Bulgarie-France : Le 4-3-3, une option aussi improbable qu'alléchante
Publié 06/10/2017 à 09:15 GMT+2
QUALIFICATIONS COUPE DU MONDE 2018 - Il est difficile d'imaginer Didier Deschamps changer son système en 4-4-2 mis en place depuis plus d'un an pour le match capital qui attend l'équipe de France samedi en Bulgarie. Un passage au 4-3-3 ne serait cependant pas dénué de sens à Sofia. Pour de multiples raisons mais surtout pour Kylian Mbappé.
Il n'y a pas vraiment de surprise à attendre. Et les indiscrétions révélées par Le Parisien après l'entraînement à huis clos des Bleus mercredi à Clairefontaine vont dans ce sens. Deschamps ne devrait rien changer pour le rendez-vous décisif samedi en Bulgarie. Le sélectionneur conserverait un schéma en 4-4-2 à Sofia, avec son duo Giroud-Griezmann en pointe, Blaise Matuidi à la place de Paul Pogba au milieu et Lucas Digne au poste de latéral gauche en l'absence de Layvin Kurzawa.
Un doute subsiste sur les ailes, où Kylian Mbappé et Moussa Sissoko ont été testés à droite, tandis que Dimitri Payet a alterné avec Thomas Lemar à gauche. Ce sont, a priori, les seules incertitudes. Mais le Parisien et le Marseillais tiendraient la corde. Deschamps est donc parti pour faire du Deschamps à Sofia : miser sur la stabilité d'un système et d'un groupe où la hiérarchie est déjà définie à l'avance pour compenser les éventuelles absences à chaque poste.
La problématique, c'est Griezmann
De loin, ça ressemble à l'option de la sécurité. De près, c'est déjà moins net. Sur le papier, les Bleus paraissent vulnérables sur les côtés dans cette configuration. A gauche, Lucas Digne manque d'expérience, de rythme et surtout de soutien avec un Dimitri Payet peu porté sur les tâches défensives. A droite, Djibril Sidibé ne présente pas toutes les garanties et Kylian Mbappé ne maîtrise pas forcément l'art du repli à un poste de milieu offensif auquel il n'est pas habitué. Ajouter un récupérateur dans un 4-3-3 peut limiter les risques dans les couloirs.
Ce changement de schéma reste malgré tout improbable. Si Deschamps avait opté pour le 4-4-2 à la mi-temps du 8e de finale de l'Euro face à l'Irlande (2-1) et ne l'a plus abandonné depuis, c'est notamment parce qu'il permet d'utiliser Antoine Griezmann à son poste de prédilection : dans l'axe, en soutien d'un attaquant de pointe. Ce choix était en partie justifié par la nécessité de mettre la meilleure individualité tricolore dans les meilleures conditions pour faire la différence. Passer au 4-3-3, ce serait sortir Griezmann de sa zone de confort. Mais ce serait peut-être un mal pour un bien.
La plus-value, c'est Mbappé
La vérité de l'année dernière n'est plus celle du moment. Depuis, il y a eu l'éclosion de Kylian Mbappé. Aujourd'hui, c'est devenu difficile de ne pas voir l'attaquant parisien comme l'atout numéro un de l'attaque française. Il prouve match après match sa capacité à faire des différences et être décisif au plus haut niveau. Il l'a fait avec Monaco. Il le fait avec le PSG. Il le fera avec les Bleus. Mais certainement pas à ce poste d'ailier droit dans un 4-4-2. Mbappé peut être performant dans ce rôle mais ce n'est pas celui qui lui permet d'exploiter au mieux ses qualités.
L'intérêt d'un passage au 4-3-3, c'est aussi de le placer dans les meilleures conditions. Son rendement sur le côté droit du trio d'attaque parisien posait question à son arrivée. C'était légitime pour un joueur qui avait explosé dans l'axe à Monaco la saison passée. Mbappé a très rapidement trouvé ses marques à ce poste avec le PSG. Ses performances face au Bayern (3-0) et à Bordeaux (6-2) ont validé cette impression. La présence à ses côtés de Neymar et Edinson Cavani n'y est pas étrangère. Celle du trio Motta-Verratti-Rabiot derrière lui non plus…
Le juste milieu
Un trio Mbappé-Giroud-Griezmann, cela ressemble au meilleur compromis. Parce qu'il permet d'optimiser le rendement de l'attaquant parisien dans un rôle qui lui convient mieux. Sans forcément trop affecter celui de Griezmann. Cela dépend de l'animation. L'intérêt n'est pas de cantonner le joueur de l'Atlético et celui du PSG à des rôles d'ailier. Leur donner la liberté de rentrer dans l'axe, entre les lignes, et de combiner entre eux avec un point d'appui comme Giroud peut aussi donner aux Bleus une force frappe offensive encore plus efficace.
Ce n'est pas la tendance. Et ce n'est pas illogique. Ce match en Bulgarie, ce n'est pas seulement l'aboutissement d'un travail de groupe sur plusieurs années. C'est aussi celui d'un système de jeu qui a permis aux Bleus d'aller en finale de l'Euro et de pointer en tête de son groupe de qualifications pour le Mondial avant ce déplacement à Sofia. Deschamps a trop de raisons de ne pas y toucher. De s'appuyer encore sur son 4-4-2 et ses hommes de confiance. Y compris Giroud, que Mbappé pourrait remplacer en pointe. Le choix de la facilité, c'est de décaler le Parisien à droite. Ce n'est pas le moins risqué.
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