien adjoint de Sabella. Aujourd’hui, il pense plus qu’avant je crois, il réfléchit plus en équipe et travaille beaucoup plus la partie tactique. Avant, par son talent et son entrain, il prenait le ballon, avançait avec et tentait de provoquer quelque chose. Aujourd’hui, je trouve qu’il prépare beaucoup plus ses matches. Avec l’âge, il comprend mieux certaines choses et c’est toute la sélection qui en profite".
Cette fois-ci, ce devrait être la dernière. Si la Russie représentait un Mondial où il était encore dans la forme de l’âge, le Qatar ressemble à une destination finale. A bientôt 35 ans, malgré une longévité folle au plus haut niveau, l’imaginer en 2026 en Amérique du Nord s’apparente à un fantasme. Et, désormais, en Argentine, tout le monde pousse dans le même sens. "Je crois que gagner la Copa America a surtout permis à tout le monde de fixer le cap, de se mettre d’accord sur l’objectif : gagner la Coupe du monde, estime Nicolás Migliavacca. C’est possiblement le plus grand défi de sa carrière et sa dernière chance de la soulever". Alors, forcément, plus question de ne pas soutenir la Pulga. Surtout quand une nation étrangère s’attaque au joyau national.
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